M'era Luna Festival 2015 - Jour 2 @ Hildesheim (09 août 2015)

M'era Luna Festival 2015 - Jour 2 @ Hildesheim (09 août 2015)

Cécile Hautefeuille 9 août 2015 Cécile Hautefeuile Cécile Hautefeuille

PRIVATE PACT | Mainstage

Comme chaque début de journée, ce sont les gagnants du Newcomer Contest qui ouvrent le bal. La veille, ELVELLON s'était illustré dans le metal lyrique. Ce dimanche, PRIVATE PACT donne dans l'electro pur et sombre. Le groupe est un trio danois, composé d'un chanteur et de deux claviéristes, tous vêtus de costumes noir et blanc. Ce line-up fait évidemment tout de suite penser à COVENANT, d'autant plus que la physionomie "tout en longueur" des trois danois rappelle fortement le charme des nordistes. Mais voilà, ce sont des Newcomers, et l'on peut sentir depuis l'autre bout de la Flugplatz le stress qui envahit les débutants. C'est qu'elle n'est pas petite cette Main Stage, et de nombreuses stars internationales l'ont foulée. On peut comprendre l'angoisse. Il semble néanmoins que la musique de PRIVATE PACT, entre COVENANT et KRAFTWERK, soit plus que prometteuse. Le set est évidemment très court mais assez long pour s'apercevoir que PRIVATE PACT fera certainement reparler de sa musique. La performance, surtout sur une grande scène, est à revoir. Les deux claviéristes, immobiles, n'aident pas beaucoup le chanteur qui entre dans une gestuelle à la Ian Curtis, mais plus renfermée que généreuse. À suivre.

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KAI MEYER & ASP | Hangar Stage

Chaque année, le M'era Luna offre une petite pause aux festivaliers : une lecture. Cela permet aux lève-tôt de profiter de la matinée, aux fêtards de la veille de décuver, ou bien de terminer leur nuit. Le Hangar se transforme pendant deux heures en salle de lecture, chaises incluses, et le public se tient calme pour profiter de ce répit. Mais c'est une activité évidemment réservée aux germanophones, dans quoi vous vous ennuierez beaucoup. Cette année, c'est l'auteur KAI MEYER qui vient déclamer quelques pages de son oeuvre, aux côtés d'ASP qui accompagne l'auteur en musique avec des titres acoustiques inédits. Obscurité, complicité, humour, poésie, c'est l'instant détente du festival.

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SCHWARZER ENGEL | Mainstage

C'est la seconde fois que SCHWARZER ENGEL foule le sol de la Main Stage du M'era Luna. Son fondateur, Dave Jason, s'entoure sur scène de plusieurs musiciens (parfois des invités remarquables) tandis que SCHWARZER ENGEL est son projet solo. C'est donc lui, sur la bande, que vous entendez jouer de la guitare, batterie, clavier et c'est bien sûr lui qui chante. Il qualifie sa musique de "dark metal moderne". Mais l'essai n'est pas transformé... L'ange de sang, l'ange noir, bientôt l'ange zombie et l'ange clown. SCHWARZER ENGEL surfe sur une vague de clichés, et ce n'est pas parce qu'on a une gueule d'ange et une apparence un peu travaillée que l'on est tout de suite pris au sérieux. Parler de la nuit et de la mort est très risqué, il faut trouver un angle original et pertinent pour ne pas tomber dans la banalité. Malheureusement, rien de très marquant ne ressort dans la musique de SCHWARZER ENGEL, qui fait de la NDH comme elle est appréciée outre-rhin, sans plus. La performance, elle, est largement saluée car dynamique et festive.

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UNZUCHT | Mainstage

On enchaîne sur la Main Stage avec UNZUCHT puisque la lecture se poursuit toujours du côté du Hangar. En voilà qui commencent aussi à bien la connaître cette Main Stage. Le chanteur Daniel Schulz s'exprime ainsi : "c'est comme revenir à la maison". Avec Ronan Harris, il pourrait détenir le trophée du plus grand nombre de "wow" et de mains sur le coeur tant il se sent touché et connecté avec son public. Et il peut ! A midi à peine, une foule record s'est pressée devant la Main Stage pour applaudir UNZUCHT. Un public prêt à balancer les bras de tout côté durant tout le set. UNZUCHT, avec ses mélodies rock metal catchy et sa proximité avec le public, enthousiasme les foules, captant une émotion assez unique. Le reste est une affaire de goût.

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TYSKE LUDDER | Hangar Stage

Petite déception pour TYSKE LUDDER qui se présente sur la scène du Hangar, mais ce fut le cas pour tous les prétendants au Hangar cette année. L'acoustique de la salle est définitivement à revoir pour l'édition prochaine. Le show de TYSKE LUDDER est égal à lui-même : électrique, perturbant, haletant. Cependant et bien que la salle fut prête à se remuer dignement, aucune sortie spéciale ou complicité avec le public ne fut à déclarer. Dommage.

