Incontournable depuis 2005, l'Amphi festival se tiendra les 29 et 30 juillet à Cologne avec, comme chaque année, une affiche variée unissant plusieurs univers musicaux. Un petit mois avant, on vous propose un petit focus sur quelques groupes que l'on vous recommande chaudement. Il y a bien sûr largement de quoi faire et cet article ne met en avant qu'une petite poignée d'artistes, entre habitués incontournables, petits nouveaux et surprises qui permettent à cette édition de se démarquer. Pour l'intégralité de l'affiche, vous pouvez mirer le flyer ci-dessous ou visiter le site du festival pour toutes les informations.
Les habitués du festival savent qu'au-delà de l'affiche, l'Amphi offre un cadre à dimensions humaines avec ses deux scènes qui permet de profiter des concerts sans parcourir des kilomètres à chaque fois, mais aussi sans trop de choix cornéliens : profiter des diverses performances y est agréable, l'organisation a pris la mesure du Tanzbrunnen et tout est bien rôdé.
Si le festival commence à proprement parlé le 29 juillet, il ne faudra cependant pas rater la soirée d'ouverture le 28, Call the ship to port, avec embarquement prévu à 19h à bord du MS RheinEnergie pour une soirée à bord du Rhin avec des concerts de Rroyce, [:SITD:] et Diary of Dreams. Le groupe d'Adrian Hates sortait d'ailleurs plus tôt cette année un très bel album, Melancholin, et son univers sombre et poétique nous semble la parfaite introduction au week-end qui s'annonce.
Pour la suite, on peut taquiner l'Amphi Festival et sa tendance, comme de nombreux festivals, à avoir ses inévitables "habitués" : il faut bien dire que, comme dans d'autres scènes, les têtes d'affiche ne se renouvellent pas rapidement même si certains groupes montent en puissance années après années. Plus qu'une répétition, on préfère y voir un goût pour la tradition et la garantie d'y retrouver des artistes emblématiques. Parmi eux, Lord of the Lost sera à suivre : le groupe de Chris Harms et ses copains est une machine bien rodée qui, avec ses concepts, costumes et maquillages, promet un show toujours efficace. Cependant, du côté des têtes d'affiche, il ne faudra pas non plus rater l'occasion de (re)voir OMD et Front 242 : avec plus de quarante ans de carrière chacun, il serait dommage de ne pas profiter de l'opportunité d'à nouveau saluer ces monuments... d'autant plus que la légende EBM n'a pas caché ses coups de fatigue ces dernières années et que rien ne nous garantit qu'on aura encore beaucoup d'occasions de les voir. Oh, et bien sûr, il y a Combichrist, rouleau compresseur ayant fait ses preuves et sourire XXL : on connaît, on a vu mille fois et ça fonctionne toujours aussi bien, surtout quand on veut y laisser quelques neurones (c'est que ça finit par peser lourd ces petites choses - s'il vous en reste après le groupe de dark electro Centhron qui joue la veille !).
Peut-être l'annonce la plus surprenante et une des plus réjouissantes, le concert de Calva Y Nada fait figure d'événement. Il s'agit de leur première venue à l'Amphi, et pour cause : le groupe sortait son dernier album en 1998, soit bien avant la première édition du festival. Le comeback surprenant et inespéré de cette formation electro / indus culte est un peu la "surprise du chef" qu'il ne faudra pas manquer, avec leur électronique hypnotique et mystérieuse aux accents cauchemardesques (imaginez un Skinny Puppy baroque et vous y serez à peu près).
Aucun album depuis bientôt vingt ans, et pourtant toujours ici ou là chaque année : toujours aussi satisfaisants, Das Ich est la garantie d'un bon moment. Certes Stefan Ackermann et Bruno Kramm ont délaissé depuis longtemps les terrifiantes ténèbres de leurs premiers albums pour mettre en avant les danses et grimaces grotesques, mais ça fonctionne toujours aussi bien. Peut-être aussi que pour le public français, frustré de ne (presque) jamais les voir de notre côté de la frontière (les dernières tentatives des 15 dernières années se sont toutes soldées par des annulations pour des raisons diverses et variées allant d'un festival bidon à... une chute dans les escaliers), Das Ich occupe une place particulière : on leur en veut un petit peu, mais on leur pardonne à peu près tout.
Si la bonne humeur communicative de Das Ich vous semble trop festive, vous pourrez toujours aller faire la gueule devant Lebanon Hanover et Selofan, qui depuis une grosse dizaine d'années font partie des fers de lance d'une darkwave blasée, minimaliste et glaciale dont nous sommes, ici, très friands. Dans un registre plus rentre-dedans mais pas forcément plus souriant, il faudra vérifier si la réputation grimpante de Rue Oberkampf est méritée : c'est leur première apparition à l'Amphi et leurs synthés affutés devraient rafraîchir vos âmes tout en vous faisant remuer les pupilles rigoureusement tournées vers le sol.
Enfin, parmi les noms écrits en petits, les curieux iront savourer l'univers à la fois martial et psychédélique d'Oberer Totpunkt : actifs depuis 2007, ce sera aussi leur première apparition à l'Amphi. Auteurs récemment avec l'album Totentanz d'une collection de hits où se mélangent la fougue organique de percussions industrielles à la poésie glaciale du spoken word, il serait dommage de passer à côté de leur découverte. Les Canadiens de TRAITRS proposent une performance où leur mélancolie s'exprime avec une belle énergie qui rend hommage à leurs influences allant de The Cure à Bauhaus... Mais notre petit coup de cœur maison est pour Potochkine. Certes, vous pouvez y voir un peu de chauvinisme, mais pas que : le duo mélange influences synthpop, EBM, darkwave et autres pour se créer un univers fascinants, poétique, onirique et théâtral tout en dégageant une intensité et une énergie rare. De la tension, des beaux mots et des pas de danse spectaculaires (attendez de voir Hugo se déchaîner) : ce beau secret qu'est Potochkine commence à se connaître et c'est amplement mérité !