Depuis la sortie de Making Monsters dans le courant de l'année 2010, COMBICHRIST s'est fait de plus en plus discret sur la scène musicale. Le dernier album en date, No Redemption, sorti l'an dernier, soit en 2013, est en effet la bande-originale du jeu-vidéo Devil May Cry qui n'a pas bénéficié d'une tournée promotionnelle. Qu'à cela ne tienne, la tête pensante du groupe, Andy LaPlegua, a profité de ce hiatus pour reprendre les reines de ses nombreux side-projects dont ICON OF COIL, qui jouait à quelques kilomètres de Paris l'été dernier à l'occasion du Dark Castle festival. Retour sur leur reformation ainsi que sur l'actualité toute fraîche de COMBICHRIST.
Avant de parler de COMBICHRIST, j'aimerais revenir sur ton groupe, ICON OF COIL, qui a récemment tourné aux États-Unis et en Europe après une longue période d'arrêt. Peux-tu nous en dire plus sur cette réunion ? Au Dark Castle, vous n'étiez que deux, qu'est-il arrivé à Sebastian ?
Andy : Oui, nous avons décidé de nous réunir avec ICON OF COIL après notre voyage en Australie où nous étions programmés pour quelques concerts. C'était tellement génial de jouer ensemble de nouveau. On s'est tellement éclaté que nous avons décidé de prolonger l'aventure. C'est vraiment venu de là, ni plus ni moins : s'amuser avec ses potes à travers ce que nous aimons le plus faire. Malheureusement, Sebastian n'a pu être présent pour ces deux tournées pour des raisons personnelles. Mais on espère sincèrement qu'il sera des nôtres pour les suivantes. Il me manque ce petit Polonais.
Prévois-tu de nouvelles sorties avec ICON OF COIL ?
Andy : Hum, dans l'absolu oui. Néanmoins, je ne peux te dire quand exactement. Dans la mesure où nous sommes tous très occupés par divers projets, il m'est difficile de te donner une date, même approximative. Je ne veux pas me précipiter. Nous voulons prendre notre temps pour produire quelque chose d'abouti. Il faudra attendre encore un petit peu.
Tu jongles depuis des années avec divers projets musicaux et dont les genres sont aux antipodes les uns des autres. N'est-ce pas un peu déroutant pour toi ? Comment gères-tu ton temps pour mener à bien tous ces projets ?
Andy : Je ne trouve pas ça troublant ni même déroutant. J'écoute plein de genres musicaux différents qui me fascinent tous autant les uns que les autres. Mes goûts en matière de musique sont très hétéroclites. Donc d'une certaine manière, je trouve ça assez normal de m'essayer à travers plusieurs types. Je joue ce que j'écoute, tu vois. Je ne fais clairement pas partie d'une scène musicale particulière comme la plupart des musiciens. Je me considère comme un artiste et par conséquent, j'utilise tous les médiums nécessaires pour l'expression de mon art.
Ton approche musicale diffère t-elle d'un projet à l'autre ?
Andy : Oui, bien sûr qu'elle diffère d'un projet à l'autre. Ça équivaut à comparer la peinture et la poterie, l'aquarelle et l'argile. Ce sont deux mondes différents. En ce qui me concerne, la musique acoustique requiert davantage d'effort sur les parties vocales, le chant et les mots, elle se base ensuite sur la musique. Tandis que la musique électronique s'appuie davantage sur les rythmes, la ligne de basse et tous les autres beats, elle fait passer au second plan les vocaux.
Avec COMBICHRIST, tu jouis d'un succès grandissant. Avec du recul, comment l'expliquerais-tu (comparativement à tes autres projets) ?
Andy : Bien que je m'épanouis à travers différents projets musicaux, tout converge vers un point culminant : COMBICHRIST. Tout ce que j'ai appris depuis de nombreuses années réside dans COMBICHRIST. Ce groupe est littéralement fait de sang, de sueur et de larmes. C'est une machine de guerre qui fonctionne vingt-quatre heures par jour, prête à dégommer tout ce qui se mettra sur son passage. C'est un char de combat sur un champ de bataille. Quelle est la question déjà ? Comment j'expliquerais le succès de COMBICHRIST ? Eh bien, disons que je ne m'y attendais pas, mais j'ai travaillé d'arrache-pied pour y arriver, et j'y suis arrivé.
Le dernier album en date, No Redemption, marque une rupture dans la discographie de COMBICHRIST. S'agit-il d'une nouvelle ère pour le groupe ou considères-tu cet album comme un projet à part ? Par la même occasion, peux-tu nous en dire plus sur le nouvel album ?
Andy : Cet album convenait au poste pour lequel il devait convenir. Il s'agissait de la bande originale d'un jeu vidéo, voilà tout. Est-ce qu'il marque une nouvelle ère pour COMBICHRIST ? Non. Mais cela étant dit, je m'y suis investi à 100% et certains titres de ce disque fonctionnent à merveille en live. Je suis très impatient de pouvoir les jouer sur la prochaine tournée. Le nouvel album marquera une nouvelle étape dans l'évolution du groupe mais je préfère ne pas trop en dire et laisser les gens découvrir. Il y aura beaucoup de choses : de l'electro, du rock, du metal, de l'EBM… Tout. Il sera disponible le 21 Mars en Europe et le 25 aux États-Unis. [ ndlr Titre : "We Love You" ]
Il y a peu, COMBICHRIST était accompagné d'un orchestre le temps d'un concert au Gothic Meets Klassik festival. Quel a été le plus gros challenge d'un projet d'une telle ampleur ? Avez-vous appris des choses de cette performance ?
Andy : Oh ! Ce fut tout simplement incroyable. Une expérience qui rend humble. Le plus gros challenge à surmonter était de jouer avec l'orchestre (rires). Il ne reste jamais sur le même tempo (rires). Ce travail m'a littéralement fait disjoncter le cerveau. Je me suis fait des noeuds à l'estomac pour que ça marche. Mais oui, j'ai vraiment beaucoup appris. C'était véritablement une chance de pouvoir vivre cette expérience unique en son genre.
Par la présence de l'orchestre, as-tu appréhendé différemment ton rôle sur scène par rapport à d'habitude ?
Andy : Tout était différent bien évidement. Le son était beaucoup plus nuancé, et je ne connaissais pas les musiciens de l'orchestre. Tu sais, je connais mes musiciens mieux que n'importe quel autre personne sur cette terre, la musique nous lie intimement et je leur fais confiance pour affronter n'importe quoi. J'ai côtoyé beaucoup de musiciens de différents groupes, et seuls les meilleurs restent.
L'an dernier vous jouiez à l'Amphi Festival en Allemagne, déguisés en peluche. Comment en arrivez-vous à ces idées ?
Andy : Lorsque je désire faire quelque chose, je m'assure de le réaliser. Peu importe des qu'en-dira-t-on. Si ça m'amuse, j'y vais. Et je peux t'assurer que ce ne sera pas la dernière idée folle que vous verrez sur scène (rires) !
Pour conclure, prévois-tu une tournée européenne bientôt, avec COMBICHRIST ?
Andy : On est en train de booker une tournée actuellement, mais je sais pas encore quand notre retour sera effectif. Je ne peux te donner de date pour le moment. Mais, soyez sûrs que nous serons de retour en Europe pour l'été 2014 ! [ ndlr : Le groupe sera le 25 Mars 2014 à la Maroquinerie à Paris ]