M'era Luna Festival 2015 - Jour 1 @ Hildesheim (08 août 2015)

M'era Luna Festival 2015 - Jour 1 @ Hildesheim (08 août 2015)

Cécile Hautefeuille 8 août 2015 Cécile Hautefeuile Cécile Hautefeuille

ELVELLON | Mainstage

Débuter un festival à 11h du matin n’est jamais une bonne idée, surtout lorsque la pre-party s’est terminée 4h auparavant. Mais cela permet aux gagnants du « Newcomer band » de jouer sans trop de pression, avec un public sobre et attentif. Cette année, c’est ELVELLON qui ouvre le bal, soit le énième groupe de metal symphonique que la Terre ait porté. Pas de son nouveau ou d’originalité particulière, mais le groupe exécute son set à merveille. La qualité des musiciens d’une part et de la chanteuse d’autre part est incontestable et cela change de toutes ses premières parties aux notes approximatives. ELVELLON puise sa force dans l’étendue vocale de sa chanteuse Nele et dans les solos de guitare hypnotiques de Gilbert. Chacun ses goûts, mais il referont certainement parler d’eux.

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NACHTGESCHREI | Hangar Stage

Peut-être ne les connaissez-vous pas, mais ils ne sont pourtant pas inconnus. NACHTGESCHREI a fait déjà salle comble pour le premier concert du Hangar ce matin-là, et beaucoup ont déjà apprécié les écrans postés à l’extérieur. Si beaucoup les classent dans le rock médiéval, c’est pourtant du metal folk agressif à coup à blast beats survoltés que nous propose le groupe allemand. Et vous savez quoi ? Cela passe comme dans du beurre ! Le groupe bien réveillé multiplié les musiciens et instruments. NACHTGESCHREI marie guitare et biniou, basse et vielle à roue. La petite dernière du groupe, Laoui, vielleuse aguerrie, est d’ailleurs déjà à son aise au sein de la composition. Le groupe promeut son troisième album, « Staub Und Schatten » avec succès sur la scène du Hangar.

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VERSENGOLD | Mainstage

Et oui, le M’era Luna, c’est souvent beaucoup de groupes folk. Cela plaît à certains tandis que les autres se remettent tout juste de la cuite de la veille. Tant pis pour eux, ils auront raté VERSENGOLD, groupe folk qui fête cette année ses dix ans et qui a le bon goût de retirer les guitares électriques pour profiter pleinement du folk. Rien de ringard pourtant. Guitare sèche, basse, batterie, percus, violons, et le trésor qu’est la nyckelharpa, forment un ensemble harmonieux et moderne. Le chant est quant à lui, à la mode qu’affectionnent les allemands, peut-être trop folk pour les non-initiés. L’ambiance est plus que bon enfant, les artistes dynamiques et généreux. Un rayon de soleil vient chasser les dernières gouttes de pluie du week-end.

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SPIELBANN | Hangar Stage

Il arrive parfois dans l’histoire d’un groupe qu’on ait envie de tout effacer et recommencer. C’est ce qu’il s’est passé avec SPIELBANN. Le groupe, connu pour ses mélodies folk, s’est reconverti dans ce qu’il appelle le « düsterrock » (littéralement rock sombre ou rock sinistre), qui est en fait un mélange de power metal, ambiance gothique et résidus de folk. C’est à partir de ce concert que l’on a pu s’apercevoir de la qualité assez médiocre du son à l’intérieur du Hangar. Etait-ce dû au nouveau décor ou aux équipements sonores, toujours est-il que le rendu était plus clair à l’extérieur, sur les écrans, ou comment passer son festival « devant la télé ». Dommage, car le performance était survoltée.

