SIERRA vient juste de terminer sa longue tournée européenne en compagnie de CARPENTER BRUT, qui passait notamment par le Zénith de Paris (live report). Un large public a ainsi pu découvrir l'univers sombre et futuriste de la jeune artiste. Alors qu'un premier album pointera le bout de son nez l'an prochain et avant de retrouver SIERRA sur scène (une date est prévue à Paris en avril prochain), Annelise Morel, le cerveau derrière le projet, a pris le temps de faire les présentations.
Peux-tu nous raconter la naissance de SIERRA et ce qui t'a amenée à la création de ce projet ?
J’ai commencé à composer sous le nom SIERRA en 2017. Après avoir beaucoup voyagé et travaillé dans plusieurs secteurs, j’ai eu l’envie de me lancer dans la musique électronique. J’ai pris le temps de réfléchir aux styles et aux univers qui m’inspiraient et c’est ainsi que j’ai lancé mon projet de darkwave / EBM.
Tu viens de finir ta tournée avec CARPENTER BRUT. Comment appréhendais-tu le fait de jouer devant autant de monde ? Ça doit être super intimidant !
J’ai été très impressionnée par les premières dates de la tournée. Je n’avais jamais joué sur d’aussi grosses scènes et devant autant de monde. Mais après quelques dates je me suis un peu plus « habituée » à ces salles et aujourd’hui je les aborde de la même manière que les petites salles où j’ai pu jouer auparavant.
Comment t'es tu retrouvée embarquée sur cette tournée ?
J’échangeais depuis un moment avec CARPENTER BRUT avec qui je m’entends très bien. Et puis j’aime beaucoup sa musique. Même si nos styles sont différents, nous partageons des influences et intentions très similaires. Je pense qu’il m’a invitée pour ces raisons.
Très souvent, les musiques synthwave / cyberpunk sont rattachées à des univers visuels et des références cinématographiques ou littéraires. Est-ce aussi le cas de SIERRA ?
Ma musique est clairement rattachée à des univers visuels. Lorsque j’ai créé ce projet, je n’ai pas imaginé une seule seconde mes sons sans image. Je suis passionnée par les thrillers, et par les films post-apocalyptiques. Ce sont ce genre de décors et d’environnement qui m’inspirent lorsque je compose. Je suis née dans les années 90, je n’ai donc pas connu les années 80 qui sont pourtant à l’origine des mouvements musicaux dans lesquels j’évolue. Par contre, ce sont des esthétiques qui me touchent. J’aime les films de cet époque et les univers rétro qui en découlent.
Tu as récemment sorti un clip animé pour Gone, ce qui a dû demander un sacré travail. Comment as-tu supervisé ce projet ?
J’ai été contactée par Thomas Landrein et Jonas Genevaz qui sont les réalisateurs et directeurs artistiques du clip. Ils m’ont présenté le projet avec des croquis bien avancés et le scénario. J’ai été bien sûr très touchée par l’univers qu’ils proposaient et j’ai évidemment dit oui pour faire partie de ce projet. Je n’ai rien supervisé, et je n’ai pas écrit le scénario. J’ai seulement assisté à la naissance et à l’évolution du clip, étape par étape.
Cherches-tu à créer un univers avec Sierra, dont ce clip serait un élément, ou es-tu plus dans la transmission d'une certaine énergie ?
Je cherche à créer un univers avec SIERRA. Je suis en pleine composition en ce moment et j’essaye actuellement d’être plus précise dans mes intentions visuelles et artistiques. Quel message je veux passer, quelles émotions je veux transmettre, et surtout, dans quel monde ai-je envie de plonger les personnes qui m’écoutent ? Bien sûr, j’essaye de ne pas oublier la spontanéité et l’énergie pure que peut provoquer un morceau. Je cherche encore l’équilibre dans toutes ces intentions.
Quelles musiques écoutes-tu ? Tu as des influences darkwave et industrielles / EBM, et tu te retrouves en ce moment à faire danser des métalleux !
J’écoute de tout. Et même beaucoup de musiques commerciales… J’adore aussi la pop des années 90/2000, le disco, l’Italo-disco etc…. Rien à voir avec ce que je fais. Mais bien évidemment j’écoute essentiellement de la darkwave et de la musique électronique. Effectivement je n’écoute pas encore trop de métal. Mais à force de côtoyer de plus en plus de métalleux je commence à me plonger doucement dans cet univers.
Sur scène, l'énergie que tu dégages donne un côté vraiment très live à ta musique, ce qui n'est pas toujours le cas avec l'électronique...
Je ne me suis pas vraiment posée la question de savoir si l’énergie que je pouvais dégager était « originale » dans ce milieu. Ce qui a été important pour moi, c’est de composer les morceaux que je joue, et de savoir comment les amener petit à petit l’un après l’autre. Je cherche à transmettre plusieurs émotions quand je joue : de la mélancolie, de la poésie, et surtout, un sentiment de « surpuissance ».
Tu n'as jamais sorti de "vrai" album et tu es restée jusqu'à présent à des formats courts. Est-ce un choix de ta part, ou est-ce juste une question de temps avant que tu ne sortes un disque plus long ?
Jusqu’à présent c’était un vrai choix de ma part de rester sur des formats courts. Les EPs sont des bons moyens de tester des choses de manières moins engageantes qu’un album. Mais je suis actuellement en train de composer mon premier album qui sortira en 2023.
Qu'est ce qui t'a amené à poser quelques mots dans certains morceaux ? Est-ce que ça a changé ton approche au moment de la composition, ou même de la gestion du live ?
J’ai eu envie de dire certaines choses que les notes ne pouvaient pas nécessairement transmettre. J’aime l’idée d’utiliser une voix car en tant que compositeur, c’est le seul instrument personnel en ma possession. Cela a permis de changer aussi mon approche du live car parler au micro permet de créer du lien avec le public.
Merci beaucoup pour ton temps. Pour conclure, peux-tu nous parler de tes projets futurs ?
Comme je le disais un peu plus haut, je suis actuellement en train de composer mon premier album qui sortira en 2023. J’ai aussi l’intention de créer un nouveau live pour mes futurs concerts.
Crédit Photo Lily Raw