vistlip est un groupe japonais de visual-kei formé en 2007 et qui combine différents genres, du rock au jazz, créant ainsi leur propre identité musicale. Forts de leurs 15 ans d'expérience et de leurs compétences techniques derrière eux, le groupe a décidé de s'orienter vers une musique plus adulte et sexy avec la sortie de son septième album studio intitulé M.E.T.A. (30 mars).
Le 30 mars, vous avez sorti un nouvel album-studio intitulé M.E.T.A.
Pour ceux qui n’auraient pas encore écouté l’album, comment le décririez-vous ?
Tomo : Tu commences avec une question difficile (rit et pointe du doigt Tohya).
Tohya : Pourquoi moi (rires) ? Je pense qu'Umi est le plus à même de répondre.
Umi : OK, je me lance ! Je pense que ce disque possède un spectre musical assez large. Je pense que les gens qui aiment le Visual Kei de manière générale aimeront ce disque. Je pense également que ceux qui n'aiment pas particulièrement le Visual Kei pourront apprécier pleinement cet album parce qu'il est accessible, brasse large et est à la fois, éclectique. Je crois que nous avons voulu produire un album qui puisse être écouté dans son entièreté par un public mélomane large.
Yuh : Effectivement. Je pense que cet album regroupe beaucoup de genres musicaux, ce qui en fait un disque Pop et mature.
Rui : Je suis d'accord. Si je devais classer l'album dans un seul et unique registre musical, je pense que je lui collerais l'étiquette J-Pop.
Tomo : J-Pop pour adultes néanmoins, car l'album contient des sonorités Jazz et City Pop. Avec ce disque, on a voulu développer une image plus mature, plus posée. Il est moins lourd que nos précédents disques. C'est un album qui possède des sonorités sexy et sensuelles.
Qu’est-ce qu’un album sexy selon vous ?
Tomo : Le côté Jazz. Je pense que la musique Jazz, grâce à son raffinement, élégance, et l'atmosphère qu'elle dégage procure à la musique une dimension sensuelle. Il s’agit aussi de la manière dont les sons et les silences prennent place dans une chanson.
Yuh : Oui, je pense aussi que cette dimension sensuelle est permise grâce aux rythmes un peu plus lancinants et hypnotiques que nos chansons habituelles. Cette dimension est permise grâce à certains accords, plus compliqués, mais aussi grâce à une atmosphère plus nocturne qui se dégage du tout. Le fait qu'il ne s'agisse pas d'un album joyeux joue aussi un rôle là-dedans. Grâce à ce cocktail, ce mélange, l'album jouit d'une dimension sensuelle. Je pense que les tonalités et les accords ont un réel impact sur l’atmosphère d’une chanson.
Je vois.
Était-ce l’idée de départ, la création d’un album aphrodisiaque ?
Tomo : Oui, effectivement (sourit). C'était bien l'idée principale de départ. Il y a à plus de deux ans, on s’est dit qu’on aimerait bien devenir un groupe plus adulte, plus mature, sensuel et sexy évoluant dans un registre musical plus populaire, au sens large. Lors de la composition des morceaux, chacun de nous prenait en lui ce qu’il avait de plus mature, de plus adulte pour créer. On fête cette année nos 15 ans de carrière, je crois qu’on a voulu marquer le coup, en musique, de cette manière-là. Il était temps d’exprimer cette expérience acquise de manière créative. Je crois qu’on avance bien dans ce sens.
Pour se mettre dans l’ambiance, il faut écouter l’album alors (sourit).
Quel est l’origine du titre ?
Tomo : Après consultation avec les autres membres du groupe, on a décidé de nommer l’album M.E.T.A. Avant de séparer les lettres par des points, j’avais proposé le nom META car il connote l’idée de diversité et de force. Le mot méta signifie aller plus loin que le commun et l’ordinaire. Le suffixe quant à lui signifie changement ou altération. Ce mot vraiment intéressant. En séparant les lettres par des points, non seulement on s’éloigne de nom de l’entreprise Facebook, mais on gagne aussi un coté mystérieux et complexe. Tu peux ajouter n’importe quelle définition aux lettres. Par exemple, le M peut signifier music, le E peut signifier entertainment, le T peut signifier toxic (dans le sens fripouille) et A, art. Vous pouvez laisser libre court à votre imagination. J’avais également en tête le mot transcender, pour émettre l’idée de transcender la réalité, vivre et rester vivant dans la tête de nos fans et le mot transverse comme pour inviter les mélomanes à nous rejoindre dans notre monde virtuel. Je parle un peu trop… Je vais laisser la parole aux autres.