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DOPE STARS INC. | Mainstage

DOPE STARS INC., voilà qui change un peu la programmation du festival. La touche glam rock apportée par le groupe italien sonne comme un renouveau en ce dimanche. Impossible de ne pas succomber à la performance de rock stars que nous offre DOPE STARS INC. C'est cela que nous voulons voir : du show. Messieurs, n'ayez pas peur d'en faire trop. Devant 26000 personnes, un petit déhanché a peu d'effet. Amplifier les mouvements, théâtraliser la performance, c'est le secret d'un concert réussi. La scène est le lieu du jeu. DOPE STARS INC. l'a bien compris. Le groupe apporte également une originalité musicale puisqu'il mêle un set DJ electro avec du heavy metal à faire grincer toutes les dents.

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ABSOLUTE BODY CONTROL | Hangar Stage

Ce n'est pas un secret, ABSOLUTE BODY CONTROL était l'un des groupes que j'attendais le plus. Il laisse en général un souvenir mémorable, une atmosphère électrique et les jambes en compote. Pourtant, serait-ce à cause des soucis techniques, l'étincelle n'est pas apparu ce jour-là. Le set effectué restait propre, les tubes ont défilé, chacun a rempli sa part du contrat. Mais il ne se dégageait aucune émotion particulière de cette performance, et l'on sentait Dirk Ivens un peu ailleurs. Chose rarissime : j'ai déserté avant la fin.

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TANZWUT | Mainstage

Voilà encore un habitué de la Mainstage du M'era Luna : TANZWUT et tous ses comparses prennent place sur scène. Difficile de tous les compter : ça bouge dans tous les sens, le show est un réel spectacle et la Main Stage leur va à ravir. Leur style metal folk colle au poil avec la programmation de cette année, et c'est donc sans surprise que de nombreux fans se sont massés devant la scène.

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TYING TIFFANY | Hangar Stage

Y aurait-il une malédiction avec le Hangar cette année ? TYING TIFFANY faisait également partie de mon top 3 à ne pas rater cette année. Mais malgré un concert bien mené, il manquait le petit quelque chose qui m'a déjà fait basculer auparavant. Pourtant, il y avait de quoi être surpris : toutes les chansons ont été réinterprétées, de sorte que le spectateur n'ait pas l'impression d'écouter le CD dans son salon. Les arrangements de la voix étaient sublimes, et la belle Tiffany sautillait de part en part sans s'arrêter. C'était un bon concert. Sans plus.

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JOACHIM WITT | Mainstage

Ah, le père Witt. C'est également une très longue histoire d'amour avec l'Allemagne. Pourtant très discret, il anime les foules comme l'on pourrait difficilement l'imaginer ici en France. Son style a évolué d'une new wave/NDW bien 80's vers une autre vague, la NDH et un son plus industriel. Malgré cela il reste un représentant de la pop music en Allemagne et garde de nombreux fans de tous les styles. Il fut accueilli au M'era Luna sous un tonnerre d’applaudissements, s'imposant ici comme le grand patron.

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ASSEMBLAGE23 | Hangar Stage

Cette fois-ci, la salle n'y est pour rien. Ce n'est pas tous les jours que ASSEMBLAGE 23 se déplace de son Amérique natal pour venir passer une tête par chez nous. Ces génies de la synthpop/electro-indus commencent à avoir une sacrée bouteille et il n'est pas compréhensible, pour des artistes de leur envergure, de délivrer une performance aussi timide. La musique est propre, bien effectuée. Mais le jeu de scène est tout simplement inexistant. Mes pieds n'ont malheureusement pas décollé du sol, tant il se passait peu sur scène. Trop dommage.

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APOPTYGMA BERZERK | Mainstage

On a tendance à croire qu'en ayant l'occasion de voir APOPTYGMA BERZERK tous les 36 du mois, on finit par s'en lasser. Que nenni ! Ce M'era Luna fut encore à tomber. Peu de groupes comptent dans leur discographie autant de tubes remarquables que les norvégiens d'APOPTYGMA BERZERK. Et chaque fois, c'est l'engouement le plus total. D'habitude difficile à photographier, les musiciens s'en donnent aujourd'hui à coeur joie. L'ambiance est survoltée, et toute la pelouse de la Flugplatz reprend en choeur les refrains de groupe. APOPTYGMA BERZERK a encore de longues années de succès devant lui.

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ROTERSAND | Hangar Stage

Preuve que le Hangar n'est pas maudit, ROTERSAND fut l'une des performances la plus appréciée par les festivaliers pour cette édition 2015. Et pour cause : Rascal et Krischan n'ont laissé aucun répit à leurs spectateurs. Le concert se transforme en véritable spectacle, le perchoir de Krischan s'illumine comme une piste de danse (enfin une décoration pour pallier l'absence d'esthétique du matériel electro). Le groupe accueille plusieurs guests, une guitare mais aussi Myk Jung de THE FAIR SEX. Malheureusement, le Hangar est bondé et ceux qui reviennent d'APOPTYGMA BERZERK ne peuvent plus pénétrer. Qu'à cela ne tienne, une flashmob spontanée est organisée à l'entrée du Hangar : les festivaliers se mettent à danser la macarena sur du ROTERSAND ! Un concert que l'on ne risque pas d'oublier.

