Comment te sens-tu par rapport à cette nouvelle sortie ?
Nous sommes très impatients de voir comment va être reçu notre travail, de voir en quelque sorte jusqu'où nous sommes capables d'aller en terme de communication et de transmission de nos idées, si le public sera touché par celles-ci, voir comment il les interprétera.
Quel est ton état d'esprit pendant l'attente ?
J'ai vraiment hâte que l'album sorte. Je suis probablement aussi excité qu'un fan pourrait l'être à l'heure actuelle. Par contre, je viens d'apprendre que toutes les chansons du nouvel album sont déjà disponibles en téléchargement sur Internet, et ça m'ennuie profondément. C'est décevant et décourageant à la fois.
Comment la musique du groupe a-t-elle évoluée de 'The Marrow of a Bone' à 'Uroboros' ?
Pour cet album, nous n'avons pas vraiment voulu nous embarquer dans quelque chose de totalement nouveau ou de très différent de ce que nous avons fait précédemment. Nous étions plutôt dans une optique d'acception de soi. Nous voulions exploiter notre héritage musical acquis au fil du temps et lui faire hommage du mieux possible. Cet album renferme donc notre passé, autant que notre présent et futur. Au final, je pense que c'est un disque qui détient un son original défiant toute classification.
Comment avez-vous fait valoir l'atmosphère orientale dont vous parliez ?
En fait, nous avons essayé de faire ressortir au travers du disque les humeurs et ambiances générales qui se dégagent lors des concerts, les émotions ressenties dans un contexte live. Parallèlement, nous avons également tenté de mettre en évidence des teintes et atmosphères religieuses sous un angle Japonais.
L'uroboros a été important dans le symbolisme religieux.
Définitivement. Cela se retrouve dans l'ambiance de l'album.
Avez-vous incorporé de nouveaux instruments ?
Oui en effet. Sur plusieurs chansons, nous avons utilisé une cithare électrique qui apporte quelque chose de nouveau et d'assez intéressant, bien que la teneur des morceaux que nous avons recherchée au préalable se concentre essentiellement autour des guitares. Par exemple, nous avons utilisé divers objets pour gratter et jouer les cordes des guitares. Sur quelques titres, nous avons aussi essayé d'enregistrer le son des guitares directement à partir de l'ampli. Finalement, ce fut une expérience unique et vraiment amusante. Sur l'album, Shinya a même joué des congas.
Vous avez utilisé d'autres langues que le japonais et l'anglais, non ?
Effectivement. 'Sa Bir' signifie 'mouvement de la Terre' en Tibétain. Et, 'Vinushka' est un mot inventé d'origine Russe que l'on emploie pour parler d'éléments se rapportant au péché.
L'uroboros dépeint un serpent ou dragon qui se mord la queue, il représente une évolution cyclique et l'auto-régénération. Est-ce un titre symbolique pour Dir En Grey ?
Exactement, c'est un titre symbolique pour le groupe. Le concept de l'album est basé sur le thème du cycle infini du temps ; sur les phases alternées de vie, mort et renaissance. Et, comme je te l'ai dit, cet album renferme notre passé, autant que notre présent et futur. D'une certaine manière, il y a une analogie entre le nom de l'album et notre parcours.
Pourquoi avoir choisi The End of Records pour la sortie US ?
Nous cherchions un label aux États-Unis, et plusieurs nous ont contactés ; The End of Records nous a semblé être le meilleur choix pour le groupe.
Est-ce qu'on vous a mis sous pression pour l'anglais ?
Plus ils nous mettront la pression, plus nous rendrons la pareille.
Pourquoi avoir réécrit 'Glass Skin' et 'Dozing Green' ?
Nous avions déjà sorti ces chansons en japonais pour les singles de l'album, nous voulions simplement essayer de les retravailler avec des paroles en anglais. Les résultats étant plutôt satisfaisants, nous avons décidé de mettre toutes les versions sur le disque.
Pour célébrer vos 10 ans, deux best-of sont sortis l'an dernier : Decade [1998-2002] et Decade [2003-2007]. Uroboros marquerait-t-il une troisième ère ?
Pour être tout à fait honnête, nous n'y avons pas vraiment réfléchi. Je ne suis jamais rentré dans une analyse rétrospective proprement dite concernant l'évolution du groupe. Dès que je me mets à écrire ou composer, je suis dans le ici et maintenant, dans l'instant présent. J'observe mes émotions, mes goûts actuels et je les traduis au travers de la musique. En revanche, je crois que d'un point de vue extérieur, c'est globalement vrai.
Tu as déclaré que les gens visualiseront des scènes pendant l'écoute, entends-tu par là vivre une expérience synesthésique ?
D'une certaine manière, oui. A l'écoute de l'album, j'aimerais que chacun se forge sa propre expérience. J'aimerais que les auditeurs se laissent bercer par la musique et que celle-ci les amène à visualiser des scènes, à percevoir des couleurs, à expérimenter des sentiments en réponse à des sons. J'aimerais que chacun partage une certaine intimité avec l'album liée à son vécu personnel. J'appuie vraiment sur le caractère singulier de la chose. Je suis sûr que tout le monde est susceptible d'y trouver son compte.
As-tu eu ces sortes de visions pendant le processus de création ?
Je n'ai pas eu de réelles visons, du moins rien de très particulier. En revanche, j'ai envisagé la scénographie, la scène sur laquelle nous jouerons l'album. J'ai plus songé aux performances scéniques qu'à des choses trop abstraites.
L'artwork de l'album est mystique et épique à la fois. Quel est son concept visuel ?
Quand il était temps pour le groupe de se mettre au travail sur la conception et la réalisation du design de l'album, nous avons eu l'idée d'utiliser du texte à la place de l'image. Je leur ai donc montré la couverture de [Lizard] du groupe King Crimson. Cela a fait l'unanimité, et nous sommes dpnc partis sur cette base graphique que l'on a peaufinée en lui apportant notre propre identité visuelle.
Et son auteur ?
Son nom est yo~da. C'est un artiste avec qui avec nous travaillons depuis pas mal d'années.
Est-ce que l'esthétique visuelle du groupe prend une place aussi importante que la musique ?
Nous pensons que l'identité du groupe est ce qu'il y a de plus important, et cela passe bien évidement par l'esthétique visuelle. Si chaque chose que nous créons est neutre ou transparente, cela finit par être dénué de sens. Il est vrai que nous nous échinons à construire un univers qui nous est propre et unique ; aussi, on passe beaucoup de temps sur la réalisation de nos visuels.
Dans le futur, penses-tu créer un side-project ?
J'y penserai le moment venu.
Vous avez enregistré des versions acoustiques de plusieurs titres. Planifierez-vous un show unplugged ?
Nous le faisons actuellement.
Une tournée Européenne sera-t-elle bientôt annoncée ?
Soyez encore un peu plus patients, vous ne serez pas déçus.
Que voudrais-tu dire aux lecteurs de VerdamMnis ?
? ? Soyez-en sûrs, nous allons venir vous voir l'an prochain à l'occasion de notre nouvelle tournée. D'ici là, continuez à nous soutenir.