A l'occasion de la sortie le 28 octobre de l'album de Cradle Of Filth 'Godspeed And The Devil's Thunder', VerdamMnis organise un concours qui peut vous faire gagner l'album. 5 exemplaires sont en jeu, tentez votre chance ! Les modalités du concours vous seront prochainement communiquées sur cette page. En attendant voici l'entrevue de Paul (guitariste de Cradle of Filth) réalisée le 3 septembre 2008 à Paris.
Cradle Of Filth vient d'achever l'enregistrement de son nouvel album. Comment te sens-tu ?
Paul : Excité et crevé [rires] !
Oui, d'autant plus que vous ne laissez que très peu de temps entres les parutions de vos albums. N'est-ce pas dur de garder le rythme et risqué pour votre recul ?
Paul : Effectivement, on ne s'arrête jamais. Cradle Of Filth est comme qui dirait un groupe très actif et acharné dans son boulot. Mais pour être tout à fait honnête avec vous, je crois qu'on a pris simplement l'habitude de le faire et aujourd'hui on s'y adapte bien. De plus, sur le plan personnel, jamais je ne me verrais ne rien faire, jamais je ne pourrais imaginer un jour de ma vie sans bosser. La musique est ma raison d'être, je me voue totalement à elle. Je suis aussi convaincu qu'il faut garder un certain rythme de travail pour ne pas perdre la face et ainsi jouir d'une évolution objective, pertinente et sincère. De nos jours, beaucoup de nouveaux groupes émergent, si bien qu'il faut garder une actualité pour ne pas être oublié.
Alors parle-nous de ce nouvel album.
Paul : Eh bien, le nouvel album est plus rapide que les précédents, plus lourd et plus sombre en même temps. On voulait vraiment des ambiances bien particulières. Pour ce faire, nous avons utilisé de nombreux samples et claviers avec des teintes symphoniques ; nous avons également travaillé avec une chorale et introduit des percussions aux effets mystiques. On a pas mal expérimenté, employé de nouveaux sons. Ça donne un mélange assez sympathique et atypique. On a aussi écrit des chansons pour que notre batteur, Martin Skaroupka, déploie ses ailes et nous livre tout son talent d'où l'effet de rapidité que je viens de citer. C'est en quelque sorte un faux retour aux sources, étant donné qu'on a pas mal évolué et inclu de nouvelles sonorités tout en se basant sur nos précédents albums tels que Cruelty and the Beast et Midian.
Doit-on s'attendre à un featuring ? On a l'impression que Sarah n’apparaît pas sur l'opus.
Paul : Oui en effet, ce n'est pas Sarah qui figure sur 'Godspeed And The Devil's Thunder' pour la simple et bonne raison que sa voix ne correspondait pas vraiment à ce qu'on attendait, ce qu'on prévoyait quant à l'atmosphère du disque au départ. Ça ne collait pas avec ce qu'on recherchait... Pourtant, on a fait pas mal d'essais avec elle, elle a enregistré de nombreux titres mais on a finalement constaté que la chanteuse principale de la chorale qu'on a utilisée sonnait incontestablement mieux que celle de Sarah, du moins pour ce disque-là.
Il est dit que Dani a bossé avec un coach vocal, d'où vous est venue cette nécessité ?
Paul : En fait, ça fait un petit moment déjà que Dani prend des cours de chant. C'est vrai, il a bossé dur pour celui-ci, mais il prend des leçons depuis quelques années. Ce ne sont pas des cours basiques pour apprendre à chanter mais plutôt découvrir comment appréhender et comprendre sa voix, la renforcer et la fluidifier en même temps, gérer sa respiration et tenir la note. Nécessaire, tu as dit ? J'en sais rien. Mais ce dont je suis sûr, c'est qu'il se sent plus à l'aise, qu'il a beaucoup plus confiance en lui et donc ça donne un avantage certain, ça fait une différence notable et très agréable, d'autant plus dans les circonstances d'un concert où tu n'as quasiment pas droit à l'erreur.
Revenons à l'album, qu'est-ce qui a motivé le choix d'écrire sur Gilles de Rais ? Qu'est-ce qui t'inspire en lui ?
Paul : Pour être tout à fait honnête avec vous, c'est à 100% l'idée de Dani. Pour tout te dire, Dani tient un cahier de notes où il écrit ce qui lui passe par la tête, il note des choses en rapport avec les films qu'il voit, les livres qu'il lit, des choses qu'il entend etc. Un jour, en l'ouvrant, il est tombé sur ce nom : Gilles de Rais. Il nous en a fait part mais je t'avoue qu'au départ on ne savait pas si c'était une bonne idée étant donné qu'il était dingue ce mec ! On lui a donc dit qu'on était OK dès lors qu'on occultait le sujet sur la maltraitance des enfants, et les autres aspects très dérangeants de son histoire sur lesquels on serait incapable d'écrire et composer de toute manière. Dani pourrait vous en dire plus.
