C'est ce samedi 18 Novembre que la Mjc Ô Totem ouvre ses portes pour accueillir l'Impericon: Never Say Die Tour. Un festival composé de sept groupes très efficaces : POLARIS, LORNA SHORE, KUBLAI KHAN, SWORN IN, CHELSEA GRIN, DEEZ NUTS et EMMURE, la tête d'affiche.Encore une fois, l'organisation est signée Sounds Like Hell Productions qui, décidément, porte un point d'honneur à gâter son public ! Cette date est placée sous le signe de la VIOLENCE et de la TECHNIQUE. Un festival sombre qui va nous en mettre "plein la tronche".
Polaris
POLARIS est un groupe de metalcore/hardcore melodic Australien extrêmement prometteur. Fondé en 2012, il se compose de Jamie Hails en frontman, Jake Steinhauser au chant et à la basse, Rick Shneider et Ryan Siew à la guitare et Daniel Furnari à la batterie. Leurs lyrics sont engagées et très poétiques, leurs compositions respectent souvent une structure classique metalcore tout en y ajoutant des riffs inattendus et très techniques. Malheureusement, certains fans qui se sont fiés aveuglément à l'organisation ont raté l'occasion de les voir jouer à cause d'un changement de place avec LORNA SHORE effectué à la dernière minute. Le groupe ouvre donc les hostilités laissant les retardataires déçus.
Le tube Lucid issu de leur nouvel album The Mortal Coil, retenti et le public déjà nombreux commence à s'agiter. Le quintet déborde d'énergie. Jamie Hails semble à l'aise et très heureux de lire ses paroles sur les lèvres des fans. L'ambiance est très positive et nous nous laissons portés au rythme de leurs moshparts délicieusement mélodiques.
Des pointes de chant clair émanant de Jake viennent habiller les refrains avec certaines interventions de Jamie, nous rappelant la technique de chant saturée de Sam Carter, le chanteur d'ARCHITECTS. Leur set est très court mais intense, à tel point qu'ils auront même l'occasion de lancer le premier Wall Of Death de la soirée avant de se retirer sur le titre The Remedy.
Nous espérons de tout cœur, pour nous et aussi pour ceux ayant raté la prestation, qu'ils repasseront nous éblouir lors d'une prochaine date.
Setlist:
01. Lucid
02. Regress
03. Hold You Under
04. Consume
05. The Remedy
Lorna Shore
Après une courte interruption, c'est au tour de LORNA SHORE d'entrer en scène. Et là, on ne peut pas dire qu'ils soient venus en paix ! Les Américains tapent dans un heavy metal d'une lourdeur déconcertante et sale, très très sale avec Tom Barber au chant, Adam De Micco et Connor Deffley à la guitare et Austin Archey: véritable machine de guerre à la batterie.
Leur set démarre sur le titre ultra violent Godmaker qui va nous faire sérieusement douter en nos croyances les plus profondes. Nous restons abasourdis face au coffre de Tom qui effectue un chant guttural d'une rare épaisseur. Des breakdowns au tempo si lent qu'on aurait pu se retrouver à applaudir en plein milieu, pensant que le morceau était fini, des breaks de batterie inhumains. Le groupe nous tabasse quasi littéralement puis nous remercie gentiment pour notre attention, nous laissant en PLS, gisants dans notre propre sang. Dans la globalité nous retiendrons une technique évidente, et une structure parfois un peu stéréotypée.
Les survivants acclament le groupe, leur prestation fut net et carré. Il faut se relever, le pire est à venir !
Setlist:
01. Godmaker
02. Denounce The Light
03. Grimoire
04. Funeral Moon
05. Flesh Coffin
Kublai Khan
Le groupe de metalcore Texan KUBLAI KHAN vient à son tour nous rouler dessus avec Matt Honeycutt au chant, Nolan Ahley à la guitare et backs, Eric English à la basse et Isaac Lamb à la batterie !
