Ces dernières années, nous avons suivi avec grand intérêt l'apparition de SIERRA et sa rapide ascension. La jeune artiste, dont la musique a été entendue dans des pubs et des jeux vidéos, a notamment tourné avec Carpenter Brut et sortait il y a quelques mois son premier album, A Story of Anger (chronique). Réunissant avec son mélange de darksynth et d'EBSM un public venant aussi bien des milieux metal, goth ou techo, elle jouait récemment au Trabendo à Paris (on vous racontait ça par ici), où elle présentait son nouveau show.
Annelise Morel, alias SIERRA, nous a accordé de son temps pour répondre avec spontanéité à nos questions sur ce premier album mais aussi sa transposition en live.
Crédit photo : Benoit Julliard.
Pour commencer, est-ce qu'il y a une question qu'on doit éviter de te poser ?
Oh non, il n'y a pas de problème, c'est toujours cool quand des gens montrent de l'intérêt pour mon travail et je ne dirais jamais que j'ai déjà trop répondu à telle ou telle question... Sauf si tu me demandes d'où vient le nom SIERRA, ça je t'avoue que je l'ai déjà dit et redit depuis six ans... il n'y a pas de soucis si tu veux que je le répète, mais c'est la seule question qui me saoule un peu !
Oui, on dit souvent que dans une interview, le moment où on demande d'où vient le nom et celui où on demande "et sinon, tu as des projets dans le futur ?", sont ceux où l'on commence à patauger ! Mais en revanche, puisque tu en parles, as-tu déjà regretté d'avoir choisi ce nom pour des questions de visibilité en ligne ou de référencement ?
Oui, c'est totalement un problème. Si c'était à refaire, je ferais autrement, c'est sûr. C'est un vrai souci. J'ai mal joué mon truc sur la disponibilité, le référencement... à la limite avoir un nom un peu commun, genre "Danger"... Le problème est au niveau des réseaux sociaux : je ne peux pas avoir de vérification Instagram ou Facebook, par exemple. Ils considèrent que SIERRA est un lieu géographique parce qu'il y a beaucoup d'endroits qui s’appellent "Sierra quelque chose". Quand j'ai commencé il y a quelques années, je ne m'étais pas posée la question. J'avais vérifié sur Spotify s'il n'y avait pas d'autres SIERRA, mais je n'ai pas pensé à tout le reste. Clairement, si c'était à refaire, je garderais ce nom parce qu'il m'est cher, mais je l'orthographierais autrement. Il y a des artistes qui font ça, qui changent de nom... ça me saoulerait, mais si au bout d'un moment je vois que c'est un handicap pour mon projet, il faudra que je prenne une décision. C'est vraiment une question que je me pose tous les six mois, je me dis "mince, c'est vraiment pénible", je fais des demandes de certifications... Je suis chez Universal et même eux n'arrivent pas à faire certifier mes pages ! C'est pénible parce que t'es là, t'essayes de défendre ta musique, de la faire partager, et de simples conneries comme ça empêchent de gagner en visibilité...
Il y a beaucoup plus de chant sur ton premier album que sur tes morceaux précédents. Voulais-tu exprimer quelque chose ou surtout chambouler un peu ta façon de faire en te fixant un nouveau défi ?
Il y a les deux. Je chantais bien avant de faire de la musique électronique. C'est le premier truc que j'ai fait, quand on se met à la guitare et on fait trois accords comme les vieux Wonderwall et tout, je les ai poncés à douze ans ! C'est le truc le plus facile pour se mettre à la musique. Et après est venue la musique électronique et je ressentais dès le premier EP le besoin de mettre quelques mots, un peu de spoken word. Mais je chante régulièrement, chez moi, quand je fais du piano ou de la guitare, et je me suis demandée si ça ne serait pas intéressant finalement de mettre un peu de chant mais sans dénaturer ma direction plus électronique et percussive. J'essaye de trouver un bon compromis, je fais des recherches. Mon but n'est pas de rester tout le temps sur la même idée parce que je vais vite m'ennuyer si je fais tout le temps les mêmes choses, donc j'explore... quitte à faire des trucs qui seront totalement nuls à l'avenir, tu vois, on ne sait pas ! Au moins, je cherche des choses.
