BAD TRIPES s'inspire d'un fait divers sordide et sort un clip pour Valya

Pierre Sopor 31 décembre 2024

Derrière ses explosions grimaçantes, ses couleurs criardes et ses sourires possédés, Bad Tripes continue d'explorer le sordide et de défendre les freaks, les laissés pour compte et les victimes de violence en mélangeant références cinématographiques ludiques et horreurs bien réelles. Une position que le dernier album du groupe de metal indus horrifique explicitait toujours plus sur son dernier album, La Vie la Pute (chronique), et un ton plus déprimé encore malgré son exubérance. Le clip de Valya se découvre plus bas et continue d'explorer le désespoir avec une rage viscérale cathartique, donnant une voix à celles qui n'en ont plus. Le groupe explique :

"Valya fait référence à Valentina Grigoryeva, une jeune Russe morte en direct devant des centaines d'internautes durant un livestream de son conjoint, Stas Reshetnikov, AKA Stas Reeflay. Entre deux vidéos de gaming classiques, ce charmant garçon s'adonnait au « trash-streaming », consistant à réaliser des défis toujours plus dégradants et violents contre de l'argent, le tout sur fond d'alcool.
Le 2 décembre 2020, à la demande d'un spectateur proposant une coquette somme, Stas Reeflay enferme Valentina Grigoryeva sur le balcon de leur appartement en sous-vêtements, après l'avoir aspergée d'eau glacée. Il l'y laissera quelques minutes avant de la délivrer... et de la découvrir sans vie. Pendant 2 heures, Reeflay laissera la caméra tourner, pleurant face caméra en tétant sa bouteille de vodka, avec le cadavre de Valya en arrière-plan.
Plusieurs YouTubeurs spécialisés dans le true crime se sont penchés sur cette histoire, avec plus ou moins de détails et de rigueur (certains affirment que la jeune femme étaient enceinte, d'autres le réfutent...). J'ai beau être un catalogue de faits divers sur pattes, celui-ci m'a vraiment marquée par sa singularité, avec ce combo de misère économique et intellectuelle, de violence banalisée, de misogynie décomplexée, et de voyeurisme. Des tas de gens assistaient aux humiliations et aux violences perpétrées par ce mec et s'en délectaient. Une fois le drame arrivé, personne n'a assumé : ni Reeflay, qui s'estime avoir été encouragé par les internautes, ni ces derniers, qui ne se voient pas comme des pousse-au-crime".