Quel est l'objectif de Blood ? Quel message souhaitez-vous faire passer à travers votre musique ?
On veut simplement que les gens s'amusent, que notre travail les divertisse, que ce soit sur l'album ou en live.
Dites-nous en un peu plus sur X-Cultura, votre dernier album ?
Avec X-Cultura, nous avons gravi un nouvel échelon dans le parcours de Blood. Nous l'avons fait à notre convenance, sans a priori, simplement avec ce qui nous fait plaisir. Nous nous sommes occupés de la composition et de la production, et Alex Krull était chargé de la masterisation. Cet album, à la différence des autres, possède un son électro différent, et des paroles plus crues.
Etant de grands fans de Rammstein et fiers de l'admettre, n'avez-vous pas peur d'être trop assimilés à leur musique ?
Il y a toujours des comparaisons à faire, quelles qu'elles soient ! Evidemment, nous sommes fans de Rammstein et fiers de l'être, mais nos influences sont bien plus larges : Oomph, Turmion Katilot, Pain, The Kovenat. C'est un style d'indus plus marqué, et Rammstein en sont les plus connus. Mais Blood, c'est Blood. Notre musique est peut-être similaire à certains groupes, mais pas assimilable. C'est comme si je vous disais que tous les groupes de heavy metal font du Iron Maiden, ou tous les groupes de Nu Metal du Korn. C'est absurde !
Ceci dit, on perçoit dans votre musique d'autres influences comme Hocico ou Alien Vampires. Quelle est l'importance de l'électro dans votre musique ?
C'est vrai, pour ce dernier album, l'éventail d'influences s'est beaucoup élargi. L'électro en est une qui a toute son importance, mais nous conserverons toujours notre base metal : basse, guitare, batterie.
A ce propos, vous avez collaboré avec Alien Vampires pour le remix de Jibaro. Pouvez-vous nous en dire plus sur les remixes présents sur X-Cultura et les différentes collaborations avec Alien Vampires, Homicide Division et Obszön Geschöpf ?
Les remixes, c'est une idée de notre label Mutant-e Records. Ca nous a beaucoup plu, alors nous avons contacté les groupes en question. Chaque groupe a pu remixer les morceaux à leur sauce. Nous sommes très contents du résultat.
Y-a-t-il un morceau en particulier dont vous aimeriez nous parler ? Celui dont vous êtes les plus fiers ? ou le plus personnel ? Et pourquoi ?
A vrai dire, non, aucune en particulier, car nous en aimons chacun une plus qu'une d'autre' Mais s'il faut en souligner une, ce serait X-Cultura pour ses paroles, car nous sommes totalement opposés à la corrida, et à toute forme de maltraitance des animaux. 'Eco' et 'Monseñor' sont également des morceaux auxquels nous tenons.
Comment écrivez-vous et composez-vous ?
En général, on commence par une base metal. Ensuite, on ajoute l'electro, et finalement on pose les paroles. A quelques exceptions près, si l'un d'entre nous n'est pas satisfait du résultat fini, on supprime le morceau, tout simplement.
Chanter exclusivement en espagnol est un parti pris audacieux. Comment expliquez-vous ce choix ?
Nous aimons notre langue ! Etre compris, du moins par les gens de notre pays, est primordial. Chanter en espagnol est un choix qui s'est fait il y a longtemps, et je ne pense pas que nous reviendrons dessus. D'ailleurs, c'est également un aspect qui permet de nous démarquer des autres groupes de cette scène. Si nous chantions en anglais, nous serions juste "un groupe de plus" à chanter en anglais. Il existe très peu de metal indus en espagnol.
Vos concerts comportent une importante mise en scène. Comment l'abordez vous ?
Le live, c'est très important à nos yeux, car c'est là qu'un groupe peut réellement montrer ce qu'il a à offrir. Nous aimons apporter du divertissement au public, par la musique autant que par les effets visuels, et nous ne perdons jamais ça de vue. Depuis toujours, c'est un principe. En ce qui nous concerne, nous n'aimons pas nous déplacer à un concert pour voir quatre musiciens immobiles qui ne donnent pas le change. Pour ça on a les CDs.
Le live apporte une autre dimension à votre musique. Est-il une clé supplémentaire pour la comprendre ?
Oui, c'est notre intention. En plus d'une volonté distrayante, nous aimons, pour la plupart des chansons, faire une parodie du thème abordé.
Après plus de 10 ans de scène et 5 albums, on comprend mal pourquoi vous n'êtes pas encore allés à la conquête de l'Europe. Comment envisagez-vous l'avenir du groupe ' Que peut-on vous souhaiter ?
Nous sommes justement en train de voir pour exporter notre musique en Europe et aux Etats-Unis. Petit à petit, ça vient, ce n'est pas toujours facile. Mais vous savez, par les temps qui courent, l'industrie musicale'Malheureusement, tout ne dépend plus de la musique essentiellement, il y a d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte, et qu'on ne peut, parfois, pas contrôler. Pour l'instant, la tournée du dernier album nous satisfait pleinement, et en même temps on bosse sur un projet de compilation, qui contiendra des titres inédits des anciens disques remasterisés, un "behind the scenes" de la tournée, et un clip vidéo' Le plus important, c'est que nous soyons heureux avec la musique que nous faisons, et que nos fans, qui sont de plus en plus nombreux, le soient également. Si la chance nous sourit encore plus, ce ne sera que du bonus !
Merci pour cette entrevue.
Merci de nous donner l'opportunité de nous exprimer. Salutations à vos lecteurs !
Blood - 2011-06-24
Cécile Hautefeuille
6 juillet 2011