Leur show commence par Eyes Up, les notes étouffées nous laissent entrevoir la rythmique du breakdown suivie de la punchline "SET IT OFF!" qui lancera le tout. Impossible d'empêcher nos têtes de se balancer. Leur structure n'est pas sans nous rappeler la lourdeur de certains groupes de hardcore tels que KNOCKED LOOSE : morceaux courts, simples mais tellement efficaces ! Ça bounce dans tous les sens, le groupe en impose pas mal. Matt, le frontman, se met à l'aise et finit en topless (de quoi ravir les demoiselles présentes dans la salle). Sa posture et sa voix sont celles d'un guerrier déterminé, mais ses intonations manquent un peu de variations.
Le contact n'est pas spécialement chaleureux, mais le groupe communique son énergie avec le public. Une bonne découverte qui n'innove pas forcément dans le style, mais qui fait bouger ton corps !
Setlist:
01. Eyes Up
02. The Hammer
03. Life For A Life
04. The Guilty Dog
05. Balancing Survival and Happiness (part 1)
06. B.C
07. Ghost Pains
08. Antpile
Sworn In
Porté par la voix nonchalante et le tempérament désinvolte de Tyler Dennen, voici un ovni appelé SWORN IN. Originaire de Grayslake dans l'illinois (US), le crew comporte également le guitariste Eugene Kamlyuk, Derek Bolman à la basse et l'excellent batteur Chris George.
C'est devant un gringalet à casquette et son groupe d'Aliens que nous nous retrouvons. Difficile, aux premiers abords, de cerner ce qui est en train de se passer sur la scène. Nous entrons peu à peu en contact avec une planète, où la détresse et la rage sèment le chaos. Une technique de dingue, jonchée de changement de tempo et de mélodies angoissantes. Eugene retranscrit, avec l'aide de ses excellents musiciens, une guerre intérieure et nous fait bien comprendre qu'il y a des morts !
Un contact glacial avec le public, le chanteur crache des glavios sur la scène, prétend n'avoir que faire de notre ressenti, se roule par terre et tremble de tout son corps... Notre impression vacillera entre deux théories : le "Melon" ou l'Oscar. Il y a un univers vraiment à part dans leur son, leurs choix d'intentions. Ils nous racontent une histoire et les péripéties sont "brutales".
Le set se termine sur Snake Eyes et nous laisse perplexes : "qu'est c'qu'il vient de nous arriver?". Une écoute supplémentaire de la prod s'impose pour le comprendre.
Setlist:
01. Cross My Heart
02. Endless Grey
03. Don't Look At Me
04. Hypocrisy
05. Mindless
06. Snake Eyes
Chelsea Grin
Difficile de ne pas savoir à l'avance que ce set sera une véritable boucherie. Le groupe de deathcore provient de la région de l'Utah, à Salt Lake City (US) et est composé d'Alex Koehler à la voix, David Flinn à la basse, Pablo Viveros Segura ainsi que trois guitaristes: Jaek Harmond, Stephen Ruthishauser et Dan Jones.
Fondé en 2007, nous avons eu l'occasion, par le passé, d'être honorés par leur présence sur la scène Lyonnaise. Alors CHELSEA GRIN c'est quoi ? C'est une voix puissante et parfaitement maîtrisée pour ce style de core, de la violence infernale, des breakdowns rudes et impossibles, mais c'est également se retrouver en train de s'esclaffer pendant qu'une horde de zombies dévore tes entrailles. C'est... douloureux ! Des drowls de phacochère et des screams aigus proches du cri d'un jaguar, Alex alterne ses deux voix totalement différentes avec un naturel déconcertant. La lead est soutenue par Pablo, qui assure des screams très expressifs en même temps que son rôle de batteur. Le rythme est vraiment très soutenu et quelques personnes quittent la salle, sans doute en état de choc, ils n'étaient visiblement pas prêts. Pourtant le groupe véhicule une image sympathique et communique avec son public. Le set se termine sur la moshpart de Skin Deep, extrait de leur dernier album Self Inflected.
