Torul
Noisuf-X
Aujourd'hui, la discothèque ouvre à midi avec Noisuf-X. Le spectacle se résume à du clubbing complet. Du son, que du son. Lourd, répétitif, torturé. Jan parvient toujours à bien doser sa musique et balancer ce qu'il faut au moment où il faut. Malgré cela, le concert est décevant. Peu de partage et une mise en scène des plus pauvres. Les trois musiciens, alignés au piquet, se cachent derrière de grandes bâches blanches qui n'offrent aucune profondeur. Les lumières sont bien évidemment inexistantes. La salle est pourtant comble à l'heure du repas, car le groupe est aujourd'hui devenu une référence du style. Mais peut-on oser dire que Noisuf-X, c'était mieux avant?
Unzucht
Unzucht, c'est la petite perle allemande du gothic-rock ces dernières années. Ils sont désormais à l'affiche de tous les festivals et on comprend bien pourquoi. Je me garderai de faire des commentaires sur un style musical qui n'entre pas dans mes influences, mais le show est toujours une réussite. Les musiciens sont tous connectés avec leur public, à tel point que Daniel Schulz s'offre parfois des bains de foule. Leur envie de partager et leur joie d'être sur scène sont très communicatives et le public se laisse facilement entraîner dans la ronde.
Maerzfeld
La chaleur laissée par les danseurs endiablés pendant NOISUF-X est encore perceptible dans la Staatenhaus, tandis que le vent commence malheureusement à souffler sur MAERZFELD. Le groupe allemand a d'habitude plus de succès lorsqu'il interprète son set hommage à Rammstein. Le problème, c'est qu'au moment de jouer leurs propres morceaux, cela sonne toujours comme du Rammstein... Rammstein en moins. Aucune faute technique pour le groupe qui connaît très bien sa partition. Mais la salle n'en reste pas moins déserte. Le groupe subit également la mauvaise qualité sonore de la salle ce week-end là, ce qui n'arrange rien.
Solar Fake
SOLAR FAKE, c'est le groupe qui se cherche encore. Sur scène, les deux acolytes sortent les synthétiseurs. L'electro n'est pas harsch, plutôt mélancolique, à mi-chemin entre la cold-wave des années 80 et l'electro-pop moderne de BLUTENGEL, avec qui la ressemblance n'est pas que musicale. Parfois, les influences se teintent de gothic-rock à demi assumé, et on ne sait plus trop où ces garçons veulent nous emmener. Le résultat manque de puissance mais SOLAR FAKE est un groupe généreux et enthousiaste qui se fera certainement une place au soleil dans les années qui viennent.
Klangstabil
Avec KLANGSTABIL, on entre au pays de la tourmente. Le groupe, moitié EBM moitié dark wave, expérimente toutes les sensations sur scène. C'est sombre, c'est déroutant, mais c'est juste bon. La preuve que l'on peut encore se renouveler même dans les plus anciens styles aux beats lents et aux paroles cycliques.
In The Nursery
C'est un groupe un peu étrange qui s'installe à ce moment-là sur la grande scène. IN THE NURSERY, c'est plein de choses à la fois. Des percussions en pagaille, de la guitare, des synthétiseurs, des voix. Difficile de déterminer un style propre, tant chaque chanson est différente. Quelque chose comme du gothic-electro-folk peut-être ? Il faut donc être attentif, selon ses goûts, à tomber sur la chanson qui vous correspond le mieux. IN THE NURSERY est toujours un groupe discret mais très apprécié du public, comme ce jour-là à l'Amphi.
The Exploding Boy
Il est un peu étonnant de voir la Staatenhaus si peu remplie pour les garçons qui arrivent maintenant. Avec les années, THE EXPLODING BOY est un groupe aujourd'hui installé, confirmé, qui a trouvé sa propre voie. Le groupe joue même de plus en plus dans la catégorie mainstream, et repasse faire quelques coucous dans les festivals dark. Cet electro-rock servi par une voix pop et sucrée n'est pas sans rappeler APOPTYGMA BERZERK, mais s'en est aujourd'hui détaché pour assumer une véritable identité musicale. Pourtant, ce jour-là, le public n'est pas au rendez-vous. Il y a des jours comme ça...
