Qu'est ce qui a nourri l'inspiration de 'Unto the Locust' ?
L'inspiration de "Into the Locust" est venue du fait que nous voulions nous fixer réellement de nouveaux défis et nous redéfinir en tant que musiciens et artistes. Je ne peux nier le fait que nous avons reçu beaucoup d'éloges et vécu des moments incroyables avec "The Blackening" mais nous avons vraiment ressenti l'envie de faire un disque qui ne soit pas "The Blackening 2", un album qui pourrait se tenir à lui seul et qui ne serait pas englouti dans l'ombre de "The Blackening". Aussi, nous avons fixé notre attention sur des groupes comme JUDAS PRIEST, SCORPIONS, RUSH et quelques autres qui ont fait des albums de renom dans leur carrière. Avec un album comme "Screaming for Vengeance" ou "Painkiller" - qu'ils ont fait 10 ans plus tard - les JUDAS PRIEST se sont autorisés à puiser dans de nouvelles choses plus modernes qu'ils ont injectées dans leur musique et pourtant, ils ont conservé l'essence-même du groupe. De plus, nous avons entendu parler des leçons de guitare que K.K Downing et Glenn Tipton de JUDAS PRIEST ont prises afin d'apprendre le shred... Ça nous a beaucoup inspirés et montré le chemin que nous voulions suivre.
De quel(s) morceau(x) es-tu le plus fier sur l'album et pourquoi ?
Nous ne sommes pas le genre de groupe à faire des singles alors on ne peut pas vraiment l'aborder piste par piste. Nous abordons plutôt l'album par thématique, où même de manière cinématographique. Nous le voyons plutôt comme un film. Il contient un début, un milieu, il y des sommets et creux puis il se termine. Nous l'observons plus comme une grande image, dans un contexte. En ce qui concerne les feedbacks, je fais actuellement la tournée de la presse et toutes les réactions ont été très positives jusqu'à présent, beaucoup se focalisent sur la chanson "Who We Are ", d'autres sur "Darkness Within". C'est vraiment cool de l'entendre parce que ces deux chansons sortent des sentiers battus.
'Locust' a été le premier titre tiré de l'album à être dévoilé. Pouvez-vous nous en dire plus sur sa signification particulière ?
La chanson parle d'une sorte d'individus qui s'introduisent dans votre vie, et dont l'effet est similaire à un essaim de sauterelles. Ils y pénètrent, provoquent la destruction et laissent derrière-eux des séquelles dévastatrices. Il peut s'agir d'un ami, d'un amour, d'un gouvernement, d'une religion, et bien d'autres. Nous avons choisi ce titre pour la chanson et l'album car c'est une métaphore et on adore que ce soit ainsi. Cela nous a permis d'expérimenter pour l'artwork : l'insecte sied parfaitement à la thématique mais cette sauterelle mutante signifie bien plus. Il y a autre chose. Elle est fait allusion à autre chose. Cette dualité est ce que nous aimons dans ce titre.
Sur l'édition spéciale de l'album, il y a des images de vos enfants venant poser leur voix sur ??la piste de clôture 'Who We Are'. De qui vient cette idée ?
Ouais, vous pouvez voir le fils de Phil, les deux filles de l'ingénieur son et mes deux fils. C'était génial de pouvoir les avoir dessus. Quand j'ai écrit cette chanson, les enfants étaient en-bas. Ils devenaient s'amusaient comme des fous, criant et hurlant. Dès qu'ils ont commencé à chanter, je me suis dit "wow, ce serait cool d'avoir les enfants là-dessus" ! On a alors pensé à la chanson de PINK FLOYD "Another Brick in the Wall", mais nous voulions que notre chanson sonne plus désordonnée, pas parfaite, et non pas comme un ch?ur, mais plutôt comme des enfants chantant à l'école. Il l'ont vraiment bien fait, et y ont pris beaucoup de plaisir. Ils sont tous très fiers les uns des autres. En fait, Ils apprécient réellement la chanson ce qui est cool parce que c'est la toute première fois dans l'histoire du groupe qu'ils aiment une de nos chansons (rires).
