Après avoir enchaîné les concerts au Japon, le trio d'Euthanasie se prépare à envahir d'autres terres. Arrêtons la machine de guerre quelques instants pour faire le bilan. Notez que cette entrevue est la toute première que le groupe ait jamais donnée à l'extérieur du Japon.
Décrivez votre musique en quelques mots.
(à l'unisson) Sexed Up Electronica !!!
Comment ce projet a t-il débuté ?
Andro : Désolé, je m'en souviens plus. Je crois que je serai apte à m'en rappeler une fois le groupe séparé (rires).
Queer Chronicle peut se vanter d'être totalement différent de vos anciens EPs. Qu'en dites-vous ?
Andro : Tout à fait. 'Queer Chronicle' est un mini album conceptuel. Il est le résultat de plusieurs idées mises en commun. Nous pourrions lui donner un thème principal "Japonesque". Notre but premier était de créer quelque chose de complètement différent de ce que nous avons fait jusqu'à maintenant. C'est pourquoi il ne comporte pas plus de titres.
#449 : J'habite à Londres depuis un petit moment, ça doit se faire ressentir dans notre approche artistique. Il y a une incidence certaine sur la musique, du moins, je pense. On évolue avec le temps et c'est pas pour nous déplaire. Cet EP représente notre meilleur travail jusqu'à présent.
Quand on se penche sur le disque, on a l'impression que vous jonglez entre un certain modernisme et traditionalisme. Cherchez-vous consciemment ce dualisme ?
Andro : Bien sûr, c'est effectivement l'effet recherché ... On aime dire qu'on est à l'image du Japon ou plutôt que le Japon est à notre image. Je pense que tout art se doit de faire ressentir une certaine contradiction, du paradoxe, de l'inconnu, du mystère. C'est plus intéressant ainsi, n'est-ce-pas ? Du moins, c'est comme ça que je conçois mon art, que ce soit à travers une image ou un son. J'aime faire cohabiter les opposés.
Une ambiguïté sexuelle émane du groupe, du look aux paroles. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Andro : Tout ce que je peux dévoiler aujourd'hui est le fait que j'incarne le monde visuel et auditif du groupe, purement et simplement. Désolé, je ne rentre pas dans les détails, c'est ainsi qu'est ma vision, mon concept de l'art.
Tes paroles ont comme sujets principaux également la solitude, le désespoir, la trahison. D'où puises-tu ton inspiration ?
Andro : Je vais t'avouer quelque chose, durant mon enfance, j'étais un garçon vraiment timide. Avec le temps et les difficultés de la vie, je suis devenu un anxieux névrosé. Toutes mes paroles proviennent de ces expériences traumatisantes. Mais je vais t'avouer une autre chose, tout ce que je dis n'est pas toujours cohérent. (rires)
Comment se passe une journée en studio ?
#449 : En ce qui concerne les enregistrements, les compositions et le processus d'écriture, nous nous concertons au préalable. Chacun apporte donc sa pierre à l'édifice. Personne n'est délaissé. La magie s'opère dans notre petit home studio que je viens d'acquérir.
La plupart de vos influences sont européennes. Vous sentez vous proches du vieux continent ?
Andro : Plus qu'un peu ! Bien sûr, quand j'étais encore qu'un ado, je n'écoutais que des groupes japonais. Puis, je me suis intéressé à leurs idoles à eux. J'en suis arrivé à une conclusion, ils étaient tous largement influencés par l'Europe. Je ne peux pas vraiment expliquer mon attirance pour ces groupes, l'amour et la passion n'a aucun critère, aucune raison ; mais je pense que la musique européenne sait faire coexister la décadence et le populaire. Je peux te citer des groupes tels que Rammstein, Depeche Mode, Laibach, Das Ich, Siouxsie and the Banshees et plein d'autres, ils manipulent à merveille ce concept. Au Japon, cette balance n'est pas réellement comprise. Ils préfèrent aller au plus simple, ils aiment la musique facilement classifiable.
#449 : Je suis complètement d'accord. Je pense qu'on sera d'autant plus influencés quand notre tournée européenne commencera. On a vraiment hâte d'acquérir cette expérience unique qu'est l'Europe !
Il est fort possible qu'une tournée européenne voit le jour courant décembre. Que diriez-vous aux lecteurs pour les persuader de venir ?
#449 : Nos concerts sont vraiment différents de tous les autres groupes Japonais. Ils sont plus spontanés. Attendez-vous à être surpris. Tentez l'expérience de l'electro nippon avec nous !
Est-ce un désavantage d'être seulement 3 sur scène ?
Andro : Non, je ne pense pas que ce soit un désavantage. Mais, si on se place du point de vue de l'auditeur... En terme de qualité sonore, il est vrai qu'on va avoir besoin d'un batteur. Je pense que ça peut toujours être un plus, mais on ne sent pas de réel désavantage.
#449 : D'autant plus que des miracles se produisent !
Quels sont vos projets pour l'année 2007 ?
Andro : Nous aimerions faire voyager notre musique à travers le monde et sortir notre vrai premier album. Pour information, je pense que la tournée que tu as aidée à monter va voir le jour.
#449 : Des collaborations sont en cours de négociations.
Je vous remercie.
#449 : C'est nous qui te remercions.