Merci pour ces explications détaillées.
Pouvez-vous m’en dire plus sur votre manière d’enregistrer ?
Tohya : Habituellement, on enregistre dans l’ordre suivant : la batterie, la basse, les guitares et la voix. Pour cet album, les choses ont été un peu différentes pour diverses raisons comme le manque de temps. Cette fois-ci, on a enregistré nos parties respectives de manière dispersée et morcelée, dans un ordre différent qu’à l’accoutumée. Cet album a été un peu plus difficile à finir. Mais cela a eu de bons côtés. J’ai pu enregistrer mes parties dans un studio différent ce qui m’a poussé à trouver de nouvelles idées artistiques. Grâce à la contrainte de temps, j’ai pu optimiser le mien, cela m’a stimulé. Bien souvent, les conditions difficiles et les obstacles, poussent les gens à explorer la voie de la créativité. La contrainte devient un stimulant. On a enregistré dans le studio de Levin (du groupe La’cryma Christy). C’est un batteur super talentueux, j’ai pu recevoir de très bons conseils.
Quel genre de conseils ?
Tohya : Je lui ai fait écouter toutes mes parties de batterie. Pour chaque morceau, il m’a donné des conseils artistiques, des conseils sur ma façon de jouer. Il me donnait son opinion sur les sonorités, les nuances, les ambiances. Des conseils de musicien, des conseils d’un réel professionnel. Cela m’a beaucoup aidé.
Avez-vous d’autres anecdotes particulières quant à l’enregistrement de l’album ?
Yuh : En ce qui me concerne, le procédé créatif et l’enregistrement ont été un peu différents de ce que j’ai fait par le passé. Cette fois-ci, j’ai utilisé bien plus d’effets de distorsion, pour créer des sons saturés, distordus plus adaptés à la musique Pop. J’ai également utilisé des guitares à 6 cordes à la place de mes habituelles guitares à 7 guitares dans le but d’obtenir un son plus clair et épuré. Tout était nouveau, c’était rafraîchissant.
Rui : Ce qui m’a le plus stimulé avec cet album, c’est de pouvoir jouer un large spectre musical. En tant que musicien, j’ai beaucoup apprécié ce défi.
Umi : Je n’ai pas l’impression que le processus d’enregistrement était si différent de ce qu’on a fait auparavant. On a simplement essayé de trouver de nouvelles façons d’être créatifs. Mais je crois qu’on a toujours été comme cela, on a toujours essayé d’être créatifs. Pour ce disque, le son de la batterie et de la basse est bien plus cru et direct. L’aspect le plus intéressant quant à l’enregistrement de l’album selon moi est le fait qu’on s’est vraiment très bien entendu. Il a été facile de travailler ensemble. Ç’a été une vraie collaboration entre musiciens. On s’est beaucoup concerté, on a beaucoup discuté des aspects artistiques de l’album. On s’est beaucoup amusé à le faire et en fin de compte, c’est ce qui est le plus important à mes yeux. Ce disque a été créé dans une réelle ambiance bon-enfant.
Tomo : En ce qui me concerne, j’ai pu facilement écrire les paroles, comme à l’accoutumée. J’ai pu exprimer mes sentiments aisément. Bien qu’on ait enregistré cet album dans un nouvel endroit, un autre studio, j’ai pu m’impliquer dans la profondeur du texte. J’ai pu plonger dans mon moi intérieur et explorer ce qui se présentait à moi. Ce que j’ai le plus aimé dans cet enregistrement, c’est, comme l’a dit Umi, l’atmosphère amicale et chaude. Les autres membres étant aux alentours, on a pu trainer ensemble. On a beaucoup ri. C’était cool !
2022 marque votre 15ième anniversaire.
