Downhill XI Edition - Poppodium Volt @ Sittard (11 mars 2017)

Downhill XI Edition - Poppodium Volt @ Sittard (11 mars 2017)

Cécile Hautefeuille 13 mars 2017 Cécile Hautefeuille Cécile Hautefeuille

Samedi 11 mars 2017 se déroulait la onzième édition du Downhill, petit festival néerlandais sans prétention. Car le tout est de se faire plaisir, et pas de faire du business. Le festival est tenu par trois passionnés de musique, Johan van Mulken, Monique Rijksen et Roger op den Camp, des habitués des festivals qui ont envie d’avoir leur line-up à eux, chez eux aux Pays-Bas. Pas d’affiche commerciale, mais des artistes qu’ils respectent profondément. Le public du festival sait donc que l’on peut faire confiance à ces programmateurs pour lui proposer un panel de groupes varié. Cette année, les quatre groupes à l’affiche étaient THE DEVIL AND THE UNIVERSE, NEAR EARTH ORBIT, THE FROZEN AUTUMN et SUICIDE COMMANDO. Le public averti connaît déjà pratiquement tous ces artistes, mais la majorité des visiteurs les a ce soir-là découverts, à l’exception évidemment de la tête d’affiche.

Le festival se tient à la salle Poppodium Volt à Sittard aux Pays-Bas. Vous me direz, c’est quand même un peu au milieu de nulle part. Mais c’est évidemment mal connaître la géographie : Sittard se trouve dans l’enclave néerlandaise nichée entre la Belgique et l’Allemagne. À la croisée de trois pays, Sittard est l’endroit rêvé pour réconcilier les publics néerlandais, allemands et belges. Les conversations se sont souvent faites en anglais, pour un melting pot encore plus explosif. Petit festival certes, mais international tout de même.

THE DEVIL AND THE UNIVERSE

S’il est une chose à laquelle le Downhill tient, c’est à la ponctualité. À 21h, la salle était déjà bien remplie pour accueillir THE DEVIL AND THE UNIVERSE. Cela fait quelques années déjà que le projet tourne, mais il reste discret, comme c’est souvent le cas avec le Dark Ambient. Certains découvraient donc les trois Autrichiens, qui ont délivré un set très éclectique : du dark ambient, on passe parfois à une forte tendance synthwave, pour revenir ensuite à du gothic rock plus classique. La musique de THE DEVIL AND THE UNIVERSE est toujours fort intéressante, hypnotique, un peu barrée. La performance, en revanche, fut plus que décevante. Ce n’est pas le cas tout le temps, mais il y eut comme un malaise avec le public. Début de soirée, salle sur-climatisée, musiciens stressés… quelque chose n’est pas passé. D’ailleurs, Ashley Dayour a débuté le concert en se trompant de rythme aux percussions. Rien d’irrattraple, mais un premier indice de cette ambiance un peu glauque, où les artistes ne communiquent pas avec le public, où ce dernier n’a pas le temps d’applaudir entre deux morceaux, et où David Pfister se fait un bain de bouche avant de cracher le contenu de sa bouteille d’eau sur le public. Charmant. Ce fut un peu le rendez-vous raté de la soirée, malgré quelques bons moments où le public a pu se laisser aller à la musique.

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NEAR EARTH ORBIT

Le projet ne vous dit peut-être rien, mais les visages ne vous sont évidemment pas inconnus. C’est la seconde fois de la soirée qu’Ashley Dayour monte sur scène, cette fois seulement en tant que guitariste. Ses acolytes, vous les connaissez aussi, au travers de GARDEN OF DELIGHT et MERCIFUL NUNS. L’univers musical du groupe est intact, le line-up aussi. Mais le projet est autre. NEO ne parle que d’étoiles, de galaxie, d’apocalypse et de l’avenir du genre humain. Autour de ce thème se décline une mise en scène plutôt rusée et dynamique, et un jeu de lumières en harmonie avec la brillance des étoiles et le noir profond de l’espace. Malgré la jeunesse du projet (2015), Les fans sont présents dans le public, scandent les refrains et partent dans des danses parfois transcendantales. Le concert est un véritable succès.

