SONIC SYNDICATE voit le jour en 2005 grace au guitariste et membre fondateur Robin Sjunnesson qui, à l'époque, n'a tout juste que seize ans. La même année, le groupe sort son premier album sous l'égide d'un petit label américain indépendant, puis un deuxième album Only Inhuman sous Nuclear Blast Records en 2007. Le groupe commence alors à se faire tout doucement un nom dans le monde du metal et entame des tournées aux côtés de NIGHTWISH, IN FLAMES, SOILWORK entre autres. SONIC SYNDICATE est sacré Best Newcomer à la fois aux Swedish Metal Awards et Bandit Rock Awards à Stockholm, en Suède. En 2009, le groupe fait face à un certain nombre de turbulences et accueille un nouveau chanteur, le britannique Nathan J. Biggs. Sans tarder, le groupe se rend en studio et enregistre le nouveau single Burn this city, révélé au public quelques mois plus tard. Ils poursuivent alors leur série de victoires, remporte le prix du meilleur clip et meilleur groupe suédois de l'année 2010. Leur prochain album We Rule the Night (2011) est accompagné d'une campagne marketing élaborée notamment à travers la promotion de Revolution, Baby!. Il est sacré Disque d'Or en Suède. Pendant ce temps, Robin et Nathan forment un duo inséparable et partagent la même vision de la musique. Bien qu'ayant apprécié le voyage jusqu'à présent, ils restent conscients que SONIC SYNDICATE restera toujours dans l'ombre des grands groupes de la scène metal. Une pause prolongée est inévitable et conduit, finalement, à un changement complet de line-up (excepté pour Nathan et Robin). Le nouveau SONIC sort un album éponyme Sonic Syndicate en 2014 qui signe également leur dernier clin d'œil à des sonorités metal lourdes signées Nuclear Blast Records. Le bassiste de la tournée, Michel Bärzén, est officiellement promu membre du groupe à part entière et le trio met les voiles sur un nouvel avenir et la création d'un nouveau SONIC, plus proche de leurs véritables aspirations. Suite aux déboires avec Nuclear Blast, le groupe signe avec Despotz records qui leur offre, d'emblée le studio afin d'y écrire et enregistrer quelques démos. Fin juin 2016, le groupe entre au studio Purple Skull Music et y enregistre leur nouvel album Confessions sous la direction du producteur Kritoffer Folin. Un nouvel album aux finitions plus diversifiées et probablement le plus unique de SONIC SYNDICATE à ce jour.
Salut les gars, long time no see. Après cinq albums, vous êtes enfin officiellement de retour. Le tout sous un nouveau label, Despotz. Comment allez-vous depuis tout ce temps? Comment avez-vous vécu ce «divorce» ?
Au début, on s'est sentis assez esseulés de ne pas être sous l'étiquette du même label qui nous avait chapeauté depuis toutes ces années. Au début de notre aventure avec Nuclear, nous avions de grands projets pour le groupe mais cela a radicalement changé lorsque notre agent A&R (*Dans l’industrie musicale, l'A&R est l'abréviation d'Artists and Repertoire, une sous-division d’un label discographique responsable de la découverte de nouveaux artistes à qui proposer un contrat) a quitté le monde de la musique. A l'époque, nous l'avions vécu comme un vide existentiel mais je pense, rétrospectivement, qu'il a été une bonne chose de quitter Nuclear et d'intégrer un label comme Despotz Records qui croit réellement en notre groupe. Despotz a d'emblée su que nous voulions briser les chaînes de ce que nous avions l'habitude de proposer et que nous voulions écrire quelque chose de complètement différent. Ils ont véritablement cru en nous et c'est un réel plaisir à la fois pour le groupe et Despotz de faire équipe dans le cadre du nouvel album Confessions.