Comment pensez-vous avoir évolué en tant que musiciens au travers des années ?
Yuh : On est tous devenus de meilleurs musiciens. La musique qu’on joue actuellement aurait été inconcevable et difficile à jouer à l’époque. Je pense qu’on a développé un œil aiguisé vis-à-vis de la musique et de notre direction artistique. On n’aurait jamais pu jouer la musique qu’on crée aujourd’hui. Je crois que notre palette musicale s’est enrichie et diversifiée. Je pense que globalement on est tous, individuellement, de meilleurs musiciens et par conséquent, un meilleur groupe.
Quelle est l’histoire la plus marrante ou intéressante du groupe jusqu’à maintenant ?
Le groupe : L’étranger !
Rui : La première fois qu’on a été à l’étranger, c’était en France pour la Japan Expo, en 2009. C’était une expérience incroyable. Aller à l’étranger pour la première fois est une expérience unique qui reste à jamais graver dans une vie. C’est probablement l’un des moments les plus excitants dans la vie d’un individu.
Yuh : On a aussi été en Finlande et à Taiwan. Les différences de culture sont intéressantes et enrichissantes. Tout est différent : les langues évidemment mais pas seulement, les marchés, les rues, les vêtements, la nourriture. C’est vraiment une superbe expérience. Sauf pour Umi, il a été arrêté à cause d’un malentendu.
Umi : Ouais… J’ai été interpellé par un vigile de supermarché en France. Il a très certainement cru que j’avais volé quelque chose dans le magasin pour lequel il travaillait. Bref, pour faire court, je fais mes affaires quand soudainement, un mec baraqué, musclé vient vers moi et m’emmène dans un coin isolé du magasin. Il commence à me parler en français, vite et de manière colérique. Je n’ai rien compris (sourit). Je lève les mains et dis "OK, OK, tout va bien, tout va bien" (en japonais). Grosse erreur ! Il m’empoigne et me jette hors du magasin. Après un petit moment, Je comprends qu’il veut voir mon passeport que je n’ai, évidemment, pas sur moi. La poisse ! Il vide mon sac, constate que je n’ai rien volé. Il remet tout violement à l’intérieur du sac et fait signe de la main pour que je m’en aille. La raison à tout cela, c’est qu’il y avait une pancarte à l’entrée qui stipulait de mettre ses affaires, petits sacs inclus, dans un grand sac fermé. Je ne sais pas à quoi est dû cette règle assez étrange mais le fait est que je ne l’ai pas respectée. Comme tu peux t’en douter, je ne sais pas lire le français (sourit).
J’ai honte. Passons à une autre question (le groupe éclate de rire).
Umi : Aussi embarrassant soit-il, c’est devenu une super anecdote à raconter (rires). C’était mon devoir de respecter les règles. J’aurais dû être au courant.
Quel a été le plus bel accomplissement du groupe ces 15 années ?
Umi : C’est vraiment très excitant d’être de plus en plus contacté par les journalistes, les médias, et médiums très différents (en ligne, publication imprimée, la télévision). Le groupe intéresse de plus en plus de gens. En ce moment, on est sollicité pour des entrevues. Comme aujourd’hui. Depuis la sortie de M.E.T.A particulièrement, des articles fleurissent par-ci par-là. C’est flatteur et encourageant. D’un point de vue personnel, cet engouement vis-à-vis du groupe est très appréciable.
Tomo : Je vais dire quelque chose d’assez semblable à ce que vient de dire Umi. Le plus bel accomplissement du groupe, pour moi, c’est le fait de pouvoir réunir beaucoup de monde devant nous lors de nos concerts. Le fait d’avoir de plus en plus de gens nous soutenir. Le fait que notre musique touche du monde. Je pense notamment au concert qu’on a donné au Tokyo Kokusai Forum Hall A, qui a accueilli un public conséquent. J’en garde un merveilleux souvenir. J’aimerais beaucoup pouvoir rejouer dans un endroit d’une telle envergure.
Quels sont vos souhaits et espérances pour les 15 prochaines années ?