C'était plus stressant pour toi de devoir chanter face à une salle pleine ou de jouer dans une salle immense comme le Zénith ?
Ah c'est beaucoup plus stressant de chanter ! Tu vois, le Zénith, quand j'ai fait la première partie de Carpenter Brut, j'étais clairement stressée, mais quand j'ai dû chanter pour la première fois avec mon album en septembre sur ma première date à Montréal, c'était l'Enfer niveau stress ! Rien à voir avec le Zénith ! Le Zénith, c'était les doigts dans le nez à côté ! Quand je jouais à Montréal, je savais qu'il y avait ce morceau où j'allais devoir chanter qui arrivait, et je ne l'avais encore jamais fait devant des gens... Oh, mais ce stress, quoi ! J'ai eu l'impression de ressentir de nouveau ce stress du tout premier live que j'avais fait cinq ans plus tôt. Tu te mets complètement à nue, ce n'est vraiment pas un exercice facile.
Il y a un côté presque drôle : tu fais tes premières dates, tu fais un Zénith, ça passe... Et tu te mets à chanter, comme pour te rajouter un stress supplémentaire !
Oui, j'espère que j'aurais toujours des nouveaux défis... Je n'ai pas envie de me sentir trop à l'aise sur scène. Enfin, c'est bien, hein, c'est cool, ça permet d'aller au fond de sa performance, mais j'aime bien au bout de mettons dix lives où je me suis sentie très à l'aise, apporter un petit défi en plus au fur et à mesure. Mon but, c'est aussi que les gens voient vraiment une évolution à chaque fois qu'ils me verront.
Mais de manière générale, est-ce que tu as le trac ?
J'ai vraiment eu le trac pour mon premier live en 2019 au Stunfest. C'était bizarre parce que quand j'en parle autour de moi, les gens me racontent souvent que quand ils ont le trac, ils ont mal au ventre, ils tremblent... Moi, ce n'était pas du tout ça. J'ai eu des vertiges pendant un mois avant le concert ! C'était un truc de ouf. Je m'étais tellement mis de stress pour ce premier live : je n'avais sorti qu'un EP et j'ai dû composer quarante minutes de musique pour ce concert. C'était un défi énorme pour moi, je n'avais jamais fait de live. Ça a été un truc trop intense pour moi, mon cerveau a switché et j'avais des vertiges tout le temps. Voilà, ça c'était mon premier live ! Petit à petit, c'est passé et après je n'ai plus jamais ressenti le trac, ou pratiquement plus jamais. J'ai des angoisses, la journée avant de monter sur scène je vais être très speed, mais le trac je ne le ressens pas trop. Enfin, là, récemment, je le redécouvre de plus en plus avec les nouveaux challenges que je me mets. Je ne sais pas, j'ai l'impression que c'est lié à tellement de trucs et pas seulement ta performance, ça dépend de qui tu es... On va dire que quand tu es en phase avec toi-même, que tu te sens bien dans tes baskets, ça sera toujours différent d'un moment où tu ne te sens pas bien du tout d'un point de vue personnel. Pour moi, c'est indissociable. Donc finalement, le trac, je le ressens, je ne le ressens plus, ça va, ça vient, mais franchement ça va.
Mais est-ce que tu aimes jouer en live ? On en fait tout un truc, mais ça demande parfois tellement aux artistes...
J'aime beaucoup. J'aime vraiment beaucoup jouer en live mais c'est vrai que je ne peux pas dire ça tout le temps. C'est un peu comme en amour, dans une relation où tout à coup ça va bien se passer, il va y avoir un feeling : on se dit qu'un truc s'est vraiment passé ce soir-là parce qu'il y a eu un échange avec le public ou peut-être parce que moi j'étais plus en phase, ou pour plein d'autres raisons. Et puis le lendemain pour telle ou telle raison ça peut aussi ne pas bien se passer du tout, tu peux avoir un mauvais ressenti ! Ça va, ça vient mais en général je suis très contente de faire ça, j'adore ce métier. Ça m'a demandé du temps de vraiment l'apprécier car aujourd'hui j'ai la chance d'être vraiment accompagnée. J'ai quelqu'un à la lumière, j'ai quelqu'un au son, j'ai quelqu'un à la régie, j'ai toute une équipe. Je commence à vraiment apprécier, parce que forcément avant quand j'étais toute seule et que je me trimballais mes trentaines de kilos de matos toute seule... bon, ça fait partie du job, pas de soucis, mais c'est vrai que dans ces périodes-là, quand tu te tapes cinq heures d'avion pour jouer devant dix personnes, ce sont des moments qui ne sont pas toujours faciles. Aujourd'hui j'apprécie beaucoup plus.
