Cela faisait une bonne dizaine d'années que CHRYSALIDE n'avait pas remis les pieds au Klub (d'ailleurs, on y était) et le retour du trio dans le plus célèbre sous-sol parisien après avoir écumé des salles plus importantes peut surprendre... Mais on est en août, et le parisien a entamé sa migration annuelle et déserté son habitat naturel le temps d'aller faire bronzette ailleurs. Il n'y a pas foule à Paris, et le choix d'une salle plus intime est tout à fait judicieux pour ce "concert spécial". Avant l'ouverture des portes, le groupe recouvre les murs de la salle de messages qui nous plongent dans son univers, accompagnés du mot "Postpop". Un jeu de piste à venir ? Peut-être. Si vous êtes sages, on aura bientôt une interview pour vous histoire d'éclaircir tout ça.
Le concert démarre comme leur monumental album Don't Be Scared, It's About Life, avec Who's Still Alive en guise d'intro et Traders Must Die juste après histoire de mettre tout le monde d'accord : CHRYSALIDE sur scène, ça saigne. Les trois musiciens arrivent recouverts de coulées d'encre noire et de messages tirés de leurs chansons, les deux frangins Syco et Arco Trauma scandant et hurlant à tour de rôles les textes alors que, derrière eux, Yoann Amnesy bidouille des machines au look cyberpunk approprié, s'emparant de temps à un autre du micro. La température monte vite Klub : les concerts de CHRYSALIDE dégagent une intensité particulière, et la proximité avec le public que permet la salle donne à la soirée un côté très punk. Ajoutons à cela un plafond bien bas, des murs en vieilles pierres et pour seul éclairage une lumière noire et quelques stroboscopes et on obtient la parfaite soirée indus underground, intimiste et sauvage qui sent bon l'humidité et la sueur. La musique de CHRYSALIDE a quelque de chose qui prend aux tripes de particulièrement authentique : le groupe ne se cache ni derrière des postures bidons, ni derrière un écran de second degré ou un univers fictionnel, leur performance est sincère, directe et pleine de rage. Le set passe à une vitesse affolante, ménageant quelques respirations avec des titres plus calmes comme Cynicism is a Poison par exemple, jouée entre les murs de son que sont Not my World et Anger is a Show. Question Everything, Noize Guerilla, Personal Revolution et We Are Not Cursed semblent secouer le public tout particulièrement. Pour finir, on a même droit à un nouveau titre, Future. Un lien avec toutes ces affiches partout ? On espère en savoir plus prochainement, mais en tout cas l'avenir s'annonce toujours aussi passionnant du côté du groupe alsacien.
Après pas loin d'une heure et demi de concert, le trio quitte la scène et file dans sa loge. On n'a pas vu le temps passer, plongés comme on l'était dans cet univers puissant, bruitiste et viscéral. CHRYSALIDE réussit avec des lumières assez minimalistes et des codes visuels simples (du noir, du blanc, un peu de peinture bien crade) à créer un monde unique et personnel et à nous y plonger le temps d'une soirée. On quitte le Klub comme remonte à la surface pour respirer et revenir petit à petit à la réalité, les tympans traumatisés. C'était trop bien.
Setlist :
01. Who's Still Alive
02. Traders Must Die
03. Since You Wear the Black Tie
04. Substance Over Style
05. Last Candle
06. Not my World
07. Cynisism is a Poison
08. Anger is a Show
09. We Are Food for Worms
10. Question Everything
11. The 4th World War
12. Noize Guerilla
13. Personal Revolution
14. We Are Not Cursed
15. Rest In Silence my Friend
16. Future