Youth Code
YOUTH CODE qui passe en France, c'est déjà un mini événement à lui tout seul. Mais alors sur la scène de l'Olympia, on ne pouvait pas passer à côté ! Le duo Californien venait y défendre son dernier album, l'excellent Commitment to Complications (chronique) et, accessoirement, ouvrir pour CARPENTER BRUT, star de la soirée.
Autant dire que le public de la tête d'affiche, bien qu'éclectique et probablement habitué à des groupes énervés, ne s'attendait probablement pas à ce déferlement de rage et d'énergie dès les premières secondes lorsque que Sara Taylor débarque sur scène comme une furie et commence son set par un hurlement. Il faut dire que YOUTH CODE est loin d'être un DJ set d'un artiste plus ou moins proche de la scène synthwave, mais plutôt une bonne dose d'EBM / indus à la SKINNY PUPPY, en plus punk.
Le duo se donne à fond, avec d'un côté Ryan George derrière ses machines et de l'autre Sara Taylor qui gambade partout en sautant et hurlant, balançant missiles sur missiles au public de l'Olympia qui se prend au jeu et en redemande. Que ce soit les refrains furieux de Shift of Dismay et Transitions ou l'intensité de la plus lente Dust of Fallen Rome, YOUTH CODE garde la même patate tout le long d'un set qui semble bien court. On peut juste regretter que Ryan George n'ait pas eu droit à un micro qui fonctionne : on aurait bien aimé l'entendre donner de la voix quand il s'y mettait !
Le groupe a assuré, le public s'est échauffé : mission accomplie pour YOUTH CODE. Vivement que ces deux-là reviennent en France parce que ça envoyait grave, en plus d'assurer la partie "humaine" de la soirée, CARPENTER BRUT étant bien plus mystérieux et distant.
Setlist :
01. Commitment to Complications
02. Shift of Dismay
03. Anagnorisis
04. Tigers Remorse
05. The Dust of Fallen Rome
06. To Burn your World
07. For I am Cursed
08. Transitions
09. Avengement
10. Carried mask
11. Consuming Guilt
Carpenter Brut
CARPENTER BRUT n'est pas spécialement rare sur scène : le projet de Frank B. Carpenter se produisait à la Cigale il y a moins de deux ans. Et même dans une salle pouvant accueillir le double de monde, la soirée était complète depuis un moment. Avec un nouvel album sorti par surprise il y a quelques jours (chronique), CARPENTER BRUT avait donc de nouvelles choses à nous montrer et une horde de fans prête à trémousser son popotin.
Dans le public, on croise de tout, comme en témoigne la variété de tee-shirts croisés : pas mal de groupes de metal, quelques trucs Star Wars, et même des IGORRR et PUNISH YOURSELF. CARPENTER BRUT fédère un large public avec sa musique décomplexée et son imagerie horrifique kitch absolument jouissive. Avant le début du concert, les consignes données aux photographes sont claires : pas de plans sur les visages : seuls sont autorisés les plans d'ensemble ou les silhouettes. L'artiste cultive son mystère et le justifiait récemment d'un truculent "Quand tu vas au resto, tu demandes pas à voir la gueule du chef" dans une interview accordée à Fier Panda. Avec la fumée, l'absence de lumières de face et le grand écran derrière eux, on n'aurait de toute façon pas pu faire autrement !
Quand le concert commence enfin, après que la sono ait diffusé Africa de TOTO à un public visiblement adepte, on se souvient vite de cette particularité de l'Olympia : son sol rebondissant. C'est incroyable comme ça secoue quand toute la foule se met à taper du pied et à sauter dans tous les sens. Il faut dire qu'en attaquant direct avec Leather Teeth puis Division Ruine, CARPENTER BRUT ne laisse pas vraiment au public le temps de rentrer progressivement dans l'ambiance. Si le nouvel album est moins sombre et violent que ce à quoi nous avait habitué Trilogy, ça n'empêche pas d'anciens titres plus durs comme Meet Matt Stryker ou Turbo Killer de cartonner. Sa courte durée permet de caler un paquet de nouveaux titres dans le set, qui passent nickel parmi les classiques plus anciens. Si on a pu lire ici ou là des avis partagés sur le disque, sur scène il fait l'unanimité.
La foule se trémousse, ça sautille, ça pogote et ça slam. La batterie et la guitare apportent un vrai plus aux morceaux, en plus de nous épargner le coup du mec derrière son mac planqué sous sa capuche pendant une heure : c'est du live, quoi. Derrière le trio, il y a un grand écran. Et sur l'écran, il y a des filles pas trop habillées qui font de la gym et se font trucider, des trucs écrits en rose et un gros logo rouge : on est plongés dans un univers retro où rien ne se passe après 1987 et où il était encore acceptable socialement de trucider des filles qui font de la gym. Heureusement, personne n'était en body à l'Olympia, il aurait fallu appeler les flics. Et alors que l'ambiance atteint son paroxysme après l'enchaînement Le Perv / Maniac où la foule chante le refrain du hit de Michael Sembello, tout s'arrête brutalement. Le trio salue rapidement le public et quitte la scène, les lumières se rallument, il est 21h50 et le concert est terminé.
CARPENTER BRUT sur scène est une expérience étrangement paradoxale : malgré la certaine froideur des musiciens, muets, statiques et cachés dans la fumée et les ténèbres, le résultat est carrément rock'n'roll. C'était trop court certes, mais quel bon concert ne l'est pas ?
Setlist :
01. Leather Teeth
02. Division Ruine
03. Roller Mobster
04. Beware the Beast
05. Wake Up the President
06. Chew BubbleGum and Kick Ass
07. Turbo Killer
08. Paradise Warfare
09. Cheerleader Effect
10. Meet Matt Stryker
11. Monday Hunt
12. Inferno Galore
13. Sexkiller on the Loose
14. Disco Zombie Italia
15. Hairspray Hurricane
16. Le Perv
17. Maniac