Par exemple, pour cette date au Trabendo, quel était ton ressenti ?
Ça s'est bien passé. Les dates parisiennes, c'est toujours un peu compliqué, je trouve. Beaucoup de gens le disent, il n'y a pas que moi ! Forcément, il y a les potes qui viennent, il y a la famille... Moi, j'ai dit à ma famille de ne pas venir cette fois-ci ! Je leur ai dit "venez pas, vous me stressez trop !". Enfin, ce n'est pas eux, hein, c'est leur présence qui me stresse. Mais voilà, t'as les pros qui viennent, les journalistes, etc, et du coup c'est une pression supplémentaire alors qu'en soi tu fais la même performance que la date d'avant ou d'après. Je ne peux pas le mettre entièrement de côté dans ma tête donc je suis inconsciemment forcément un tout petit plus sur la retenue, je pense. Mais j'ai passé une super soirée, c'était vraiment un très très bon moment et je m'en suis rendue compte surtout à la fin, au moment où les lumières se sont allumées et que j'ai enfin levé la tête. Je l'avais un peu vu pendant que je jouais mais c'est hyper impressionnant de voir une salle remplie comme ça. Ça m'a touchée, je me suis dit "wouah". Ouais, il y a un truc qui s'est quand même passé de mon point de vue. Mais sur le moment, il faut réussir à se laisser aller et ce n'est pas évident, ce lâcher-prise sur scène... ça passe ou ça casse.
Tu avais pris le temps de signer chaque disque au merch avant le concert. Est-ce quelque chose que tu fais à chaque fois ?
C'est assez récent. J'ai fait quelques dates en janvier en Allemagne et normalement je suis tout le temps au merch, c'est moi qui m'en occupe. Mais sur les dernières dates il y avait tellement de monde, c'était un truc de malade. Tant mieux, c'est trop cool, j'aime bien avoir ce moment où je parle avec les gens, mais je me suis totalement laissée dépasser par les gens qui attendaient, les paiements et tout. Donc sur les dernières dates de cette tournée je me suis dit que j'allais tout signer en avance, ça serait plus pratique finalement ! Au Trabendo, exceptionnellement, j'ai embauché quelqu'un pour le merch mais je tenais quand même à ce que mes disques soit signés parce que je trouve ça cool. Je ne sais pas si je le ferai tout le temps, mais quand je le pourrais, je le ferais.
Quand tu fais de la musique électronique, tu es souvent seule. Est-ce que tu recherches via le live une forme d'échange avec ton public, que ce soit quand tu es au merch ou quand tu t'avances un peu plus sur scène ?
Le fait d'aller au merch moi-même, je l'ai fait au début parce que je voulais que les gens puissent acheter mes vinyles s'ils le souhaitaient et il fallait bien les vendre ! C'est comme ça que je me suis rendue compte que ces échanges étaient vraiment très cools. Enfin, je parle pour moi, pour les gens je n'en sais rien mais j'imagine qu'ils sont contents aussi parce que moi je suis la première à être contente d'avoir un échange avec l'artiste quand je vais à un concert ! Mais de mon point de vue, ça me permet de me connecter un peu avec eux parce que finalement pendant le concert je ne m'adresse pas à eux directement. Je leur dis ce que j'ai à dire via ma musique... Voilà, il y a SIERRA et il y a Annelise et j'ai l'impression que je redeviens Annelise quand je suis au merch. Sur scène, j'explore des choses. Je me suis rendue compte que d'être coupée pendant une heure de live derrière des machines, même si beaucoup de gens le font et c'est très bien, ça me donnait envie de me reconnecter un peu avec les gens. Je trouve que sur certains morceaux ça fait sens, pas forcément tout le temps, mais quand j'ai vraiment un truc à leur dire avec mes mots. Alors parfois je me surprends, je m'avance et ce n'était pas planifié alors je me demande "ah tiens ? Pourquoi je fais ça sur ce morceau ? Oh, allez, vas-y, c'est cool aussi !". C'est bien d'avoir cette option de le faire au feeling.
