Cette semaine a été sous le joug de riffs lourds et d'atmosphères pesantes. Laissez-vous entraîner par le poids de la musique et acceptez ce fardeau écrasant aux côtés de cette petite sélection de groupes autour de cette même ambiance abyssale.
ION - A Path Unknown (2018)
Absolument tout dans le concept est fait pour nous dérouter. De la pochette qui est un casse-tête à en chercher un sens visuel, à l'ordre des pistes totalement aléatoire à ne plus savoir quel chemin prendre. ION est un véritable électron libre musicale où tout s'enchaîne sans transition. C'est un gros bordel monstrueux de diverses sonorités progressives sur fond de post-black metal, où s'alternent monolithes lâchés de tout leur bloc en pleine face et passages plus aériens pour récupérer sans pour autant nous donner de repère.
La longueur des pistes supérieures à une vingtaine de minute chacune est à appréhender et il faudra évidemment plusieurs écoutes pour vraiment apprécier l'ensemble ; un temps nécessaire pour apprivoiser le mastodonte de riffs chaotiques et d'une batterie difficile à contenir tellement ça blast. Seulement voilà, après avoir lâché un monstre comme I, II, VI en guise d'ouverture, le reste paraît beaucoup moins captivant alors que les deux autres pistes valent également leur pesant.
DETAINEE - Slower Violence (2018)
Direction la case prison où vous allez devoir partager votre cellule avec les détenus de DETAINEE où règne la violence d'un grind low-fi bien gras. En totale opposition avec les codes du crust, on a ici un son lourd et sale. La saturation bien lourde des guitares laissent entrevoir un doom libéré de ses chaînes pour donner libre court à sa frénésie. Le côté sépulcral de la voix vient renforcer l'aspect caverneux de la geôle jusqu'à emprisonner l'auditeur dans un sentiment de frustration.
Tant de potentiel à pogoter pour si peu de place comme exutoire, notamment par des pistes très courtes mais propres au genre. Homunculus est d'une brutalité à en faire saigner les murs où résonnent encore les horreurs des condamnés à travers la guitare soliste. Bref, ça dégueule de partout.
GREBER - Cemetery Preston (2018)
Un drum-and-bass authentique, au sens instrumental du terme, où la composition est prédominée par par une basse agressive pour une approche unique d'un grind sludge viscéral. Trop peu exploitée dans le metal, cette dernière peu apporter des éléments supplémentaires et GREBER l'utilise brillamment à son avantage, notamment sur la lenteur de The Wreckers ou sur le côté technique de Our Burnt Treasure.
Il demeure néanmoins quelques inégalités : pertes éparses de rythmes, quelques longueurs ou moments relativement brouillons… Des imperfections qui peuvent empêcher une immersion totale, notamment après la boucherie provoquée par Backhanded Interest, ou faire décrocher quelques instants.