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COPPELIUS | Mainstage

Décidément, cette entrée en matière est presque 100% folk ce samedi-là. Et pourquoi s’en plaindre ? COPPELIUS est devenu en quelques années une référence du genre, avec son propre univers, ses excentricités, ses performances théâtrales. On ne peut pas être déçu d’un concert de COPPELIUS, ni décrocher le sourire qui reste aux lèvres le long de ce trop cours set. C’est en effet toujours un problème dans ces festivals-usines : beaucoup de groupes qui s’enchaînent, mais très peu de temps pour jouer. À peine l’opportunité d’installer son univers, qu’il faut déjà tout remballer. COPPELIUS ne change néanmoins ni son maquillage, ni son registre. On aimerait quelque chose de nouveau qui nous étonne dans sa performance scénique, car le concert fut à peu de choses près le même qu’il y a deux ans sur la même scène, problèmes techniques en plus.

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THE OTHER | Hangar Stage

Déjà présents à l’Amphi Festival deux semaines auparavant, THE OTHER envahit le Hangar du M’era Luna. Le set est toujours aussi enflammé et les musiciens de bons clients à la photo finish. Très communicatifs, il arrive souvent qu’ils s’avancent au plus près des spectateurs pour goûter d’un plus près l’ambiance. Et cette brume qui emplit déjà le Hangar, la chaleur des corps qui se trémoussent sans fin. Encore une fois, le groupe ne brille pas par son originalité musicale, mais son show est définitivement un « must see ».

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OST+FRONT | Mainstage

Mais il y a plus macabre que THE OTHER. OST+FRONT n’a désormais plus rien à envier à ses copains, puisque le groupe a dépassé les frontières de l’underground pour pousser les portes du mainstream. Le groupe donne toujours autant dans la provocation, le dégoût, à la limite parfois du supportable. Mais c’est cette esthétique qui provoque l’attraction, la fascination. Il y a toujours une touche d’humeur dans leurs concerts bien qu’eux ne rient jamais. C’est d’ailleurs cet humour pince-sans-rire qui fait basculer le groupe de sérieusement déglingués à décalés avec dérision. Mais on est toujours à la limite, à ne pas savoir s’il faut en rire ou s’offusquer. Ce qui est certain, c’est qu’on ne s’ennuie jamais. OST+FRONT trouve toujours des scénettes inédites et se renouvelle constamment. Jusqu’à, cette fois-ci, venir jouer dans le pit au plus près des spectateurs. Si ces gars-là s’en sortent sans dérapage et qu’ils sont bien emmenés par leur maison de disques, tout cela sent un avant-goût de carrière à la RAMMSTEIN.

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FROZEN PLASMA | Hangar Stage

FROZEN PLASMA n'est pas en grande forme ce jour-là. Le duo pourtant fortement apprécié du public rencontre pendant leur set pas mal de problèmes techniques. Le son qui saute à plusieurs reprises, les morceaux à recommencer depuis le début, et les vidéos projetées qui ne veulent pas se lancer. Felix Marc, un peu inquiet, visite régulièrement son collègue Vasi Vallis pour vérifier l'étendue des dégâts. Mais Felix Marc et ses doigts de magicien font vite oublier tous ces soucis. Avec lui, on ne s’ennuie pas une minute. L’interprétation des chansons est toujours très poussée, surjouée, humoristique. Ça saute dans tous les sens ; impossible de ne pas « entrer dans la danse ».

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LORD OF THE LOST | Mainstage

Ne l’avions-nous pas prédit ? Il y a à peine trois ans, LORD OF THE LOST était encore un opener de festival. Mais ils ont grimpé, grimpé, sans jamais s’arrêter. En pleine ascension, le groupe s’envole pour ne jamais retomber. C’est à l’image de leur concert, électrique, lunaire, sans répit. Le groupe innove dans ses costumes, dans ses instruments, dans sa performance. Un concert de LORD OF THE LOST est toujours différent de celui de la veille. De vraies rockstars mais toujours accessibles et dans l’autodérision, LORD OF THE LOST crée à présent l’émeute. Il n’y aura bientôt plus de limite à leur succès, c’est certain.