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MONO INC. | Mainstage

MONO INC, les premières fois, c'est surprenant. En grande partie car la performance de la sublime Katha Mia à la batterie et au chant est tout à fait remarquable et qu'elle apporte un réel plus à la musique caverneuse et dure de MONO INC. Mais MONO INC une fois, MONO INC dix fois. Je ne suis plus surprise par ce groupe depuis bien longtemps, et ce malgré les effets pyrotechniques ou tout autre courbette. On chante toujours volontiers en choeur sur "Heile, Heile Segen" et bien sûr, les fans vous diront qu'ils ont repris toutes les chansons à pleine voix. Mais j'attends quelque chose de plus innovant et de plus dynamique dans le jeu de scène du groupe. Mis à part Carl Fornia qui gigote comme il faut, la performance reste terne.

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NACHTMAHR | Hangar Stage

Nous ne serons certainement pas d'accord sur cette performance de NACHTMAHR. Pour les avoir suivis sur de nombreuses dates, je peux à présent mettre en perspective les différents concerts. Tout était réuni pour ce M'era Luna. La tension était palpable, le thermomètre est monté bien au-delà des 30 degrés, le groupe est prêt, la salle est pleine à craquer. De nombreux festivaliers n'ont jamais eu la chance de passer la porte d'entrée. Et le show débute. Depuis quelques temps, les Nachtmahr-girls ont eu gain de cause et peuvent user de leurs jolis tambours à chaque représentation. Les concerts évoluent chaque fois et se perfectionnent un peu plus. Un accessoire, une chanson, il y a toujours un élément ajouté à chaque nouveau concert. Sur scène comme dans le coeur des spectateurs, l'émotion fut grandement palpable. Le groupe ne revient toujours pas de cette prestation qui a fait l'unanimité. Pourtant, j'ai vu mieux. J'ai connu des performances plus osées, plus surprenantes, ne serait-ce qu'au dernier M'era Luna où NACHTMAHR était présent (en 2013). Au dernier WGT, une troisième fille se joignait à la mascarade. Ici, le set fut désespérément court, et bien que correctement effectué, il n'a pas dépassé les lignes du scénario. Heureusement, on peut toujours compter sur les célèbres pitreries de Max Muscat pour donner le sourire.

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EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN | Mainstage

Le coeur est partagé face au concert délivré par EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe, il s'est formé à Berlin-Ouest en 1980 et reste l'un des pionniers de beaucoup de styles de musique industrielle. De nombreux artistes revendiquent son influence, de KARIN PARK qui se confie en interview à HENRIC DE LA COUR qui porte le sweat au logo du groupe. Il faut s'attendre à tout avec EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN, tout sauf ce que vous avez déjà entendu. C'est expérimental, artistique, bruitiste. C'est inégalable, incomparable. Le groupe est un monstre musical et il méritait sa place, tard, sur la Main Stage. Pourtant, ce n'était ni le bon endroit, ni le bon moment. La performance recquérait une intimité qu'il n'est pas possible d'offrir devant plus de 20000 personnes. Les instruments expérimentaux, bien que très importants, étaient à peine audibles, dans le brouhaha des basses trop fortes, du concert de NACHTMAHR que l'on percevait et dans les cris des quelques éméchés qui se préparaient pour "la grande murge". Le concert en lui-même ne fut pas décevant, mais l'ambiance alentour n'était pas destinée à accueillir le groupe. On espère les revoir dans de meilleurs conditions pour apprécier dignement leur musique.

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ANNE CLARK | Hangar Stage

Voilà un endroit bien choisi pour un concert plus intimiste. ANNE CLARK & HERR B se présentent sur la scène du Hangar, dans un genre tout aussi poétique qu'EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN, mais avec un accueil bien différent. Malgré des balances très tardives et un retard d'entrée sur scène, le public scande le nom de la poétesse britannique sans relâche, et c'est encore un concert archi complet qui s'annonce au Hangar pour cette tête d'affiche. L'attention était bien plus respectueuse que plus tôt à la Main Stage, et les titres furent déclamés dans un silence religieux. Un moment unique et émouvant.

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NIGHTWISH | Mainstage

Comme il y a deux ans, c'est NIGHTWISH qui vient clore cette édtion 2015 du M'era Luna Festival. Et c'est toujours une grande performance qui est offerte. Pieds de synthés décorés, show pyrotechnique sans fin, NIGHTWISH sait réchauffer les coeurs. Le groupe a toujours une place particulière dans le coeur des allemands, et surtout les petites allemandes qui se sont massées au premier rang pour chanter tous les refrains. Il est étonnant de constater que cette ferveur n'est pas apparu la veille pour ROB ZOMBIE. NIGHTWISH fait donc un parfait final, délivrant un nouveau set qui ravit ses fans. C'est le moment pour tous de prendre du recul et de savourer les derniers instants sur le site du festival. Vu de loin, le concert de NIGHTWISH est d'autant plus appréciable qu'il est visuel. Un finish enflammé.

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