Nous voici donc de retour à l'Amphi pour cette quinzième édition. Quinze ans déjà que le festival, qui tire son nom du théâtre de Gelsenkirchen où il avait originellement lieu, propose aux fans venus de toute l'Europe les groupes electro et gothic rock les plus en vogue. Cela ne nous rajeunit pas.
Cette année, l'Amphi Festival a pris son rythme de croisière. C'est la quatrième édition qui se déroule au Tanzbrunnen sans la Staatenhaus, réaménagée en opéra. Il y eut, les deux premières années, quelques gros cafouillages dans l'organisation. C'est à présent du passé. Plus d'embouteillages au portail, plus de fouilles intempestives chaque fois que l'on veut se rendre au Theater, plus de queue interminable aux toilettes qui ont toutes été rénovées et sont très bien entretenues. Cette année, les visiteurs pouvaient même apporter leur bouteille vide et la remplir d'eau potable gratuite quand bon lui semblait, ou acheter une petite recharge d'eau portable que l'on pouvait ensuite accrocher à sa ceinture. Cerise sur le gâteau, l'Orbit Stage, qui se trouve sur un bateau amarré au bord du Rhin, n'a pas été déplacée au dernier moment de l'autre côté du fleuve comme pour les éditions précédentes. Une tempête a bien menacé le festival samedi après-midi, mais nous avons tenu bon et en sommes ressortis qu'avec les cheveux mouillés.
Ce fut donc un Amphi des plus paisibles et agréables. Alors on a aussi voulu passer un bon moment et pris une décision : ne plus courir les groupes que l'on a déjà couverts cent fois, parfois au même festival (PROJECT PITCHFORK 3 fois, LORD OF THE LOST 2 fois, HOCICO 2 fois, UNZUCHT 2 fois, tous les autres au moins une fois, et ce ne sont que les décomptes des précédents Amphi Festival), et se concentrer sur les petits nouveaux et la musique que l'on aime vraiment. Voir les concerts en entier est un luxe que nous ne nous sommes jamais payé. Brisons cette malédiction ! Ce reportage ne sera donc pas exhaustif, mais il sera plus incarné. Bonne lecture !
Logic + Olivia | Theater Stage
On débute avec LOGIC & OLIVIA, formation allemande qui n'avait encore jamais foulé la scène de l'Amphi Festival. Le trio se compose d'un chanteur, d'un claviériste et d'un batteur. Le combo pour tout bon groupe de synthpop qui se respecte. C'est un style qui donne envie à beaucoup de groupes allemands, tels RROYCE, ES23 et autres OUR BANSHEE, tous aspirant à la gloire d'un FROZEN PLASMA, VNV NATION ou les incontournables de DEPECHE MODE. à ce propos, le chanteur René Anke se tortille bien volontiers à la manière d'un Dave Gahan, clin d'oeil malicieux mais perte d'originalité également.
C'est peut-être le premier Amphi du groupe, mais ils fêtent cette année leur vingtième anniversaire et ça se voit tout de suite. Le groupe n'a pas peur du public. Le batteur Kalle Vogel reste très expressif et se permet quelques grimaces e temps à autres, tandis que René Anke passe la moitié de son temps à danser, l'autre moitié à communiquer gestuellement avec son public. Le groupe parvient à bien réveiller le public de l'Amphi, grâce à ce sens du spectacle et aux mélodies solides et bien inspirées (on pense notamment à Night of Despair). Seul bémol, mais c'en est un gros, on peut difficilement courir trois kilomètres en allers-retours et chanter juste. Le chanteur est constamment essoufflé, et malgré un timbre intéressant, sa voix ne parvient pas à faire le job. C'est le point faible de nombre de groupes de synthpop : être chanteur ne s'improvise pas.