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MELOTRON | Hangar Stage

Je ne vais pas le cacher, j’avais hâte de voir MELOTRON. De la bonne future pop comme ils savent en faire, ce savant mélange entre la voix de Dave Gahan (ok, le physique et la gestuelle aussi. De ce côté-là, DEPECHE MODE a été pillé), les mélodies minimalistes kraftwerkiennes et le son très AND ONE. C’est toujours bon, très bon. Et la musique fut au rendez-vous. La performance, elle, fut décevante. On s’est un peu ennuyé dans ce Hangar où l’ambiance était froide et où le groupe n’a pas réussi à communiquer avec son public. Un rendez-vous manqué.

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DEATHSTARS | Mainstage

Le miracle des festivals goths, c’est de pouvoir programmer un MELOTRON et un DEATHSTARS à 15 minutes d’intervalle. Les suédois et leur metal indus sorti tout droit des profondeurs de l’enfer sont venus enflammer la Mainstage du M’era Luna. On ne voit déjà plus la pelouse de la Flugplatz d’Hildesheim. Plus de 20 000 personnes sont venues acclamer le groupe qui a su tenir son public en haleine. De vrais entertainers comme seule ce genre de scène sait en produire, DEATHSTARS a mis le M’era Luna à terre.

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MERCIFUL NUNS | Hangar Stage

Je l’avoue, j’ai cru en allant à MERCIFUL NUNS devoir m’ennuyer. Parce qu’il est dans la tradition post-punk/dark wave de tirer une tronche de six mètres de long en jouant des mélodies sinistres sur des paroles tragiques, le tout dans une ambiance neurasthénique généralisée. Eh bien vous savez quoi ? C’est exactement ce qu’il s’est passé. Mais ce ne fut aucunement négatif. Effectivement, en ce qui concerne la générosité et la communication, il faudra repasser. Mais parfois, la musique se suffit. MERCIFUL NUNS est une composition née des cendres de GARDEN OF DELIGHT, dans un objectif plus gothique et moins rock. Bien sûr vous percevrez les influences de SISTERS OF MERCY, CLAN OF XYMOX ou encore JOY DIVISION, et on se demande si ce genre de musique, autre que les tubes indémodables qui font partie du patrimoine, peut encore renaître en 2015. MERCIFUL NUNS nous prouve que oui. Mais il va falloir drôlement ruser pour donner une touche de modernité et ne pas retomber dans la masse des groupes inconnus de rock gothique. Et si on commençait par prendre un batteur pour les lives ? Ce serait quand même plus vivant qu’un player CD.

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L'ÂME IMMORTELLE | Mainstage

Revenir après six ans d’absence en amassant 20 000 personnes devant la Main Stage, c’est l’exploit qu’a accompli L’Âme Immortelle au M’era Luna 2015. Le stress monte, cela fait bien longtemps que le groupe n’a pas joué sur de telles scènes. La nouvelle formation fonctionne à merveille, l’harmonie est présente. Et les guitares ne sont plus. Certains regrettent Ashley Dayour et le font savoir. Dans l’ensemble, le groupe est chaleureusement applaudi. Sonja Kaushofer voit même son nom scandé par des fans et l’émotion est à son comble durant « Life will never be the same again ». Malgré cela, le set ne fut qu’une playlist de festival, enchaînant les tubes du groupe tels que « Bitterkeit » et « 5 Jahre ». Au rayon nouveauté, seule « Eye of the storm » fait son entrée. J’ai eu pour ma part l’impression qu’ils avaient eu juste le temps de chanter trois chansons avant de repartir. Les sets sont définitivement trop courts et les problèmes ne cessent de survenir. Sonja aura changé trois fois de micro durant cette courte performance, et « 5 Jahre » aura été privé de chant sur la moitié du morceau par intermittence. Petite déception.

