En bientôt deux ans, l'Atomic Cat est devenu un refuge incontournable pour les amateurs de musiques industrielles et d'univers post-apocalyptiques ou cyberpunk, notamment avec les fréquents concerts qui se déroulent sur sa petite scène. On y retrouvait d'ailleurs Alien Mekanik qui venait présenter en live les titres de son second album, La Colère de Dieu (chronique).
Ce qui séduit d'emblée chez Alien Mekanik, c'est cette approche atypique, s'affranchissant des étiquettes. Dark electro, metal industriel, gothic rock : ils nous brassent tout ça pour nous proposer quelque chose d'à la fois cérébral et viscéral, avec des textes soignés et des rythmiques au groove irrésistible. Après avoir investi notamment la scène de Petit Bain à deux occasions, c'est avec un line-up remanié depuis l'an dernier que le trio, également passé récemment par l'indispensable International et ses soirées goth hebdomadaires, prend place sous les spots verts de l'Atomic Cat. La configuration est certes moins luxueuse que sur la célèbre péniche du quartier de la Bibliothèque mais on gagne en proximité et en visibilité : après tout, ce n'est pas parce que l'on s'approprie Alice des Sisters of Mercy pour en faire un hit dancefloor imparable qu'il faut noyer le public dans la fumée ! On peut donc mieux profiter de l'énergie d'Olivier Korbo au chant, très impliqué et à la diction si distinctive qui véhicule une forme de menace sinistre (2001), ainsi que les expressions qui tendent ses traits. Le public se dandine sur Boris l'Araignée, amusante reprise en français d'un titre des Who et sur Treesome in Heaven mais les plus récents titres d'Alien Mekanik révèlent une face plus lourde et métallique, à l'image des riffs d'I Wanna Be Cloned by You.
Dans une légère brume, avec ses couleurs vertes irréelles, dans la chaleur étouffante de ce sous-sol à la déco post-apo, la performance a de la gueule, à la fois théâtrale et légèrement décalée, grimaçante mais classe. Sans maquillage ni autre gimmick qu'un bâtonnet d'encens allumé en début de set, Alien Mekanik dégage une forme de sincérité élégante tout en donnant à son set des airs de prêche blasphématoire. Brebis égarés, laissez-vous donc guider par ces mélodies lugubres, ces rythmiques entraînantes et ces malédictions déclamées : on sait s'amuser sous terre !