Mesh
MESH est un grand groupe incontournable et l'esprit ici est un peu caricatural. Mais il est important de marquer la différence entre les concerts auxquels on a l'habitude d'assister, et ce set coup de coeur à l'Amphi 2014. La première chanson démarre en piano-voix. Mais après plusieurs secondes, on se rend compte qu'il ne faut pas chercher le bonhomme sur scène : il est derrière nous. Mark Hockings s'est caché à la régie son, au milieu d'une dizaine de milliers de personnes et commence alors son concert en pleine foule. Le show reste toujours aussi vivant et percutant. Bref, la bonne surprise du jour.
Rotersand
Persephone
Le second coup de coeur de cet Amphi Festival 2014 revient au groupe PERSEPHONE. Modeste side-project de Sonja Kraushofer (L'ÂME IMMORTELLE) et Martin Höfert (ex-JANUS et collaborations avec de nombreux groupes) qu'elle rencontre en tournée avec L'ÂME IMMORTELLE, PERSEPHONE construit une musique minimaliste, acoustique, ni tout à fait folk ni complètement symphonique, profondément sombre et surtout théâtrale. Les albums paraissent parfois difficiles d'accès et rejoignent la musique ambient. La performance scénique, elle, n'est pas du tout exclusive. S'il est une personnalité qui donne entièrement, c'est bien Sonja Kraushofer. Sa voix hypnotisante se mêle parfaitement à son jeu d'actrice, dans une parfaite harmonie avec l'ensemble orchestral. Le théâtre de l'Amphi est complet mais l'on entre dans une atmosphère particulière, intimiste. Le silence des spectateurs trahit l'émotion de moments forts avant de laisser place aux applaudissements. Quelques larmes sur "My Sweetest Pain". On se laisse facilement bercer jusqu'à la fin de ce set remarquable. On en redemande.
London After Midnight
Apoptygma Berzerk
C'est avec regret qu'il faut quitter LONDON AFTER MIDNIGHT pour se diriger vers le Patrick Bruel du milieu. APOPTYGMA BERZERK, voilà un groupe qui fait l'unanimité. Rares sont les festivals auxquels ils ne sont pas invités, année après année, car ils restent avant tout très créatifs et proposent souvent de nouveaux titres dans leurs lives. Le parc Tanzbrunnen devient alors une foule dense, compacte, pleine à craquer, qui chante en chœur tous les tubes du groupe. Pour ne rien gâcher, un joli coucher de soleil couronne le tout.
Die Krupps
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Le groupe germano-américain mythique DIE KRUPPS se présente, malgré leur popularité, sur la petite scène. Et victime du succès d'APOPTYGMA BERZERK, il débute son set devant peu de monde. Et de nouveau patatra. Première chanson, premier raté. Des problèmes techniques engendrent un retard d'un quart d'heure environ, pendant lequel Jürgen Engler se fait un plaisir de se défouler en improvisant sur son grand xylophone métallique. Il précise alors, clin d'oeil au départ-spectacle de FRONT242 la veille, qu'eux ne vont pas se laisser impressionner aussi facilement. La salle se remplit rapidement à la sortie d'APOPTYGMA BERZERK pour un concert tout en puissance, bien qu'écourté. Le groupe s'est néanmoins fâché avec l'organisation du festival qui a laissé entendre que les problèmes techniques étaient survenus à cause du matériel des musiciens. DIE KRUPPS s'en est défendu en déclarant que leurs instruments n'avaient pas été correctement branchés par les techniciens du festival. Sur la grande scène démarrait alors la tête d'affiche EISBRECHER. Malheureusement, avec le retard causé par les problèmes de DIE KRUPPS, impossible de rejoindre la scène à temps.
Lacrimosa
La tête d'affiche du festival sur la petite scène n'est autre que LACRIMOSA. Il faut leur reconnaître l'énergie, l'expérience, la présence scénique et le soutien de leurs fans hystériques qui en ont redemandé toute la soirée. C'est malheureusement tout ce qu'on peut leur accorder. Il est rare d'avoir à se boucher les oreilles parce que quelqu'un chante faux. Il leur reste le bénéfice du doute, connaissant les problèmes techniques survenus sur cette scène tout au long du week-end. Peut-être une prochaine fois.