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AESTHETIC PERFECTION | Hangar Stage

Nous sommes habitués à voir, lors de chaque festival, pratiquement la même affiche tous les deux ans. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, c'était pour AESTHETIC PERFECTION leur tout premier M'era Luna. Je ne suis pas allée chercher les affiches de toutes les précédentes éditions, je fais confiance aux protagonistes, mais c'est à peine croyable qu'un groupe aussi célèbre et à la mode n'ait jamais foulé le sol de l'aéroport de Hildesheim. Peut-être est-ce ce caractère inédit qui a poussé les trois fous furieux à se donner à 300%, démontant au passage la moitié de la scène du Hangar. Encore une fois ce jour-là, le set fut bien court (huit chansons à peine), dans lequel un nouveau morceau fut tout de même introduit. Ce premier essai fut largement transformé, puisque la Hangar s'est vu rapidement plein et en transe.

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SALTATIO MORTIS | Mainstage

En voilà en revanche qui sont coutumiers de la Main Stage du M'era Luna. SALTATIO MORTIS entre en scène avec toute la ferveur de son public. C'est une journée décidément folk qui se dessine et tous les amateurs du genre se sont donné rendez-vous. Comme à son habitude, le groupe fait le spectacle : du vielleux au bassiste, tous s'en donnent à coeur joie pour divertir un public bondissant. SALTATIO MORTIS sort un nouvel album le 14 août 2015 et beaucoup des nouveaux morceaux joués étaient déjà connus du public. Bien qu'ils jouent régulièrement au M'era Luna, les fans en redemandent.

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IN STRICT CONFIDENCE | Hangar Stage

Il faut bien avouer que la curiosité est toujours de mise avec IN STRICT CONFIDENCE. Le groupe tente toujours de renouveler leur performance, essayer de nouvelles choses, et c'est en général du côté des costumes que la chose se joue. Cette fois-ci, le groupe joue la sobriété. Le set est bien interprété, les lumières magnifient les musiciens et l'oeil du public est irrémédiablement attiré vers la scène. Cependant, je n'ai pas eu le coup de coeur que j'attendais. La performance était plus que sobre, elle était simple. Trop simple. Jörg Schelte se laisse complètement dépasser par le charisme de Dennis Ostermann et Nina de Lianin, si bien que la cohésion du groupe n'est plus. L'ambiance est froide, entre eux mais aussi avec le public. Quant au son, le Hangar est loin de donner le meilleur de ses capacités. Le visuel était là, mais le reste n'a pas suivi.

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BLUTENGEL | Mainstage

Un M'era Luna sans BLUTENGEL n'est pas un M'era Luna. Le groupe fait à présent partie des meubles, il est ici comme à la maison. Et donc évidemment, acclamé par un public qui ne se lasse jamais des performances du groupe. C'est kitsch, soigné, bien chanté... une vraie comédie musicale. Et il paraît que ça vend toujours aussi bien, alors pourquoi se priver ?

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X-RX | Hangar Stage

Non, vous ne rêvez pas. X-RX se paye le privilège de jouer juste avant ROB ZOMBIE. Le duo habitué à jouer les premières parties se retrouvent, suite à la défection du groupe SUICIDE COMMANDO pour raison de santé, propulsé parmi les headliners de la soirée. Un beau moment de gloire dont le groupe a bien profité. Il a bien sûr signalé qu'ils auraient préféré jouer dans d'autres circonstances et a souhaité un prompt rétablissement à Johan van Roy, mais cela n'a pas empêché les deux compères de sauter à pieds joints dans l'ambiance exaltée du M'era Luna. Une heure de set, ça ne se refuse pas. Les déçus de l'Amphi Festival qui ne les avaient vus jouer que 3 ou 4 chansons ont pu en profiter cette fois-ci. En fait, ce n'était pas si mal pour un remplacement. Il fallait être à la hauteur et pour ce faire, X-RX s'est donné à fond. Pari réussi.