Setlist :
01. Moments
02. Pink
03. Games you play
04. Frei und gemeinsam
05. I like
06. Night of despair
07. Because of your smile
08. The Diamonds and the Slaves
Ash Code | Orbit Stage
Direction le bateau pour aller applaudir les Italiens de ASH CODE. Certes, on commence à bien les connaître. Le trio fait sensation depuis qu'il a débarqué de nulle part en 2014 et a réussi à se faire une place sur la scène darkwave internationale, à l'instar de SHE PAST AWAY. ASH CODE est encore un tout jeune groupe, mais des plus prolifiques et très demandé. Pourtant, bien que conquis par les albums studio du groupe, on reste plus sceptiques quant aux performances live. Durant les premières années, ses membres étaient tellement pétrifiés de trouille qu'ils levaient à peine les yeux vers le public tout le long du concert. Il fallait les photographier par en-dessous pour apercevoir leur visage. Bien sûr, la scène darkwave et post-punk a toujours joué sur ce côté froid et blasé, mais pour convaincre un public, il faut pouvoir lui apporter quelque chose d'unique, d'inédit.
Et cette fois-ci, nous ne sommes pas déçus. C'est la seconde fois qu'ASH CODE se produit sur l'Orbit Stage de l'Amphi, et on les sent chez eux. Claudia est à peine reconnaissable. Physiquement certes, puisqu'elle s'est teint en blond platine. Mais surtout gestuellement. Elle fixe le public, regarde droit devant elle, semble convaincue et convaincante. Mieux encore, à présent, elle chante... et elle danse ! C'est encore timide, mais c'est aussi son style. Tout le long du set, on ressent plus de communication entre le groupe et son public, et entre les membres eux-mêmes. Le show est plus travaillé, et la setlist commence à trouver son équilibre. Les tubes s'enchaînent et ne se ressemblent pas, ce qui réjouit le public qui en aurait bien redemandé.
Setlist :
01. Intro
02. Nite Rite
03. Crucified
04. Empty Room
05. Betrayed
06. Disease
07. Posthuman
08. Oblivion
09. Want
10. Perspective
11. Drama
12. Dry your Eyes
Massive Ego | Theater Stage
Voilà un groupe que l'on ne pensait pas voir reprendre du poil de la bête. MASSIVE EGO a fait les beaux jours de la new wave mélangée à l'eurodance, il y a de cela quelques décennies, dans la lignée d'un Boy George et l'extravagance d'un SIGUE SIGUE SPUTNIK. Après un split et des tubes tombés en désuétude, l'ancien mannequin Marc Massive a repris du service en 2015 avec de nouveaux acolytes, en signant chez Out of Line. Le son est devenu plus electro dark mais le charisme et la voix de son leader sont toujours là. Le trio retrouve petit à petit sa popularité, bien qu'il doive encore se contenter de faire les premières parties de BLUTENGEL ou SOLAR FAKE.
En 2017, le groupe avait conquis l’Amphi Festival sur la Main Stage mais découvrir sa prestation en intérieur ne peut que mettre en valeur le son lourd et permettre un lightshow plus travaillé. Durant ce set, MASSIVE EGO fait la part belle à son dernier album Church For The Malfunctioned, avec pas moins de six morceaux joués. Pourtant, le public connaît déjà les paroles et Marc parvient rapidement à communiquer son énergie. Le son et le lightshow sont à la hauteur des attentes et permettent d’apprécier au mieux les morceaux, dont certains possèdent de réelles sonorités indus.
Les chansons s'enchaînent, le chanteur développe sa pleine puissance vocale. Il se permet même en plein milieu du concert de troquer sa tenue à paillettes au profit d'une tenue noire avec pantalon en latex. L'ancien habitué des podiums ne perd pas son sens de l'esthétique et de la provocation. Derrière lui, son mari Oliver s’occupe des percussions tandis que Scott anime en jouant sur son synthé en bandoulière.
Le groupe termine par la reprise du célèbre Military Fashion Show d'AND ONE qui enflamme le théâtre. MASSIVE EGO s'offre ainsi une seconde jeunesse qui le mènera sans nul doute hors des sentiers battus allemands et britanniques.