Setlist:
01. Desolation of Eden
02. Recreant
03. Broken Bonds
04. Say Goodbye
05. Strung Out
06. Clickbait
07. Skin Deep
Deez Nuts
Visiblement, cet opus du Never Say Die Tour est drôlement sombre, les ténèbres s'abattent sur nous. Certains abandonnent tout espoir de survie, d'autres bouillonnent d'impatience. Leur attente est enfin récompensée. Une vague de lumière débarque sur la scène, les Australiens de DEEZ NUTS comptent bien nous faire profiter de la vie une toute dernière fois avant de finir calcinés, puis dévorés par la tête d'affiche.
JJ Peters, le frontman, ravive la flamme et diffuse les ondes positives nécessaires à l'acceptation de notre sort. Les riffs et structures de leurs morceaux donnent un tout très punk hardcore. L'alliance de Matt 'Realbad' Roger en unique guitariste, Sean Kennedy à la basse et d'Alex Salinger à la batterie est une véritable bombe, et le public sombre dans un chaos euphorique. Les gens volent dans tous les sens, et emportent avec eux le visage des distraits,
l'ambiance s'est enfin réchauffée et c'est avec le sourire que l'on se reçoit des mandales dans la tronche ! C'est dans une atmosphère très familiale que le groupe exécute son set, invitant même les plus impétueux à partager le micro sur la scène. Certains flows de Matt ont une sonorité rap qui apporte une touche originale et entraînante, les autres membres ponctuent de gang vocaux et de power chant, le mélange bounce sévère ! Ils finissent sur Your Mother Should Have Swallowed You, un titre approprié pour un morceau au champ lexical riche en "Go fuck yourself!".
Nos visages ont repris des couleurs, mais nous savons très bien ce qui nous attend ; adieu monde cruel !
Setlist:
01. Binge/Purgatory
02. Popular Demand
03. Whats Good
04. Stay True
05. For What Is Worth
06. Tonight Hustle
07. Shot After Shot
08. Cakewalk
09. What I Gotta Do
10. Face This On My Own
11. Hedonistic Wasteland
12. Band Of Brothers
13. Carried By Six
14. Commas & Zeros
15. Dischord
16. Your Mother Should Have Swallowed You
Emmure
Nous y sommes... La tête d'affiche tant attendue par les spectateurs les plus masochistes, EMMURE !
Frankie Palmeri et sa voix diabolique, Joshua Travis, le statique et colossal guitariste aux abominables dissonances, Phil Lockett, le bassiste fou et Josh "Baby J" Miller, le batteur démoniaque se postent face à nous et s'apprêtent à nous réduire en charpie.
Le set commence sur le titre You Asked For It. Avec le recul, le choix du morceau résume bien le pétrin dans lequel nous nous sommes fourrés ! Nous nous tenons à l'écart de ce qui semble être un "Battle Royal" dans la fosse. La puissance de leur son est inouïe et l'impact des breakdowns pourrait très bien fendre le sol et ouvrir une brèche vers l'Enfer d'où ils viennent : Le Queens (US) ! Trêve de plaisanterie. Malgré une sonorité infernale, le contact avec le public est glacial. Le frontman, trop sur de lui, rabaisse ses fans et les insulte avec beaucoup de détachement, peut-être est-ce sa façon d'aimer, peut être que leurs fans aiment ça. Les goûts et les couleurs ça n'se discute pas, et chacun mérite de trouver midi à sa porte.
Le groupe ne finit pas son set et déclare avoir joué les quarante minutes demandées, quittant instantanément la scène sans se retourner.
Beaucoup de technique, d'endurance et de violence. Quelle soirée ! Merci encore à l'équipe de Sounds Like Hell Productions, qui sait vraiment varier les plaisirs.
Setlist:
01. You Asked For It
02. Shinjuku Masterlord
03. Smokey
04. Natural Born Killer
05. Sunday Bacon
06. I Thought You Met Telly and Turned Me Into Casper
07. Most Hated
08. 4 Poisons 3 Words
09. Torch Flag of The Beast
10. Solar Flare Homicide
11. Children of Cybertron
12. When Keeping It Real Goes Wrong