Puisqu'on parle de travailler en solo : tu as eu plusieurs featurings sur ton album. Comment ça s'est passé ? De qui venait l'initiative ?
C'est moi qui suis allée vers eux. J'avais envie de collaborer avec Frank de Carpenter Brut, je lui ai proposé et il a dit oui. Corvad, c'est quelqu'un que je suis depuis très longtemps... En fait ce sont des gens avec qui j'avais envie de travailler à chaque fois, comme HEALTH... Je leur ai proposés des débuts de morceaux pour voir si ça les inspirait et ça s'est fait comme ça. Avec HEALTH c'était un peu donnant-donnant, comme on en a fait deux ensemble, ils bossaient sur un son pour moi et vice-versa.
Le soin que tu mets à avoir une vraie proposition live qui ait un intérêt est assez flagrant. Est-ce la raison pour laquelle tu ne joues pas ton morceau avec HEALTH ?
Pour moi ça n'a pas d'intérêt de mettre du chant s'il n'y a pas le chanteur. Certains le font, genre Carpenter Brut et ça passe très bien parce qu'il a déjà des musiciens. Moi, être derrière mes machines et avoir Jake qui chante comme ça, sans être là, je ne vois pas l'intérêt... à la limite, il faudrait que j'en fasse une reprise et que ça soit moi qui chante, ça aurait plus de sens. T'es obligée de faire des choix quand tu fais une setlist de concert. Il y a plein de trucs que j'aimerais jouer mais que je ne fais pas car ça perdrait un peu de son sens. Par exemple un de mes morceaux préférés sur mon album est Traum. C'est un morceau plutôt ambiant, qui est très lent et si vraiment je devais m'écouter à 1000%, si je ne me fichais de ce que les gens pourraient penser en live et si je ne le faisais que pour moi, je pense que je jouerais un peu plus de trucs ambiants comme ça. Il faut aussi penser au live en lui-même, à sa rythmique, à sa dynamique et tu ne peux pas non plus aller dans tous les sens, tu n'as qu'une heure, il faut aller à l'essentiel. À la limite sur certains concerts qui sont vraiment les miens, comme c'était le cas au Trabendo, où je peux jouer un peu le temps que je veux, je pourrais partir sur des trucs comme ça... Mais la plupart du temps, je n'ai pas beaucoup de temps et il faut faire des choix.
Tu as un tatouage "Anger" sur le bras et ton album a pour titre A Story of Anger. Contre quoi es-tu en colère ?
Je suis en colère contre plein de choses mais je ne suis pas quelqu'un qui est constamment en colère. Je ne suis pas une révoltée. Les gens qui me connaissent au quotidien savent que j'essaye en tout cas d'être assez peace. Par contre si quelque chose me dérange, me met mal à l'aise ou qu'il y a une injustice, ça peut réveiller des choses très profondes en moi. L'injustice... je ne parle pas forcément de grands sujets de société, ça peut être des choses débiles, des trucs du quotidien, par exemple quand quelqu'un te fais une remarque injuste et que tu te mets à douter de toi, ça peut me révolter totalement. C'est une émotion dont je n'avais pas forcément conscience avant. J'étais énervée mais je n'arrivais pas à savoir pourquoi et aujourd'hui je trouve hyper intéressant d'être à l'écoute de mes émotions et celle-ci en particulier parce que c'est vraiment un message d'alerte. Ça veut souvent dire que quelque chose a été mal fait, n'a pas été dans le sens de tes valeurs. La colère, c'est vraiment un ressenti lié à tes valeurs donc quand je la ressens, il faut que j'analyse ce qui s'est passé pour revenir dessus. C'est comme ça que je gère ma colère aujourd'hui.
Donc tu vois la colère plutôt comme une chose qui te nourrit plutôt qu'une chose dont tu voudrais te débarrasser ?
Oui, j'essaye de l'associer à du positif maintenant. C'est une émotion hyper saine à la base, comme la tristesse, on en a souvent besoin pour passer à autre chose quand on a été blessé. Mais le problème, c'est que beaucoup de choses en découlent et on gère tous tellement mal notre colère qu'il peut y avoir des répercussions dramatiques. Je trouve que quand on arrive à contrôler sa colère avant qu'on en arrive à la violence, ça peut être salvateur et même inspirant. C'est une émotion très complexe.
