L'espace, vacuité infinie source d'inspiration depuis toujours. La science fiction a connu son apogée entre les années 20 et les 60 grâce à la littérature et vingt ans plus tard musicalement parlant. Aujourd'hui, le genre existe encore grâce à la synthwave, retrowave, ou tout autre suffixe -wave. Parmi ces derniers, certains se démarquent plus que d'autres. On vous propose d'embarquer à bord de notre vaisseau spatial avec nos deux recommandations de la semaine.
NEBULA BLACK - Polaris (2017)
Sur fond de synthwave, NEBULA BLACK nous emmène sur Polaris, son premier vaisseau spatial, pour un voyage loin de toute empreinte cyberpunk dans une atmosphère entièrement dédiée à une odyssée intersidérale. L'orchestration est extrêmement bien maîtrisée et les effets recherchées font mouches pour un album solide de pistes diverses et variées, aux ambiances singulières. De plus, les guitares sont un sérieux atout et restent suffisamment éparses pour créer la surprise à chaque apparition et font apprécier d'autant plus la structure générale.
Le côté cinématique est très présent dans l'influence et la composition de l'artiste. Les ambiances d'Aurora et Deckard's Run feraient une excellente bande son pour la séquence d'introduction d'un jeu vidéo voire d'un générique de film. Par ailleurs, certaines pistes sont chantées, notamment sur Drive et Stay. La musique prend alors un aspect nébuleux, presque planant, pour une illusion de légèreté vers une errance en apesanteur pour l'apeiron. Des titres comme Symmetry et Stalker sont, eux, très proches par leur mélodie semblable mais apportent chacun leur originalité par l'ajout de chants pour le premier et une rythmique plus nerveuse pour le second.
THE POWERWALKER - A New World (2017)
Dans le même genre mais en totale opposition avec l'album sus-cité, THE POWERWALKER apporte les xénos et leur côté belliqueux dans l'espace incommensurable avec A New World comme premier édifice à la future trilogie à venir : Black Sun. Un space opera de darksynth où le clavier beaucoup plus lourd tranche avec les effets kitschouilles propre au genre. Et ça marche !
Le rythme nerveux d'An Uninvited Guest nous ramène des décennies en arrière avec les séries aux costumes kitchs ou aux maquettes cartonnées de Cosmos 1999. Le clavier est tellement fluide par moments qu'on le confondrait avec une guitare. Encore plus rapide, The Colony pourrait presque rivaliser avec du metal.
Termination Falicity 13 sonne presque industrial. Ambiance froide et mécanique, rythme EBM, effets cinématiques. C'est la grosse surprise et ajoute une nette plus-value à l'ensemble de l'album déjà. L'enchaînement avec Face the Beast est fluide et reste dans le même thème. A New World prend un autre tournant, s'assombrit et raconte son histoire. Mais l'artiste ne s'arrête pas là et ajoute des sonorités moyen-orientales qui, quand elles sont bien orchestrées, se marient parfaitement avec le thème spatial. D'autres s'en sont essayés avec succès comme TRIBAL A.D. en général, voire FLA VECTOR ou SENMUTH dans certaines de leurs compositions. La trilogie à venir s'annonce solide, de quoi garder le télescope à portée de main.