SONIC SYNDICATE accorde une importance particulière à la famille et l'amitié, comme nous pouvons notamment le voir à travers les différents line-ups depuis sa création. Ne serait-ce pas la raison pour laquelle vos fans sont si fidèles et le groupe si proche de son public, même après tant de mois d'inactivité ? Comme une sorte de grande famille.
Je pense que c'est le cas. Les fans qui sont venus nous voir aux derniers concerts depuis le «nouveau départ» sont des fans de la première heure. Et tous nous disent la même chose : « Vous paressez beaucoup plus heureux sur scène aujourd'hui», ce qui est tout à fait juste. L'alchimie et l'harmonie entre les membres du groupe n'a jamais été aussi bonne. Nous sommes ouverts d'esprit et honnêtes les uns envers les autres et tout le monde veut aller de l'avant avec la même verve. C'est l'élément-clé pour qu'un groupe perdure.
Parlons de votre passage au Japon. Le groupe a toujours été assez célèbre dans le pays. Comment les fans de metal japonais vous ont-ils accueillis en tant que « nouveau » SOSY? Ont-ils été réceptifs aux nouvelles choses que vous aviez à offrir ?
Le Japon, c'était génial, comme toujours ! Nous n'y étions pas venus depuis la tournée de We Rule The Night, ce qui nous ramène à un paquet d'années en arrière. J'ai adoré y revenir et y jouer de nouveaux sons. Ils ont adoré ! Je suppose que le nouvel album devait déjà avoir été leaké en partie, puisqu'un grand nombre de personnes chantaient déjà les nouvelles chansons. Il est formidable de voir à quel point le nouveau son de SONIC est particulièrement bien apprécié du public là-bas.
Par le passé, vous avez tourné aux côtés de grands noms du metal mais aussi apprécié vos propres tournées solos. N'êtes-vous pas nerveux d'être, de nouveau, de simples «invités» de la tournée d'AMARANTHE en Europe ? Ne craignez-vous pas de rester dans l'ombre du grand groupe de death metal mélodique ?
Nous avons vraiment hâte d'être en tournée. Non seulement nous sommes amis avec AMARANTHE, mais nous allons aussi avoir la possibilité de tourner dans des villes où nous ne sommes jamais allés auparavant comme Lyon ou encore revenir dans des villes telles que Marseille ou Paris, où nous nous sommes rendus, pour la dernière fois, il y a des années ! AMARANTHE exploite des sonorités très mélodiques, nos deux styles sont complémentaires. Il en est de même pour SMASH INTO PIECES. De plus, il me semble que nous avons des fans en commun. Nous sommes si impatients d'être en tournée !
SOSY n'a jamais cessé d'évoluer et de changer son line-up. Comment trouvez-vous l'harmonie artistique nécessaire? Avez-vous déjà fait face à une dichotomie des visions musicales ou finissez-vous toujours par être sur la même longueur d'onde ?
Notre principale préoccupation, depuis toutes ces années, a été de ne jamais se répéter. Ce que je veux dire, c'est que cela a beau très bien fonctionner pour des groupes comme AC/DC ou IRON MAIDEN et si vous êtes à fond sur ce genre de musique, cela ne saurait fonctionner pour SONIC dont le résultat serait ennuyeux si la substance musicale restait la même album après album. Nous voyons, dès lors, chaque nouvel album comme une expérience et un défi auxquels tout le monde prend part. Cette fois-ci, l'idée a été d'écrire sur tout ce que nous avons ressenti ces derniers temps. Cet album émane vraiment du cœur de chacun des membres de SONIC. Il n'est donc pas étonnant que l'ensemble du groupe aime ce nouvel album.
Toujours au sujet de vos nouveaux projets, dans les derniers messages postés sur vos réseaux sociaux, vous faites allusion au style singulier et différent du nouvel album. Le tout nouveau single Start a War vient nous surprendre avec son rythme inhabituel. Pourriez-vous nous en dire plus sur les genres musicaux et les styles que ce Confessions explore ? Considérant le ton confessionnel du morceau, pouvons-nous nous attendre à une vocalisation metal plus claire ? Pourquoi explorer non plus uniquement un nouveau style de paroles mais aussi un autre univers musical sur ce nouvel album ?