Setlist :
01. Digital Heroin
02. For the Blood in Your Veins
03. Kill the Conspiracy
04. Low Life
05. My Religion is Dark
06. I Idolize You
07. Malfunctioning Me
08. Point of No Return (with Kyle from Auger)
09. Military Fashion Show (And One cover)
Hearts of Black Science | Orbit Stage
Enfin ! Cela fait quelques années que les Suédois de HEARTS OF BLACK SCIENCE font discrètement parler d'eux, mais on a raté leur rares passages sur le continent... jusqu'à aujourd'hui ! On est très heureux d'être présents pour applaudir ce duo qui attire plus de public qu'on ne l'aurait supposé. Le groupe se définit comme Synthrock. Pour visualiser un peu mieux la chose, on peut parler de pop/rock aux teintes shoegaze. La voix comme la bonhommie du chanteur Daniel Änghede nous rappelle étrangement DEATH CAB FOR CUTIE. On pense aussi à KENT, pointure suédoise du style. Tout cela est mélangé avec subtilité. On ne fait pas de pogo sur HEARTS OF BLACK SCIENCE. On contemple, on savoure, le temps s'étire et l'on profite. Certes, il n'y a rien de spectaculaire dans le jeu de scène du duo. Mais la musique parle d'elle-même. Très beau coup de coeur de la journée.
Setlist :
01. Faces
02. Unfolding
03. Field Of Light
04. Last Chances
05. Icon
06. Wolves At The Border
07. Protector
Agent Side Grinder | Orbit Stage
Naturellement, nous avons souvent couvert AGENT SIDE GRINDER auparavant. Mais depuis, il y a eu changement de line-up presque complet. Pour ce premier concert des Suédois à l'Amphi, ASG se compose à présent de trois membres : les deux fondateurs Johan Lange et Peter Fristedt, et le nouveau vocaliste Emanuel Åström. Nouveau nouveau, cela fait déjà un an et demi et on s'attend donc déjà à une bonne osmose entre eux. D'autant plus que ça y est, le nouvel opus A/X est finalement sorti. AGENT SIDE GRINDER prend toujours son temps pour sortir ses albums. Pour celui-ci, il aura fallu rallonger l'attente puisque qu'après le départ de trois de ses membres, le groupe a dû faire face à une remise en question complète. Gros passage à vide puis reconcentration, ASG a décidé de tout changer : son logo, son visuel, son chanteur, le groupe fait peau neuve. Mais ne vous en faites pas, la musique est toujours là. Elle est évidemment plus épurée, minimaliste, plus electro. Elle prend une autre direction, ou plutôt la direction de ses débuts, lorsque ce n'était qu'un projet instrumental. Des mélodies accrocheuses, des ritournelles transcendantes, un son qui claque.
Depuis ce nouveau line-up, on a déjà vu se produire le groupe, en privé, sans faire de compte-rendu. Et on peut déjà affirmer que le set s'est amélioré. Emanuel Åström a trouvé sa place, il est à l'aise sur scène avec ses comparses. On sent la mauvaise période derrière eux. Au programme, du vieux comme du neuf, et les nouveaux morceaux Doppelgänger, Stripdown et In from the Cold sont tout aussi appréciés que les anciens.
On remarque tout de même un certain mimétisme du chanteur avec le style de son prédécesseur Christoffer Grip. Mais n'est pas Christoffer Grip qui veut. S'il s'entête à garder la même gestuelle, il ne dépassera malheureusement jamais le maître. On attend encore qu'il trouve son propre style.