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ROB ZOMBIE | Mainstage

Je sais je sais, vous êtes aussi choqués que moi de ne pas voir ROB ZOMBIE en tête d'affiche de la soirée, et nous y reviendrons plus tard. Mais concentrons-nous sur ce qu'il s'est passé. Car lorsque l'on reçoit ROB ZOMBIE, il faut s'attendre à ce que cela déménage. Et puis d'abord, une star, cela s'attend. Voici donc le seul groupe du week-end qui aura débuté son set en retard, pas moins de 20 minutes. Le public du M'era Luna n'est pas du genre pogoteur de l'extrême. Certains pourraient donc être déçus de la réaction presque "polie" d'un public qui applaudit. Ce fut pourtant un concert sans pareil. Les décors, costumes, lumières sont travaillés dans le détail pour donner une impression de grandeur, de monstruosité. Les estrades conçues pour les musiciens n'étaient pas de trop, car lorsqu'on n'est dans le photopit ou dans les premiers rangs, on ne voit souvent pas grand chose. Des problèmes de son, chez ROB ZOMBIE, il n'y en a pas. Certes, on ne fait pas tourner les batteries comme chez SLIPKNOT ou lancer du feu comme avec NIGHTWISH, mais lorsque la musique est là, nul besoin d'en rajouter. La complicité avec le public n'est peut-être pas la meilleure, mais le show, lui, est irréprochable. Pas besoin de cracheur de feu. Une impro à la batterie et tout rentre dans l'ordre. Et un petit rappel ne fut pas de trop. Dommage que la soirée ne se soit pas terminée sur cette claque monumentale.

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PHILLIP BOA & THE VOODOO CLUB | Hangar Stage

Le Hangar accueille sa tête d'affiche, Phillip Boa, une légende "germano-germaine" si vous me permettez, & The Voodoo Club, qui l'accompagne maintenant définitivement. "Germano-germaine" parce que le bonhomme ne parle qu'aux Allemands, n'ayant pas eu de succès outre-rhin. La programmation fait donc un peu "boutique" et exclut le public international qui n'est peut-être pas fan. Pour comparer, c'est un peu comme programmer Johnny aux Vieilles Charrues entre Muse et Bruce Springsteen. Cela ferait rêver les français, mais qui d'autres ? D'autant plus que le groupe n'est pas tout neuf, et l'on s'attend donc à du recyclage à la Peter Heppner. Oui mais voilà, il y a le Voodoo Club. Et cela change tout. Le groupe donne de la fraîcheur au répertoire de Phillip Boa, et le contraste entre la voix claire et aiguë de la chanteuse (qui semble avoir changé et ne fait pas partie intégrante du groupe) et le chant, presque slam d'outre-tombe de Phillip Boa donne une atmosphère planante, hors du temps. Le set est incroyablement bien exécuté, l'ambiance oscille entre lourde et lunaire. Difficile de placer ce show entre ROB ZOMBIE et ASP, et pourtant, PHILLIP BOA AND THE VODOO CLUB parvient à calmer les foules pour mieux savourer sa musique.

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ASP | Mainstage

N'essayez pas de comprendre. Ne tentez pas. Pourtant, la question s'est posée inexorablement tout le long du week-end : comment peut-on programmer ASP... après ROB ZOMBIE ? Je m'attendais à une catastrophe, une désertion du public après ROB ZOMBIE. Que nenni ! Nous, petits français, ne pouvons pas comprendre ce qu'il se passe entre ASP et le public allemand. Car ASP est un vrai phénomène, et j'ai dû m'incliner devant la logiquye de la programmation. Il y eut beaucoup plus d'interaction avec le public, d'ambiance et d'émotion avec ASP qu'avec ROB ZOMBIE. Ce qu'il se passe entre le public allemand et ASP est donc vraisemblablement fait pour rester entre le public allemand et ASP. Moi et mes camarades, nous n'avons pas compris. Heureusement pour nous, nous étions déjà affairés à préparer l'after-party, payante (car il faut pas déconner non plus, il faut bien payer le DJ), et la nuit fut sans fin.

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