Comment compareriez-vous 'Unto the Locust' à 'The Blackening' ?
Pour nous, "Unto the Locust" et "The Blackening" sont des albums très différents. Ils ont été écrits à des époques très différentes. Nous avons commencé à écrire "The Blackening" en Août 2005 et nous avons débuté l'écriture de "Unto the Locust" en Mai ou Juin 2010. Du vécu sépare ces 5 années. Nous avons évolué en tant que musiciens. "The Blackening" était à la base le sommet de nos aptitudes à ce moment-là. Puis on a tourné durant trois années, cet opus est alors devenu plus facile à jouer. De fait, quand on a écrit le nouvel album, nous étions de meilleurs musiciens. Nous avons simplement commencé avec un tout autre niveau avec "Unto the Locust".
Peux-tu nous parler un peu plus de l'artwork de l'album ?
Celui qui a réalisé la pochette de "Unto the Locust" est un artiste britannique nommé Paul Gerrard. L'art est avant tout un hobby pour lui. J'ai été vraiment bluffé par son travail. Il m'a littéralement impressionné. Il a cette sensibilité moderne, tel Giger. Donc, nous avons pris contact avec lui et c'était parti. Ce qui était très attrayant pour nous à ce sujet était le fait qu'il ne faisait pas parti de l'industrie musicale. Il n'avait pas la moindre idée de ce que faisaient les autres artistes. Le fait qu'il opère dans son propre petit monde, ignorant ce que les autres font nous a séduits. Et ça tue ! Il a fait un travail incroyable ! Il est venu vers nous avec environ 8 images différentes pour le package. L'artwork est très prenant, vraiment bizarre. Je trouve que c'est l'un des meilleurs visuels que nous ayons jamais eu. C'est unique, très différent de tout ce que j'ai vu chez d'autres groupes. On est très excité par rapport à ça.
Tu as produit tous les albums de MACHINE HEAD depuis 'Through the Ashes of Empires'. Dis-nous en plus à ce sujet. Envisages-tu produire un jour d'autres artistes ?
J'ai en effet commencé la production des albums de MACHINE HEAD en 2003 avec "Through the Ashes of Empires". Au début, c'était vraiment une nécessité. Le gars avec lequel nous voulions travailler, Colin Richardson, n'était pas disponible. Il n'était disponible que pour le mix, pas pour l'enregistrement, alors on s'est adressé à d'autres. Mais eux, voulaient injecter trop de leur son dans le nôtre ... J'ai fini par le faire par moi-même. Vous savez, j'ai produit nos démos donc tout le monde avait déjà l'habitude de moi. Ce n'était pas un grand risque et tout le monde en était satisfait. Ils m'ont demandé de faire "The Blackening", et m'ont demandé de faire celui-ci. Je dois porter beaucoup de casquettes, dont celle du psychologue de temps à autres, mais ils semblent s'en contenter. Sinon oui, j'envisage de produire d'autres artistes plus tard. Enfin, Si j'ai le temps. Avec MACHINE HEAD, c'est un travail d'amour.
'The Blackening' a été suivi d'une tournée extrêmement longue, prévoyez-vous une tournée de même envergure cette fois-ci ?
La tournée "The Blackening" a duré trois ans. C'est probablement la plus longue tournée jamais réalisée (rires). C'était fou, c'était comme un rêve devenu réalité. Nous avons vécu tellement d'expériences. C'est le genre de chose qui n'a lieu qu'une fois dans une vie. C'était incroyable. Je ne l'imagine pas se reproduire. Mes enfants et ma femme me manquent beaucoup trop. Et je ne sais pas si une autre situation comme celle-ci se représentera. Mais qui sait ? On va très certainement se cantonner à la durée de tournée que l'on a l'habitude de faire ce qui est déjà un putain de long moment. Je veux dire, nous avons tourné pendant 20 mois pour "Through the Ashes of Empires" ce qui est sacrément long.