Votre 8e album vient de sortir au Japon et en Europe. Combien de temps avez-vous mis à le réaliser ? Où a-t-il été enregistré ? Avec qui ?
Hazuki : La batterie et la voix ont été enregistrées dans les studios de King Records tandis que les guitares et la basse ont été enregistrées respectivement chez le guitariste et le bassiste. Je peux également te dire qu'il n'y a pas eu de producteur pour cet album et l'ingénieur du son en charge est celui qui a travaillé avec nous sur l'album précédent, "GALLOWS". Son nom est Kenichi ARAI. En ce qui concerne l'aspect créatif du nouvel album-studio, je crois que nous recherchions une certaine solidité dans la structure, l'architecture des morceaux. Nous voulions des compositions plus solides, plus assurées, plus fortes. C'est ce que nous recherchions déjà avec l'album précédent,'GALLOWS', qui est finalement plus bancal. Le nouvel opus va plus loin, il est plus profond, mieux écrit. Cela se ressent assez au niveau de la batterie. On souhaitait créer un son épuré, intense et solide à la fois. D.A.R.K réunit ces trois variables. C'est un album lourd et bruyant, avec une atmosphère gothique.
Quels sont les différences et points communs entre 'D.A.R.K.' et l'album précédent, 'GALLOWS' ?
Hazuki : Hum... En ce qui concerne les différences, je pense que le nouvel album est plus sombre ? comme son nom l'indique ? que le précédent, il est aussi plus abouti. Il a été mieux travaillé et cela se ressent sur le produit final. En ce qui concerne les points communs, c'est difficile à dire. Peu après sa sortie, 'GALLOWS' m'a laissé comme un goût d'inachevé dans la bouche, j'ai eu ce sentiment si amer d'un travail inaccompli. Il manquait des choses... Ces choses, je les ai développées et ajoutées sur D.A.R.K. Mais, évidemment, ces idées ont été retravaillées en accord avec l'univers sombre de cet album. C'est la raison pour laquelle je dirais que le nouvel album est en fait la continuité du précédent, il est sa suite logique, sa suite plus sombre et plus solide.
Tu as affirmé que 'D.A.R.K.' est la cristallisation de votre sang, sueur et larmes. Quelles seraient les chansons les plus représentatives de ces trois notions ?
Hazuki : Ah (rires) ! Oui, j'ai bien dit ça. C'est une image qui signifie qu'on s'est jeté corps et âmes dedans. Dans ce sens, cet album est vraiment le fruit de notre sang, notre sueur et nos larmes. On a travaillé sans relâche. Cette image ne s'applique pas à une ou plusieurs chansons en particulier. Ce serait difficile de choisir un titre pour une notion. Mais si tu insistes, hum (prend le stylo et s'adonne à la tâche)... Alors, je dirais que la chanson la plus représentative de notre sang est ANTARES. Ensuite, hum... La chanson la plus représentative de notre sueur serait INVADER. Enfin, la chanson la plus représentative de nos larmes serait ETERNITY.
Quel est ton titre préféré du nouvel opus ?
Hazuki : Très certainement COSMOS. Je trouve cette chanson très heavy, intense et profonde. Je pense également qu'elle représente bien le groupe tel qu'il est aujourd'hui. Elle apporte un souffle nouveau. Une atmosphère particulière émane de cette chanson. Cette atmosphère, presque religieuse, est nouvelle pour le groupe.
Quel a été le plus grand défi dans la conception de l'album ?
Hazuki : Le plus long est en général le plus difficile. Et en ce qui nous concerne, l'étape qui nous donne le plus de mal est la création même des morceaux, c'est-à-dire tout ce qui précède l'écriture des paroles et l'enregistrement. Créer toute l'atmosphère d'un disque, ses chansons, en partant de rien représente un vrai défi. Nous avions, de plus, très peu de temps pour le faire. Depuis que nous sommes passés en major, nous avons des deadlines à respecter. L'enregistrement lui-même n'est pas long, je dirais même que c'est une étape assez facile.
Qu'en est-il de la pochette de l'album ? Jusqu'où es-tu impliqué dans le développement de l'image du groupe ?
Hazuki : L'idée d'un piano au bord de mer qui brûle vient de moi. L'équipe artistique de King Records, notre maison de disques, s'est chargée de la mise en scène. Ils ont réellement mis en feu un piano. Un cliché a ensuite été pris pour la couverture de l'album. Et voilà ! Pour chaque album et autres produits dérivés du groupe, c'est bien moi qui suis en charge de leurs concepts visuels. Je suis donc très impliqué dans le développement de l'image du groupe (sourit).
Avec le recul, quel est le plus grand changement opéré dans le groupe depuis 'greedy dead souls? ? musicalement ou au delà ?
Hazuki : Hum... lynch. est le même groupe qu'il fut au départ, même si effectivement nous avons évolué. À l'époque de "greedy dead souls", nos idées et envies n'étaient pas bien déterminées. Nous ne savions pas où nous allions. On faisait simplement les choses comme elles venaient. Aujourd'hui c'est différent, notre approche de la musique a changé, ou plutôt mûri. Maintenant, nous cherchons précisément ce que nous voulons faire avant de le faire. Chaque album est le fruit de décisions mûrement réfléchies.
Après 10 ans de carrière, qu'est-ce qui vous motive à continuer ?
Hazuki : En dix ans, la passion ne nous a pas quittés. Elle ne s'est pas atténuée. Faire de la musique, créer nos propres morceaux et faire des concerts sont des activités qui nous plaisent toujours autant. En fait non, notre motivation est bien plus forte aujourd'hui qu'elle ne le fut à nos débuts. Je pense que le fait de voir de plus en plus de gens écouter notre musique, venir à nos concerts, intensifie notre motivation. Le public est l'un de nos moteurs.
Quel est selon toi le plus grand accomplissement de la carrière du groupe ?
Hazuki : Urgh ! Hum... C'est beaucoup trop difficile de choisir un seul moment fort, simplement parce qu'il y en a eu plusieurs. D'ailleurs, quand tu posais la question, j'essayais de compter rapidement tous les moments forts que le groupe a rencontrés jusqu'à maintenant. Disons que tu me laisses en choisir plusieurs (sourit) : le premier point est le lancement du groupe. Ensuite, notre passage en major, chez King Records. La sortie de l'album GALLOWS, notre album précédent. Enfin, l'album D.A.R.K. Ces points-là sont ceux qui me paraissent les plus importants de notre carrière.
Aurais-tu un message pour les fans européens ?
Hazuki : Pour l'instant, aucune tournée n'est malheureusement prévue en Europe mais j'aimerais vraiment que cela se fasse vite. Très sincèrement, je trouve ça galvanisant de savoir que les Européens vont pouvoir avoir l'album entre les mains. C'est exaltant ! Je les imagine acheter et écouter l'album, je les imagine découvrir notre univers et en apprécier son contenu, c'est une sensation indescriptible. Je les imagine ouvrir le livret et voir les photos à l'intérieur. Je ne peux que conseiller, à vous Européens, d'écouter les chansons en lisant les paroles. Ce serait fantastique pour nous de savoir qu'ils feront les deux. Pour toutes ces raisons, j'aimerais qu'ils achètent l'album dès sa sortie. Si vous ne pouvez pas comprendre les paroles, j'espère que vous saisirez notre interprétation du monde au travers de la musique.
Le message sera transmis. Merci pour cette entrevue.
Hazuki : Merci beaucoup.