Le disque « Fuck Machine » est une compilation de remixes qui sortira en Janvier prochain. Peux-tu nous en dire plus ? De tous ces remixes, quel est ton préféré ?
Steve : Que puis-je te dire à son sujet ? Disons simplement qu'il ne sera pas très cher (rires)... Euh, « Fuck Machine » est en fait un titre que l'on a donné à plusieurs groupes qui l'ont travaillé pour en faire le leur. En d'autres termes, ils l'ont simplement remixé (rires). On a ensuite rassemblé toutes les chansons sur un disque. On y a accolé un artwork et voilà, on peut le vendre maintenant. Sérieusement, je ne peux pas t'en dire plus, je ne peux pas te dire quel remix je préfère pour la simple et bonne raison que je n'ai toujours écouté aucun titre. Je dois attendre le 14 Janvier pour acheter le disque. Ne me regarde pas comme ça. Je ne me fous pas de toi, je suis très sérieux et désolé de ne pas être capable de répondre à ta question.
Le milieu indus / electro-goth vous soutient depuis quelques années maintenant. L'album « Fuck Machine » inclura la participation de KMFDM et COMBICHRIST pour ne citer qu'eux tandis que le dernier album est sorti sur Metropolis Records. Comment l'expliques-tu ?
Steve : On travaille beaucoup de sons différents, il se passe tant de choses avec MSI, et je pense que c'est exactement ce qui attire les passionnés d'electro-goth. Ils sont ouverts-d'esprit quand il s'agit de musique et d'art. Ils aiment ce qui est bizarre, étrange et unique. Et, plus on fait de la musique, plus on utilise des beats electro. Néanmoins, notre fanbase n'est pas simplement composé de passionnés d'electro-goth. Je ne peux mettre aucune étiquette particulière sur nos fans. Je suis même assez surpris par les gens qui viennent à nos concerts... Des gens auxquels je n'aurais jamais, jamais, pensé. Notre fanbase est très hétérogène ! On prend tellement de chaque scène musicale que chacun peut y trouver son compte. On ne fait parti d'aucune scène spécifique.
Quelle est ta plus grande source d'inspiration ?
Steve : Tout, n'importe quoi, n'importe quand. La culture Pop ! L'inspiration surgit tout simplement à l'improviste. Elle peut émaner de films aux publicités télévisuelles. Tout peut devenir une source d'inspiration. Tout ce qui apparaît et arrive sous mes yeux peut attirer mon attention et m'inspirer. Et tu sais, nous sommes des voleurs, on vole tout ce que l'on peut, partout où on le peut. J'aime passer du temps sur YouTube avant de monter sur scène, et les choses que j'y vois influencent la manière dont je joue. La dernière fois, j'ai visionné le film The Runaways, et une fois sur scène, j'ai essayé de leur ressembler dans la mesure du possible. Évidemment, le résultat était très différent parce que vraisemblablement je ne suis pas une adolescente de seize ans (rires). D'autres fois, je regarde des vidéos de groupes de metal ou des films, comme Candy (1968), ce qui affecte différemment le show.
Quand vous êtes en studio, êtes-vous l'un de ces groupes qui jam et récupèrent les bonnes choses, ou travaillez-vous séparemment pour ensuite assembler les pièces du puzzle ? Peux-tu me décrire brièvement la manière dont vous travaillez ?
Steve : Non, on est définitivement pas un groupe qui jam ! Jimmy écrit des choses qui ne pourraient jamais voir le jour si nous nous adonnions à l'improvisation, tu vois ce que je veux dire ? À chaque fois, une idée naît d'un seul membre qui travaille sur un ordinateur. La plupart du temps, on travaille séparemment. Je veux dire que l'on est jamais dans la situation où l'on serait rassemblé dans une pièce pour jouer ensemble et voir ce qui en ressort. En revanche, ce que nous faisons ensemble de temps en temps, c'est prendre un thème comme point de départ. Pour le dernier album, c'était Stanley Kubrick par exemple. Je ne peux pas vraiment te décrire notre processus d'écriture, ça dépend de tellement de facteurs. Ce n'est juste jamais comme (commence à battre le rythm en chantant) : " doo doo doo... Putain, on a un hit ! Écrivons-le" (rires). Ça ne se passe jamais comme ça. De plus, pour le dernier album, j'étais à New-York quand les autres étaient éparpillés aux quatre coins des US.
Comment penses-tu que votre musique a évolué depuis vos débuts ?
Steve : Euh, c'est une bonne question. De beaucoup de manières... Notre musique s'est améliorée avec le temps et quand ça s'améliore, cela veut dire qu'elle te tient plus à coeur.
Et sur le plan personnel ?
Steve : Mon Dieu, tu vas avoir besoin de quelques jours pour que je puisse y répondre ! J'ai changé, beaucoup. Déjà, tu n'as pas besoin de m'attacher pour faire cette interview (rires). Dix ans plus tôt, j'étais incontrôlable (rires). On a mûri, on est plus intelligents. Dans ce business, tu deviens plus intelligent ou plus bête. Je crois qu'on est plus mâlins, ce qui est bien. Bien qu'on fasse toujours les idiots. On sait ce que l'on aime faire et nous essayons de garder la mainmise dessus. Tu sais, c'est la raison pour laquelle on a lancé une page Kickstart pour le dernier album.
Quel a été votre plus grand défi en tant que groupe ?
Steve : Hum, c?est une autre bonne question ! Qu'est-ce qu'il se passe avec toutes ces bonnes questions ? (rires). Tu m?as dit que ce serait une interview tranquille. Laisse-moi réfléchir. Le plus grand défi auquel nous avons été confronté est la mauvaise réception qui a été induise, en partie, par nous-mêmes. Je veux dire, nous aimons plaisanter, faire des choses qui nous font rire, nous ne nous prenons pas au sérieux, mais d?un autre côté je considère notre musique pertinente. C?est un équilibre plutôt difficile à atteindre, nous aimerions que les gens nous comprennent même si on leur rend la tâche difficile, tu vois ! Des fois ça me met en colère quand Jimmy ne reçoit pas assez de crédits pour son talent et ses compétences. Le plus grand défi à surmonter, c'est de faire comprendre aux gens qui nous sommes, nous ne voulons pas être pris pour des rigolos. Nous aimerions être respectés, pas seulement auprès des gosses et des adolescents, mais également auprès de l?industrie du disque.
Quelle serait la plus grande force et faiblesse de MSI ?
Steve : Probablement ce que je viens de dire et aussi le fait que nous sommes assez malins pour nous entourer de bonnes et intelligentes personnes, ce qui est très important dans cette industrie. Je ne pense pas que le groupe ait une faiblesse, bien que chacun ait ses propres faiblesses. Tu vois ? Le groupe est notre force.
Jusqu'aujourd'hui, quels sont les points culminants de votre carrière ?
Steve : À chaque fois que je joue quelque part d'inattendu. Hum ouais, à chaque fois que je me trouve dans un endroit imprévu, un endroit auquel je n'aurais jamais pensé être un jour. La plupart des gens avec lesquels j'ai grandi à New-York n'ont jamais quitté la ville de leur vie. Alors je crois que le succès de MSI est la point le plus marquant de notre carrière. Pouvoir vivre de sa passion est vraiment incroyable. J'en suis très reconnaissant.