Est-ce que un c'était choix conscient et calculé de ta part de prendre autant de temps avant de sortir ton premier album, en te disant que sortir plusieurs singles t'aiderait à gagner en visibilité avant de te lancer sur plus long ?
Il y a plein de façons de voir les choses. Chacun aura sa propre perception. Je ne pense pas qu'il y ait une bonne manière de faire. Il y a des gens qui sortent plusieurs albums et au bout d'un moment le cinquième par exemple va très bien marcher... Moi, je ne voulais pas fonctionner comme ça car je ne me sentais pas prête à faire plus de dix titres d'un coup. C'est un engagement plus important, ne serait-ce que financièrement. Je voulais être entourée pour cette sortie, avec un label, de la promotion, un tourneur qui m'accompagne, ce que je n'avais pas du tout avant. Je ne voyais pas l'intérêt de sortir un album si j'étais toute seule, je ne voyais pas la plus-value, à part pour offrir aux gens qui le souhaitaient un peu plus de sons.
Tu as été programmée au Wave Gotik Treffen. Connais-tu un peu la scène goth / indus ?
Je la découvre de plus en plus, mais à la base pas du tout. Moi j'écoutais de l'EBM mais plutôt de l'EBSM et petit à petit je me suis quand même intéressée plus au genre pour voir d'où ça vient tout ça ! Forcément, les groupes indus, les Front242 et tout ça, je commence à les cerner petit à petit. J'arrive sur cette scène donc je la découvre au fur et à mesure et je commence à les connaître doucement parce qu'on se retrouve sur quelques événements, souvent en Allemagne mais aussi en Suède ou en Suisse. Récemment j'ai joué avec Ultra Sunn ou avec Curses... Je suis super contente d'être au WGT. J'avais déjà joué au NCN, qui est un peu son antichambre et ça avait été un super moment. Je trouve le public goth très très cool, un peu comme le public metal en terme de ressenti, de chaleur et de personnes humaines abordables. J'avais eu un super accueil, c'était un très bon moment.
Le fait de ne pas avoir de paroles a probablement pu aider à ce que ta musique s'exporte...
Oui, c'est sûr. Je pense que si là je me mettais à faire des morceaux en français, ça serait plus compliqué. Je ne dis pas que je ne le ferais pas, mais oui, forcément, on s'identifie plus facilement à de la musique instrumentale partout dans le monde. Enfin, je te dis ça mais c'est juste mon avis, je n'en sais rien et d'ailleurs je mets moi-même de plus en plus de voix dans mon travail ! Je n'ai pas assez de recul pour savoir ce qui marche le mieux, si c'est plus exportable ou pas... Je dirais que ça dépend plus de la scène dans laquelle tu évolues que de ce genre de détails. C'est plus une question d'identification : je suis arrivée en disant que je faisais de la darkwave. Est-ce que j'en fais ? Je ne sais pas. Mais je suis arrivée en disant ça et ça m'a permis de plus m'exporter facilement parce que j'ai été identifiée à cette scène-là qui est très internationale... et j'aime bien le terme darkwave parce que finalement, ça ne veut rien dire ! Je trouve ça cool.
Très bien. Merci... Et sinon, comme on arrive au bout des questions, as-tu des projets pour le futur ?
Oui, bien sûr ! Là je me focus surtout sur le live, j'ai des gros festivals qui arrivent cet été et qui sont des festivals généralistes, ce qui va me changer. Il faut les aborder aussi un peu différemment, je pense. Je vais revoir mes choix de setlist. Je ne me vois pas m'adresser de la même manière à quelqu'un qui ne m'a jamais entendue qu'à quelqu'un qui me suit depuis cinq ans donc il faut trouver un compromis pour essayer de plaire un peu à tout le monde et faire découvrir mon projet. Ça reste des super cartes de visite et puis ça me changera un peu de la scène metal à laquelle je suis souvent associée mais que je ne connais finalement pas très bien, je suis contente de pouvoir jouer devant un autre type de public. Et puis la suite... on verra, on y va tranquille !