Après une telle interruption, les fans ont habituellement des attentes très pointues à propos des reformations de groupes et l'arrivée d'un nouvel opus. Cela a-t'il eu un impact sur la préparation de cet album ?
Nadja : Non, je ne crois pas (rires). Nous nous sommes juste réunis parce que nous en avions l'envie. Nous nous sommes mis à jouer ensemble et avons écrit des morceaux dans le studio de répèt', c'est ainsi que c'est venu. Le plus naturellement du monde. Nous n'avons jamais pensé aux répercussions que cela pourrait avoir sur les gens. Nous n'avons jamais parlé de ce que les gens pourraient penser de cette re-formation. Nous étions séparés depuis 13 ans, et les gens allaient soit répondre présents, soit absents. Nous nous sommes juste concentrés sur la musique. Peu importe où cela nous mènerait, tout découlait naturellement. Tu sais, finalement, faire de la musique est une expérience très personnelle. Elle suit les voies qui s'offrent à elle. Tu ne peux pas le forcer. Tu le fais pour toi et tu le fais comme tu l'entends. Si les gens aiment, tant mieux. Sinon, tant pis. Nous sommes très satisfaits du résultat.
Quelle sensation cela procure de vous réunir après tant d'années, sur le plan personnel ?
Nadja : Au départ je n'étais pas sur de ce que ça me ferait. Mais à la minute où nous nous sommes retrouvés dans le studio, c'était comme à l'époque. C'était vraiment incroyable ! Tout revient comme si le temps s'était arrêté depuis. Je connais ces gars depuis une vingtaine d'années. On s'est observés de loin depuis ces dernières années. On a fréquenté les mêmes lieux parfois. Alors ça n'avait rien d'étrange de se retrouver ensemble à nouveau. Ce sont mes amis, je sais de quelle manière ils travaillent, de quelle manière ils jouent. Ça n'avait rien d'un univers inconnu dans lequel je mettais les pieds. On est tous complètement à l'aise lorsqu'on est et joue ensemble. C'est comme si nous ne nous étions jamais quittés (rires). J'ai hâte de ce qu'il va suivre.
Vous avez chacun de vous beaucoup changé avec les années. Comment votre écriture en a-t-elle été affectée ?
Nadja : Je ne crois pas que cela ait changé. Je ne vois vraiment pas. Ce fût juste un album très simple à réaliser. On ne pensait pas qu'on y parviendrait aussi facilement, réellement. C'était extrêmement fluide. Tout s'imbriquait parfaitement, comme c'était le cas auparavant. En fait, ça m'a étonnée qu'on ait eu si peu de difficultés à reprendre après toutes ces années. Ça m'a énormément surpris ! (rires). On s'est enfermés dans la pièce, on a confronté toutes nos idées, les unes aux autres, et c'est comme ainsi qu'on a concrétisé le projet. Démocratiquement. Nous avons toujours fonctionné ainsi en démocratie quand nous écrivons pour COAL CHAMBER. Et je pense qu'on a bien travaillé. Nous étions tous libres d'apporter notre touche personnelle et je crois qu'on ça se ressent dans l'album. Nous n'avons pas enregistré à l'aide d'un métronome, il doit donc y avoir des fluctuations de rythme. Mais tout s'est imbriqué de manière fluide. Il y a eu un déclic. En 13 ans, la musique a changé, forcément, nous sommes différents, nous avons plus d'expérience, et nous sommes plus mûrs, comme doit l'être notre musique et notre manière de créer. On s'est diversifiés.
Quelles différences peut-on relever sur Rivals si on le compare au précédent album Dark Days sorti en 2002 ?
Nadja : L'ambiance est complètement différente. Rivals est un album bien plus agressif et « dans ta gueule », il en jette plus ! Ne vous attendez pas à album de retour aux sources. Rien a été calqué de ce qui a été fait auparavant. Ça ne sonnera pas comme un album déjà-vu. C'est une évolution de nous-mêmes. J'ignore comment il a évolué. Je ne veux pas m'étaler là-dessus, je souhaite réellement que les gens se fassent leur propre opinion sur le sujet (rires).
Sinon l'album à été produit par Mark Lewis (DEVILDRIVER, CHIMAIRA). Quel effet attendiez-vous de cette collaboration ?
Nadja : Je ne sais pas trop ce qu'on a voulu à l'origine mais on a obtenu exactement ce dont on avait besoin. Mike est un super mec, un excellent producteur. Il a déjà travaillé avec Dez pour DEVILDRIVER, alors nous avions toute confiance en ses talents. Il est doué dans ce qu'il fait ! Il savait ce dont nous avions besoin. C'était une collaboration fun. J'ai apprécié bosser avec lui et j'adorerais renouveler l'expérience dans le futur, dès que possible.
Qu'indiquent le titre et l'artwork de l'album ? Y a t'il un concept à révéler ?
Nadja : Hum' C'est quelque chose qu'il revient à Dez d'expliquer. C'est lui qui a bien évidemment rédigé les paroles et Rivals est une de ses chansons. Il est mieux placé que moi pour en parler. Je crois que l'album est traite de démons intérieurs de chacun à expulser, se débarrasser de toute influence négative à l'intérieur et autour de ta vie. Mais Dez en dirait bien plus sur le sujet et ses subtilités. Navrée. Je ne peux pas plus t'expliquer moi-même.
Quel a été le plus gros challenge de cet album ?
Nadja : Il n'y en a pas eu. Je te jure ! J'ai enregistré mes parties en 3 jours seulement, tu sais. 3 jours et c'était réglé. C'était vraiment une super collaboration. Tout a été très fluide et rapide. Le seul challenge est sans doute à venir (rires). Je suis sûre qu'il nous attend dans un coin. Le challenge sera sûrement d'entendre l'avis des fans, et la manière dont ils accueilleront l'album. Il se situe dans un futur proche, ça n'est pas derrière nous.
En tant qu'artiste féminine, quelles avancées ou reculs as-tu constatés à propos des femmes dans la musique depuis que tu as débuté ? Considères-tu que le fossé existant s'est un peu rétréci ?
Nadja : Oui et non. Il y a bien plus de femmes dans l'industrie musicale en comparaison de l'année 1999, ce qui est une très bonne chose, mais je pense que c'est toujours un univers masculin. Seules les femmes très fortes survivent à cet environnement. J'espère que nous en compterons plus dans le futur. Plus c'est diversifié, mieux c'est. Donc je ne pense pas que l'écart se soit ajusté' mais j'aimerais bien assister à ça un jour ! Si j'avais un conseil à donner aux filles lisant cette interview ce serait ' : « Jouez autant que vous le pouvez ! Soyez authentiques, faites ce en quoi vous croyez et accomplissez-le, ne laissez personne vous tirer vers le bas. JAMAIS ! Ne laissez personne vous dire que vous n'y arriverez pas ! »
Aura t'on l'occasion de vous voir sur scène en France bientôt ?
Nadja : On débarque en Europe dans quelques semaines. Nous n'avons pas d'escale en France pour cette tournée, en raison de problèmes d'organisation mais nous viendrons peut-être rapidement malgré tout. Pour des rayons égoïstes qui me sont personnelles (rires) ! J'adorerais venir jouer dans votre pays alors s'il vous plait gardez patience. Vous nous verrez un jour en France, c'est une certitude.
Merci beaucoup pour cet entretien.
Pareil, on se retrouve très vite en France, c'est promis !
Coal Chamber - 2015-05-11
Mandah
16 mai 2015