Rui : Pour les 30 ans du groupe…
Umi : Sachant que nous vivons dans un monde digital et globalisé dans lequel les services musicaux de streaming, tels que iTunes et Spotify, facilement accessibles, les frontières de la musique sont tombés. La musique n’a jamais été aussi accessible à travers le monde qu’elle l’est actuellement. Mon plus grand souhait aujourd’hui, c’est toucher un publique international. Je ne sais pas combien de temps cela va prendre mais c’est mon but ultime. J’aimerais que la musique du groupe soit écoutée par un public international.
Est-ce que vistlip a un message à faire passer ?
Que voudriez-vous que les gens retirent de votre musique ?
Tomo : Les gens ont tendance à penser que la musique n’est pas importante. Elle est souvent passée au second plan. Alors qu’en fait, la musique, c’est la vie. La musique est partout, tout le temps. C’est l’une des choses les plus puissantes dans la vie. Je ne peux pas imaginer la vie dans la musique, les mélodies, les harmonies et les paroles qui les accompagnent. La vie serait vide et ennuyante. La musique, peu importe son genre, a la capacité de transmettre des émotions, que cette émotion soit joyeuse ou triste. L’effet de la musique sur les gens est considérable. Elle a le pouvoir de réunir le monde. La musique est inspirante. La musique peut changer le monde. Le message que je veux faire passer à travers notre musique, c’est que la musique est une pièce maîtresse de la vie. La musique est précieuse. La musique peut nous aider à traverser de terribles épreuves. Écouter de ma musique est aussi une méthode simple et efficace de changer ton humeur et soulager un stress accumulé.
Umi : À mon tour de rejoindre Tomo sur ses dires. J’aimerais que la musique soit considérée pour ce qu’elle est, un trésor. J’aimerais que la musique soit abondante dans la vie des gens. Qu’elle nous accompagne constamment, qu’elle nous aide, nous rende meilleurs, qu’elle déteigne sur notre vie. La vie est plus intéressante et amusante avec la musique. Ne la relayez pas au second rang. Écoutez de la musique ! Croquez la vie à pleine dent avec la musique à vos côtés.
En tant que fans, qu’attendez-vous de la musique des autres ?
La même chose, je présume.
Tohya : Quand j’écoute une chanson pour la première fois, je ressens une émotion particulière. Je me sens dans un état particulier. Quand je l’écoute une nouvelle fois, disons, quelques années plus tard, je ressens la même émotion. C’est ce que je recherche dans la musique. Les émotions et la musique sont intimement liées. La musique a le pouvoir de produire de forts états émotionnels. La musique possède un lien très fort avec notre palette émotionnelle.
Merci pour ces réponses aussi intéressantes les unes des autres.
On va passer à la deuxième partie de l’interview qui est bien plus légère avec un jeu intitulé "et si". Si vous deviez décrire l’album en un seul mot, lequel serait-ce ?
Tomo : Sexy.
Tohya : Coloré.
Umi : Dramatique.
Rui : Artistique.
Yuh : Il faut que je choisisse un mot aussi ?
Umi : Oui. Il est dur de la feuille lui (rires).
Yuh : Bon alors, innovation.
Si vous pouviez passer une journée dans le corps d’un autre membre du groupe, lequel serait-ce ?
Tohya : Pour une journée, je choisirais Tomo. J’aime le karaoké. J’aime chanter. J’adorerais savoir ce que cela fait de chanter devant un public. J’aimerais charmer. Les gens. Cela a l’air vachement jouissif.
Tomo : Mais qu’est-ce que tu racontes (air gêné) ?
Rui : Je choisis Tomo. Cela fait 15 ans qu’on fait ça mais je me demande toujours ce qu’il se passe dans sa tête quand il écrit les paroles des chansons. J’aimerais comprendre son processus de création, sa vision du monde. J’aimerais percer le mystère.
Yuh : Je choisirais Rui. Il est très talentueux et a toujours des idées. Son imagination est débordante. Sa manière de penser et différente de la mienne ce qui rendrait l’expérience vraiment intéressante.
Umi : Je n’ai pas envie de vivre dans le corps de l'un de ces mecs (rires).
Rui : Ne triche pas.