Néanmoins, l'ambiance sur scène est plus décomplexée qu'avec l'ancien line-up. Tout semble couler de source. Et effectivement, nous savions qu'ils jouaient le même jour qu'HENRIC DE LA COUR, mais étant donné les efforts qu'il avait fallu faire pour les réunir une fois sur scène, on ne s'attendait pas à les revoir de si tôt partager un titre. Et pourtant ! Henric entre en scène sur le mythique Wolf Hour et c'est reparti pour un tour ! L'un des plus beaux duos à voir et revoir sans modération. Le public s'enflamme. Salle comble à l'Orbit Stage lors de cette première.
Setlist :
01. In from the Cold
02. Life in Advance
03. Mag 7
04. Stripdown
05. Giants Fall
06. Doppelgänger
07. This is Us
08. Wolf Hour
09. Into the Wild
Henric de la Cour | Orbit Stage
En voilà un qui commence à être à la maison à l'Amphi Festival. HENRIC DE LA COUR a passé son premier Amphi à la Lanxess Arena, sous une pluie battante et un public très clairsemé. Puis il est revenu en 2017, à l'Orbit Stage, où il a presque dû annuler sa venue pour raisons de santé. Épuisé par une infection pulmonaire, son set fut écourté. 2019 devait donc être l'année de sa revanche sur ce karma difficile. Et ce fut le cas.
Le bateau se remplit, le Suédois est attendu de pied ferme. À peine débarqué, le bateau se met à remuer. Henric a trouvé son public qui le suit album après album. Tous les titres sont scandés par coeur, et Henric encourage le public à participer. Cette fois c'est sûr, l'osmose est parfaite. L'artiste parvient à tirer les larmes comme à faire décoller les pieds du plancher.
On est habitué à le voir s'éclipser après une setlist plutôt courte et peu ou pas de rappel. Aujourd'hui est une exception dont il faut profiter : c'est avec plaisir que les musiciens regagnent la scène pour le premier rappel de la journée à l'Orbit Stage. Un grand moment.
Setlist :
01. Slow death intro
02. Kowalski
03. Two against one
04. Dracula
05. Chasing dark
06. Grenade
07. A Texas dream
08. Main vein
09. Arkham supermarket
10. Dogs
Rappel :
11. Body politic
12. Lovers
Nitzer Ebb | Main Stage
L'Amphi a désormais une réputation de pilier de la scène dark et est devenu un pèlerinage obligatoire pour beaucoup. Mais le public s'est habitué au sanctuaire familial qu'est le Tanzbrunnen et a déjà manifesté son mécontentement si le festival venait à déménager. Or, les infrastructures ne sont pas faites pour accueillir autant de monde. Le théâtre, qui n'était auparavant que la troisième petite scène, accueille désormais des pointures et se retrouve souvent plein. Quant au bateau, il doit parfois faire face au Einlassstop (traduisez "interdiction d'entrer, capacité maximale atteinte").
Pour palier l'afflux massif du public pour les têtes d'affiche, le festival a décidé de faire jouer les trois groupes à la même heure, 20h45. Sur la Main Stage, c'est NITZER EBB qui s'y colle. Au Theater, on retrouve UNZUCHT, qui, il y a encore quelques années, ouvrait le festival en début de journée et qui, comme prévu, a grimpé les échelons jusqu'à se retrouver propulsé en tête d'affiche. À l'Orbit Stage, l'ÂME IMMORTELLE ferme la marche. Il faut donc faire des choix, car on ne pourra en voir qu'un. Il suffit alors de réfléchir deux secondes : nous avons déjà vu UNZUCHT une quinzaine de fois depuis 5 ans, et L'ÂME IMMORTELLE au moins tout autant. NITZER EBB en revanche, revient d'une absence remarquée de 7 ans. Le groupe nous a énormément manqué, on ne pouvait pas le louper.
Mais avant de revenir sur la performance de NITZER EBB, on vous laisse contempler la file d'attente pour L'ÂME IMMORTELLE qui fut donc le seul groupe du week-end à provoquer le fameux Einlassstop.
