Krystal System est le groupe qui a composé la musique de notre page d'accueil et qui est l'une des premières ébauches du morceau 'Instar'. Le groupe a signé l'an dernier sur le label Alfa Matrix et leur premier album intitulé 'Underground' est dans les bacs depuis le 14 Novembre 2008. L'édition limitée inclut des remixes de DJ Sisen, B.o.s.c.h, Implant, Leaether Strip et Psy'Aviah, entre autres.
Pouvez-vous nous définir le rôle de chacun des membres ?
Bonnie : Nous sommes deux dans le groupe. N°7 est aux synthés/sampler/platines/vocal ; moi, je joue les guitares et je fais les voix. Pour ce qui est de l'écriture des morceaux, en gros, N°7 fait les musiques et moi les parties guitares et les paroles, mais en fait rien n'est vraiment figé. Il a par exemple écrit les paroles de 'Demain n'existe pas', de 'Idols' de 'The day I died'. Moi, j'ai fait la musique de 'The day I Died' et 'Krystal Song'. En fait, il n'y a pas de règles. Peu importe qui fait quoi, ce qui compte, c'est le résultat.
Alfa Matrix est un label electro, avez-vous eu des difficultés pour signer ?
Bonnie : Non, tout s'est fait naturellement. On leur a envoyé un email de présentation, ils nous ont répondu qu'ils étaient intéressés et voulaient écouter l'intégralité des compos. La signature a suivi très rapidement après. En plus, on a eu une entière liberté artistique sur la musique mais aussi sur le visuel. On peut vraiment remercier Alfa Matrix pour ça !
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
N°7 : Avant Krystal System, on était dans un groupe Techno Punk avec un batteur et un bassiste mais en fait, on passait plus de temps à discuter en buvant des bières qu'à jouer de la musique. A la fin des répètes, on était tellement bourrés que le moindre accord qu'on faisait nous paraissait génial ! Le groupe a finalement splité et au bout d'un moment, on a fondé Krystal. On a commencé à faire les morceaux, à travailler sur les sites, à réfléchir à l'aspect visuel, tout ça.
Bonnie : On peut dire que tout est allé vite : on s'est formé en 2006, on a signé en 2007 avec Alfa Matrix et on sort l'album en 2008. Entre temps, on a fait quelques concerts pour se rôder, à la Loco pour la Nuit Demonia, au Dark Castle Festival 2008, en Suisse, à Paris, et notre clip 'Slice' a gagné le Cravefest Video Award 2007 dans la catégorie electro-rock. Sinon, tous les deux, on s'est rencontrés dans la rue.
Qu'est ce qui importe le plus dans votre création ?
Bonnie : Personnellement, faire de la musique pour faire de la musique ne m'intéresse pas. On essaie juste, à travers ce medium, de matérialiser des ambiances, des révoltes que l'on vit au quotidien. Avec 'Mental', par exemple, je parle du dégoût que m'inspirent les traditions, les religions, toutes ces choses qui sont supposées nous servir de repères.
N°7 : Toutes les croyances sociales, religieuses, philosophiques, qui sont censées nous définir pour moi sont une grosse merde mais je trouve ça plus onirique d'aborder ça à travers la musique.
Qu'est ce qui vous inspire ?
Bonnie : Dans nos morceaux, on parle essentiellement de conditionnement. On vit dans un monde qui façonne notre esprit sous prétexte de nous intégrer dans un monde social. Il en résulte que ce monde social devient notre monde et qu'on ne perçoit plus rien de ce qu'il y a au-delà de cette vision imposée et limitée. Nous sommes des entités sociales, des marionnettes qui ne peuvent penser qu'à travers la comparaison et agissent par réaction. Prendre conscience de cette situation et essayer de se réveiller est le combat qui nous intéresse : essayer d'être dans la réalité. Voilà ce qui nous motive et nous inspire.
N°7 : Ce qui m'inspire au début de la création d'un morceau, c'est d'abord le silence. Partir du silence et ensuite élaborer le morceau. Pour moi, la musique, ce n'est pas des sons ou des notes, c'est un sentiment. Essayer de retranscrire sous forme de musique ce sentiment qui représente la part mystérieuse qu'on a chacun en nous, c'est ce qu'on tente de faire.
Quels objectifs vous êtes-vous fixés avec cet album ?
Bonnie : Pour moi, écouter de la musique c'est un peu comme voir un film. Si tu es attiré par l'atmosphère, tu y rentres et tu participes à l'histoire. C'est ce qu'on a essayé de faire sur 'Underground'. On voulait que les morceaux soient suffisamment surprenants et différents les uns des autres pour qu'ils puissent intéresser quelqu'un du début à la fin de l'histoire.
De quoi parlent certains de vos textes ?
Bonnie : OK, commençons par 'Slice' puisque c'est le tout premier morceau qu'on a fait. 'Slice' est le morceau qui exprime le plus précisément ce que l'on ressent par rapport au conditionnement. C'est lui qui nous a donné l'idée de refaire un groupe et de continuer à faire des morceaux. 'Alakor' est le nom d'une femme condamnée à mort par lapidation pour un supposé adultère au Soudan. On se sent concernés par le sort de celles qui sont obligées de subir la médiocrité et la lâcheté des hommes. A travers Alakor, ce morceau est un hommage à toutes ces femmes.
N°7 : 'Elektrostal' est une ville en Russie. La consonance très indus de ce nom nous a inspirés. Personnellement, je l'imagine comme une ville perdue dans la neige illuminée seulement par des projecteurs, où des haut-parleurs régulent les activités des habitants. Mais si ça se trouve c'est une station balnéaire super sympa. 'Demain n'existe pas' a failli être le titre de l'album. Ce morceau nous est particulièrement cher ; c'est le premier qu'on ait fait qui mélangeait des guitares metal, de la musique classique, des samples tirés de films et des sons très electro. Il parle d'une quête vers la lumière mais sans abandonner la part sombre et mystérieuse qu'on a en nous. Mais on préfère s'arrêter là. Les paroles sont sur le livret et c'est bien aussi de laisser à chacun le loisir de découvrir et d’interpréter les morceaux comme il les ressent.
Quels sont les futurs projets de Krystal System ?
N°7 : Juste après l'album, on a fait des remix pour Psy'Aviah, Implant et Essence of Mind qui paraîtront entre autres sur la compilation Endzeit Bunkertrack 4. Comme on le disait, on va s'occuper des concerts de manière plus intensive et on se laisse un moment de silence avant d'attaquer les morceaux du futur album.
Un dernier message pour nos lecteurs ?
Bonnie : Tout d'abord merci à VerdamMnis pour cette interview. Sinon, un conseil au possesseur de 'Underground' : n'appuyez pas sur Stop après le dernier morceau !