Umi : Si vraiment je n’avais pas le choix et qu’on mettait le couteau sous la gorge, je choisirais Tohya. La raison étant qu’on est très différents l’un de l’autre. On est aux antipodes et du coup, cela serait intéressant de devenir une personne complètement différente de celle que je suis. Le jour suivant, je réfléchirais à ma personne. Sérieusement, Tohya est le compositeur principal du groupe, il a un beau sens de l’art. Il a plein d’idées, tout le temps. J’aimerais savoir ce que cela fait, j’aimerais goûter à cela… Je n’ai pas envie de goûter à Tohya, je dois faire attention à mes mots ! Mais finalement, ce serait toujours "moi" dans le corps de Tohya. C’est la raison pour laquelle j’ai dit ne pas vouloir changer de corps.
Tomo : Je choisirais Umi pour ces compétences en communication. Il est facile de discuter avec lui, il a une personnalité posée qui met les gens à l’aise. Il est direct et authentique. Il s’ouvre facilement et est confiant. J’aimerais bien pouvoir parler aux gens de manière chaleureuse et amicale directement, à la première rencontre. Mais, cela est impossible. Je suis anxieux socialement parlant, je me sens stressé dans la plupart des situations qui impliquent une relation à l’autre.
– Je ne l’aurais jamais deviné. Tu as l’air vraiment très loin d’être socialement maladroit.
Umi : Tu vois ! Parle mec.
Tomo : Je vais commencer à transpirer nerveusement (sourire gêné).
Umi : Honnêtement, ils sont tous extrêmement très timides.
Si vous vous réveilliez demain avec une nouvelle qualité, laquelle serait-ce ?
Umi : J’aimerais avoir un corps complètement opérationnel sans sommeil. J’aimerais avoir un corps et un esprit qui se ressourcent seuls, me laissant rafraîchi et alerte à tout moment. J'aimerais que mon cerveau fonctionne correctement sans avoir besoin de dormir. J’ai l’impression que les journées sont trop courtes.
Rui : Le déplacement instantané. J’aimerais pouvoir me téléporter. J’aimerais pouvoir aller où je veux instantanément, quand je le souhaite (plaçant son index et son majeur sur son front comme Son Goku quand il se téléporte).
– Mais c’est de la magie ça.
Yuh : Dans ce cas, j’aimerais avoir plein de pouvoirs. Notamment celui de devenir qui je veux. J’aimerais pouvoir altérer mon apparence physique et vivre dans la peau de personnages différents, être quelqu’un de différent chaque jour.
Tomo : C’est de la triche. Ce n’était pas la question.
Tohya : Je voudrais être un génie de la musique. J'aimerais posséder une capacité naturelle à comprendre n'importe quel instrument, à faire un grand morceau de musique comme un puzzle, en essayant de comprendre comment toutes les différentes parties doivent s'emboîter pour faire la meilleure chanson. J'aimerais avoir la maîtrise, la compréhension, la profondeur émotionnelle et les compétences techniques de n'importe quel instrument de musique. J'aimerais tout savoir sur la musique.
Tomo : C'est encore lié à la communication (sourire). J'aimerais être naturellement doué pour les langues et pouvoir les apprendre facilement. Je voudrais être polyglotte. J’aimerais, au moins, pouvoir parler anglais.
Mais, ça peut arriver. Tu peux le faire !
Si vous deviez écrire votre autobiographie, quel nom choisiriez-vous ?
Tohya : Jinsei Otsukare-Yanma.
NOTE : Le mot jinsei signifie, vie. Le terme otsukare-yanma est un jeu de mots utilisant l’expression otsukare-sama, qui signifie merci pour le travail effectué, merci pour l’effort. Elle est utilisée dans de nombreux contextes au Japon.
Tomo : Et du coup, personne ne comprendrait. Ce n’est pas judicieux.
Tohya : Il s’agit de mon livre, je l’appelle comme bon me semble (smiles). C’est un titre qui me ressemble. J’utilise souvent cette expression inventée par mes soins. Ce titre signifie que j’ai vécu beaucoup de péripéties dans la vie et voici le récit de cette vie.
Umi : C’est valable. Moi, je l’appellerais Ningen (être-humain). Ce titre mettrait en avant ma personne, un être-humain et le fait d’exister en relation à l’autre, les autres êtes-humains. Ce titre mettrait en avant les interactions qu'entretiennent les individus au sein d'une société, les relations humaines.