Chaque album est, pour nous, une expérience et nous essayons toujours, au mieux, de créer quelque chose de nouveau et différent de nos versions précédentes. Start a War était un premier single parfait pour cet album car il est révélateur des différents éléments que nous avons utilisés sur cet album. Je déteste quand les gens catégorisent les groupes en les associant à tel ou tel genre musical. Et je ne pense pas que cela soit une bonne chose pour les groupes eux-mêmes dans la mesure où cela leur indique, à tort, la nécessité de garder le même style musical album après album. En bref, je souhaiterais juste dire que Confessions est un album de pur rock avec une touche moderne. Nous y avons intégré des batteries lourdes, des riffs de guitares saturées et des voix claires mélangés avec un peu d'électronique, le tout sur un fond de paroles qui nous viennent du cœur. Voilà pourquoi cet album nous est si spécial.
Entre l'album éponyme du groupe et Confessions, il s'est passé pas mal de choses. Quand avez-vous été particulièrement inspirés dans la composition de votre nouvel album? Avant ou après votre rupture avec Nuclear ? Vous êtes-vous appuyés sur de vieilles démos restées au placard jusque-là ?
Nous sommes sans cesse en train d'écrire. En tournée, dans l'avion ou tout simplement enfermés dans notre propre studio. Ironiquement, nous avions déjà presque de quoi faire un album complet lorsque Nuclear Blast a décidé de nous laisser partir. Donc, après un temps de réflexion, nous avons décidé de rayer tout cela et recommencer à zéro. Je pense que cela a été une bonne idée de tout recommencer. Nous avons finalement écrit sur ce dont vous voulions véritablement nous exprimer. Et, d'une certaine façon, cela nous a permis de nous extirper de toute cette pression qui pesait sur nos épaules. Je pense que finalement, nous avons gardé quelque chose comme un ou deux riffs des anciennes sessions d'écriture, mais la majeure partie de l'abum a été écrite pendant les premiers mois de l'année 2016.
De nombreux membres de groupes de metal font allusion à la difficulté pour les musiciens à joindre les deux bouts et à vivre une vie financièrement décente. Par exemple, Björgvin Sigurðsson - chanteur guitariste de Skálmöld – a récemment révélé que tous les membres du groupe ne pouvaient pas vivre de leur art et que beaucoup ont dû se trouver un emploi (autre que musicien). Qu'en est-il pour vous les gars ?
Effectivement, ça arrive. Mais cela signifie également que le groupe ne tourne pas assez. Les tournées constituent la principale source de revenus des groupes musicaux. La meilleure façon de soutenir un groupe est de se rendre aux concerts et acheter les articles du merch'. Si un groupe ne tourne pas, il n'y a pas d'argent généré. Plus personne ne se fait d'argent sur les ventes d'albums seules. Notre époque est marquée par une nouvelle ère où les plateformes comme Spotify et Deezer dominent la scène musicale. Ces plateformes sont, cependant, géniales, puisqu'elles permettent d'atteindre un public plus large et ce, plus facilement. De notre côté, nous avons récemment décidé de se consacrer, de nouveau, à 100 % à notre carrière de musicien, ce qui nous permet de tourner davantage. Avant cela, nous avons tous eu des emplois alternatifs, mais toujours dans l'univers de la musique et de l'organisation de concerts.
Un mot pour vos fans européens ?
SONIC SYNDICATE est de retour et cette fois, pour de vrai. Nous allons, désormais, consacrer 100% de notre temps à la musique et faire de notre mieux pour organiser une tournée mondiale une fois notre album Confessions révélé au grand public. Nous avons tellement hâte de revoir tous nos fans et nos amis ! Rendez-vous à Paris !