2019 signe donc le retour de NITZER EBB sur scène après une pause substantielle de sept ans. Alors forcément, on s'attend à un renouveau, à du grandiose, à du nouveau matériel peut-être. Que nenni. Comme à l'accoutumé, le line-up live du groupe est renouvelé... mais avec du vieux. On retrouve la constellation originelle du groupe, Mccarthy / Harris / Gooday et l'on rajoute Simon Granger, ami d'enfance du trio, directeur artistique du groupe depuis ses débuts, responsable des couvertures d'albums, du merchandising et de l'imagerie de NITZER EBB. Ce dernier se retrouve propulsé derrière un séquenceur Moog pour apporter quelques effets à la performance.
Bon Harris, lui, revêt plusieurs casquettes. Puisqu'il n'y a plus de batteur live, c'est lui qui s'y colle, avec un "simple" pad à percussions. Soit. Après tout, NITZER EBB est avant tout un groupe d'electro, alors pourquoi pas.
Le set débute sous les cris d'émerveillement du public qui sautille de joie de retrouver son bon vieux groupe d'EBM d'autrefois. La Main Stage étouffe, les rangs se resserrent pour ne faire qu'un. Douglas McCarthy débarque et envoie directement du lourd. On comprend très vite qu'on va avoir droit à un pot pourri des meilleurs tubes de NITZER EBB, et après tout, s'ils sont bien servis, on en reprendra bien. Cela faisait longtemps que le son de NITZER EBB n'avait pas retenti dans les baffles des festivals, et l'on se réjouit de le retrouver.
Puis le temps passe et quelque chose cloche. On se met tout devant, puis tout derrière, puis sur les côtés. Non, ça ne vient pas de l'acoustique. Les mélodies ont disparu, le son ne claque plus. En guise de musique, c'est une suite de beats qui nous est servie, parfois ralentie, parfois accélérée. Si McCarthy ne chantait pas, on peinerait à reconnaître le moindre morceau.
Peut-être pour éviter de perdre le rythme, le groupe décide de ne faire aucune coupure entre les titres. Il n'y aura donc pas seize morceaux mais un seul gigantesque, et là encore on peine à percevoir où s'arrête l'un et où commence l'autre. Ce choix fait perdre toute motivation au public qui n'a pas pu applaudir ou s'exprimer une seule fois du concert. Tout le rythme s'effondre, d'autant plus que l'on entre dans le ventre mou du show, avec For Fun, Ascend et Come Alive à la suite, qui finissent pas décourager les plus téméraires. Sur le côté de la scène, on voit le public se clairsemer, se rapatrier vers UNZUCHT et L'ÂME IMMORTELLE. McCarthy lui-même finit par s'ennuyer. Le seul atout punch du concert perd son rythme et ne convainc plus.
Les gens qui restent sont surtout des clubbeurs qui ne se formalisent pas devant un mauvais set DJ. Pour les autres, qui ont payé pour voir un vrai concert, la déception est grande. Il est temps de fuir. Je confie à mon ami : "Eh bien tu vois, en dix ans d'Amphi, c'est la première fois que je prends le temps de faire les stands de fringues. C'est dire la qualité du concert... et pourtant j'étais venue pour eux !". En débriefant la journée autour d'un verre, j'apprends alors que tout le monde était au courant de la supercherie NITZER EBB depuis le WGT, où le public a pris une grosse claque, et pas positive. Ils ont juste tous oublié de me prévenir...
Le groupe termine cependant son rappel sur deux titres sortis tout droit du cimetière, Alarm et Fitness to Purpose, qu'il n'a plus joué depuis la première année de sa formation. Maigre consolation.
Setlist :
01. Getting Closer
02. Shame
03. Hearts & Minds
04. Blood Money
05. Let your Body learn
06. Lightning Man
07. Fun to be had
08. For Fun
09. Ascend
10. Come alive
11. Captivate
12. Join in the Chant
13. Control I'm Here
14. Murderous
Rappel :
15. Alarm
16. Fitness to Purpose