Rui : Mon autobiographie serait intitulée Positive et celle de Tomo, Negative.
Tomo : OK. Il faudrait les mettre en vente le même jour.
Yuh : La mienne serait l’entre-deux, Grey Zone.
Si vous pouviez devenir un animal, lequel choisiriez-vous ?
Umi : Un corbeau.
– C’est compatible, je trouve.
Umi : Je sais qu’ils sont considérés comme une nuisance pour certains, mais je les adore. J’en ai un chez moi qui est très réaliste. Les corbeaux sont des créatures mystérieuses, ils sont beaux et forts. Leur capacité à voler les rend d’autant plus attractif selon moi. Je choisis le corbeau.
Rui : Le serpent. Parce que non seulement cet animal est-il beau mais il est aussi l’un des plus vieux symboles utilisés en mythologie. Il représente la dualité entre le bien et le mal. Sur scène, ma façon de bouger rappelle celle d’un serpent. Je fais peut-être cela consciemment.
Tomo : C’est vrai que tu zigzagues sur scène (fait un geste avec sa main et réfléchit).
– Je t’imagine bien en chat.
Tomo : Vraiment (sourit) ? Un lion, alors. C’est le roi, il est envié de tous.
Umi : Qu’est-ce que tu sous-entends par-là (rires) ?
Tohya : Pour ma part, l’oiseau qui parle, le perroquet. J’aimerais entendre à quel point je suis mignon quand je répète les mots de mon maître ou maîtresse (sourit). J’adorerais ça !
Tomo : T’es sérieux là (rires) ?
Yuh : Le léopard des neiges est l’un des plus beaux animaux qui existent mais si je devais me réincarner dans un animal, je choisirais le ratel. Il est particulièrement tenace et endurant. S’il est attaqué par un serpent ou même un scorpion, il est capable d’en neutraliser le poison. Les crocs d’un lion ne peuvent transpercer son corps, il est très résistant.
Je ne connaissais pas.
Si vous n’étiez pas devenus musiciens, que feriez-vous aujourd’hui ?
Tohya : Prof de math.
Rui : Esthéticien.
Yuh : Joueur de football.
Tomo : Chef cuisinier. J’adore cuisiner et boire de l’alcool (sourit).
Umi : Il sait très bien cuisiner, vraiment. Et moi, j’aurais travaillé dans l’univers de la mode ou le design. Je serais resté dans le domaine de l’art quoi qu’il en soit. Si je remonte à l’enfance, je voulais devenir boulanger. J’adore le pain… Et les ramen.
Umi, tu as d’ailleurs créé la pochette de l’album. Qu’est-ce qui t’a inspiré ?
Umi : C’est difficile de le décrire avec des mots mais en gros, ce qui s'est passé, c'est qu'une image générale est apparue dans un coin de ma tête une fois l'enregistrement terminé. Contrairement à notre façon de procéder classique qui consiste à dessiner ce que raconte les chansons, j’ai fait écouter les morceaux à des artistes qui nous connaissaient et d’autres qui ne nous connaissaient pas, et en fonction de leurs retours, de leurs impressions, j'ai fait le design de la pochette.
Oh, intéressant.
Si vous pouviez contrôler un élément, lequel choisiriez-vous ?
Air, eau, terre, feu ?
Tohya : Fastoche, l’air. L'air est l'élément le plus puissant. Tu peux utiliser l'air pour maîtriser les autres éléments. Les autres éléments sont fondamentalement inutiles. Penses-y une seconde. Tu peux faire ce que tu veux avec de l'air. Tu peux assurément transformer tous les autres éléments majeurs en sous-catégories grâce à l'air. Tu peux également créer des combinaisons puissantes. C'est le meilleur.
Rui : J’allais dire le feu…
Umi : Le feu.
Yuh : La réponse de Tohya me perturbe, je ne sais plus…
Tomo : Et l’éclair alors (dit-il sarcastiquement pour perturber d’avantage Yuh) ?
– Ne triche pas à ton tour (rires).
Merci beaucoup pour cette entrevue.
Comme on dit, otsukare-sama desu.