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SUICIDE COMMANDO

Non, vous ne rêvez pas, et nous avons eu la même réaction. SUICIDE COMMANDO est bien la tête d’affiche du Downhill, mais ne joue pas en dernière position. C’est pourtant bien évidemment le groupe le plus attendu de la soirée. On a du mal à réaliser que cela fait maintenant 30 ans que le projet de Johan van Roy a débuté, et ce dernier a souhaité fêter son jubilé au Downhill. Depuis quelques années, il y a des hauts et des bas dans les performances de SUICIDE COMMANDO, mais depuis l’été 2016, le groupe montre de nouveau une régularité dans la puissance de son jeu de scène. Les tubes, il n’a plus besoin d’aller les chercher. Piochez n’importe quel titre de la discographie du groupe et il fera automatiquement bouger les foules. Le public devient d’ailleurs assez dingue sur ce set. Il faut rappeler que le Downhill récolte un public plutôt âgé, averti, qui danse déjà sur tous ces titres depuis plus de 20 ans. Mais la jeunesse reprend vie pendant le concert de SUICIDE COMMANDO et les premiers rangs débutent parfois quelques pogos enflammés. Peu de répit lors de ce set qui fut évidemment couronné d’un rappel. Fait notable, le rappel est constitué de Conspiracy With The Devil, un titre qui n’a pas été joué en live depuis plusieurs années. Ce fut la petite exclusivité de la soirée.

Setlist: 
01. Severed Head
02. Bind, Torture, Kill
03. God Is in the Rain
04. The Pain That You Like
05. Unterwelt
06. Death Cures All Pain
07. My New Christ
08. Love Breeds Suicide
09. Too Far Gone
10. Dein Herz, Meine Gier
11. Cause of Death: Suicide
12. Die Motherfucker Die

Rappel:
13. Conspiracy With the Devil

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THE FROZEN AUTUMN

Et c’est probablement le groupe le plus inconnu aux yeux du public qui s’avance à 1h du matin pour clôturer le festival. Le choix peut paraître saugrenu, mais cela permet aux amateurs du groupe de profiter pleinement du set sans être gênés. Personnellement, c’était LE groupe que j’étais venue voir. Déjà entrevu l’an passé au NCN, j’avais envie d’en profiter plus amplement. THE FROZEN AUTUMN n’est pourtant pas un nouveau groupe du tout. Le duo italien, au départ solo, date de 1993. Discrets mais talentueux, ils ne cessent de faire la musique dont ils ont envie, sans aucun compromis. Les festivals commencent à se les arracher et c’est tant mieux. Au Downhill, THE FROZEN AUTUMN débarque sur cette grande scène avec seulement un clavier et quelques synthés. Mais bien vite, le duo prend tout l’espace. Tour à tour au chant ou au piano, Diego et Arianne embarque le public dans son univers Cold Wave électrisé. Leur originalité fait mouche, et le charisme de ces mystérieux personnages vous scotche sur place. Chacun sa voix, chacun sa danse, mais aucun n’empiète sur l’autre.

Cette rare harmonie fait oublier au public qu’il est déjà près de 2h du matin lorsque le festival se termine et laisse place à l’after-party pour les plus téméraires. C’est aussi l’occasion pour les festivaliers de se balader au foyer, avant-salle du Poppodium Volt, où le merch est installé près du bar, et où les fans peuvent tranquillement rencontrer les groupes qui viennent de jouer. Une soirée bien sympathique et supervisée d’une main de maître. Aucun retard, aucun temps mort entre les groupes. Les instruments sont installés à l’avance, les balances ont été faites pendant la journée. Une mécanique bien huilée que l’on vous recommande pour l’édition 2018.

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