En deux décennies d'existence, DAWN OF ASHES a été un groupe d'electro dark puis de black metal symphonique. Une expérience qui, depuis quelques années, a donné vie à une entité mélangeant ses influences extrêmes et industrielles. Scars of the Broken, le dernier album du projet de Kristof Bathory (chronique), prend un tournant plus sombre et personnel. Après les ambiances apocalyptiques et les invocations démoniaques très théâtrales, DAWN OF ASHES exprime un désespoir humain, une noirceur intime dont l'artiste nous parle au cours de l'entretien qui suit.
Scars of the Broken est sorti aujourd'hui via le label Artoffact Records et peut se commander via bandcamp.
Scars of the Broken est un album plus sombre que les précédents. As-tu particulièrement souffert de l'isolation liée à la pandémie ?
En fait, j'allais bien pendant la pandémie. Le contenu de cet album n'a pas été impactée par toute cette situation. Il s'agit plus d'une accumulation d'événements passés et de problèmes sur lesquels je travaille depuis un moment. Je me sens bien mieux aujourd'hui mais j'ai été au fond du trou et ai dû me battre pour en sortir. Toutes les paroles de cet album sont très brutes et proviennent de mes expériences personnelles.
Dirais-tu qu'un artiste doit être un peu "brisé" ?
L'art est un moyen d'exprimer ses émotions, les faire ressortir. Je pense que chaque artiste est un peu brisé d'une manière ou d'une autre. La souffrance crée les plus belles œuvres.
Dirais-tu que ton potentiel créatif est à son plus haut quand tu es au plus bas, ou est-il nécessaire d'avoir guéri de ses blessures pour avoir la force de créer ?
Ca m'a aidé à donner vie à mes travaux les plus sombres et les plus profonds. C'est juste émotionellement épuisant pendant tout le process.
DAWN OF ASHES est aussi un groupe fun, bien que sombre. Étant fan de cinéma d'horreur, je trouve aussi un certain confort dans l'horreur. Mais il n'y a ni fun ni réconfort dans Scars of the Broken. Étais-tu lassé de cet aspect fun ?
Pas du tout. Je souffrais et j'ai écris cet album car je devais le faire plus que parce que je le souhaitais vraiment. Cet album est vraiment pour moi, il est très personnel. J'ai apprécié l'écrire, mais c'était réellement épuisant émotionellement.
Vois-tu un lien entre le nom du groupe et le contenu de l'album ? Une idée de renaitre de ses cendres, peut-être...
Absolument tout ce qui compose DAWN OF ASHES est une partie de moi, donc oui le nom a un lien avec moi-même de bien des manières. Ce nom a une évolution émotionelle en lui-même.
Le son de l'album est très brut. Pourquoi ce choix de production ?
Oui, c'était le but. Je mets des mots sur une partie secrète de ma vie et y expose ma vulnerabilité. Je souhaitais créer un album thérapeutique mais je voulais aussi qu'il puisse trouver une résonnance chez d'autres gens. Je veux que les gens puisse le ressentir profondément, pas seulement qu'ils l'écoutent.
Étant donné cette approche plus intimiste, as-tu envisagé de ne pas utiliser de maquillage et de costumes pour tourner le clip d'EMDR ?
Le maquillage fait aussi partie de moi. C'est une autre forme d'expression artistique qui complète la musique de DAWN OF ASHES. Je pense que je ne me sentirais pas à l'aise s'il n'y avait pas cet aspect théâtral.
Il y a un bon équilibre entre les différents genres auxquels tu as touchés pendant ta carrière. Regrettes-tu parfois l'époque où DOA était 100% electro, ou 100% metal ?
Pas vraiment. Je pense que DAWN OF ASHES a pas mal expérimenté pour réussir à trouver le son qui est le notre aujourd'hui. Ça m'a pris des années pour trouver le bon son, et j'en suis très satisfait.
Je sais que tu aimes aussi le cinéma d'horreur. As-tu un film récent à nous conseiller ?
Antlers (Affamés en VF) est probablement le meilleur film d'horreur qui est sorti depuis longtemps.