Oui je vois, comment l'avez-vous donc abordé ? Quel est le fil conducteur ?
Paul : Je peux te donner quelques indices brièvement, je ne peux pas me plonger dans une analyse sans fin [rires]. Grosso modo, on joue et conte l'histoire de sa vie, ce qu'il s'est passé, on dévoile les aspects de sa personnalité. Comment son histoire évolue à travers le disque ? Eh bien, je dirais qu'on aborde des thématiques séparées mais qui évoluent tout au long du disque et des titres. On parle de la destruction, de la mort, de magie noire qu'il affectionnait tout particulièrement ; on a également écrit sur le pardon qu'on lui a accordé, l'absolution conférée, sa relation avec l'église etc. Je ne pourrais pas t'en dire plus, ce domaine concerne plutôt Dani encore une fois [rires].
Qui s'est occupé de l'artwork ?
Paul : Il a été réalisé par un mec appelé David Ho. Il a un univers assez étrange et sombre qui allait parfaitement avec ce qu'on désirait. C'est Dani qui l'a découvert et contacté. Il a réussi à donner un parfum médiéval à la couverture. On a passé deux bons mois à concocter tout ça.(http://www.davidho.com/)
On vous a souvent accusés de faire dans le cliché facile, qu'en dis-tu ?
Paul : Ouais, mais on s'en tamponne le coquillard... Tout groupe qui prend soin de son image, qui joue sur un certain esthétisme, se fait automatiquement taxer de tel ou tel nom. On devient tout de suite moins neutre, et chacun se forge une opinion qu'elle soit bonne ou mauvaise. On s'en fout. Le principal est que notre démarche est sincère et authentique. Si ce n'est pas perçu de la manière dont on l'entend, tant pis, passez votre chemin.
Quels albums / morceaux entreront dans le cadre du 'Darkest Tour' ?
Paul : On ne le sait pas encore, mais si ce n'était que de notre ressort, on les jouerait toutes ! Mais comme vous le savez, on doit prendre pas mal de notions en compte, notamment le temps et les attentes de chacun. C'est très dur de monter une setlist. En général, on se met d'accord plus ou moins à la dernière minute. A chaque fois, on propose trop de titres. D'ailleurs, pour cette tournée, je crois qu'on va noter le nom des chansons et les tirer au sort après [rires]. Non plus sérieusement, on va jouer du Cruelty And The Beast, Midian, Dusk... and Her Embrace, Damnation and a Day et bien évidemment le dernier qui va bientôt sortir. Thornography et Nymphetamine seront exclus. Je crois qu'on s'y attellera après cette session promotionnelle pour la presse.
Penses-tu avoir accompli tout ce que tu désirais ?
Paul : [long silence] ... Eh bien pas vraiment. Personnellement, je me fixe toujours de nouveaux buts dans la vie [rires]. Musicalement, je pense que le groupe peut aller beaucoup plus loin qu'il n'a déjà été. On progresse doucement mais sûrement. C'est un processus relativement lent, mais c'est une très bonne chose. Je préfère cette option que de sauter à grand pas pour se casser la gueule, ce qui ne laisse aucune chance de se relever. Pour revenir à mon cas personnel, même si j'ai une famille aimante et un boulot kiffant, je ressens toujours un vide à combler. Il y a tellement de choses à découvrir au niveau de l'intellect, du mental etc. C'est comme si quelque chose m'attendait à bras ouverts, mais j'ai l'impression que je ne l'atteindrai jamais. Tu vois ce que je veux dire ?
Très bien, oui !
Paul : Difficile cette question mais intéressante [rires].
A quoi peut-on s'attendre dans les prochaines semaines voire prochains mois ?
Paul : Après cette question, Dani et moi retournons à la maison. Puis, on va se reposer et attendre la sortie de l'album, prévue le 28 octobre prochain. On va également commencer à répéter et prendre plus sérieusement en compte la réalisation de notre prochain vidéo-clip. On a vu le réalisateur, on a déjà parlé avec lui, donné quelques idées par-ci par-là. On ne sait pas encore pour quel titre on fera ce clip... On verra. D'ici là, on se donne rendez-vous le 2 décembre prochain à Paris !