DECAYS, le groupe japonais mené par Die (DIR EN GREY) et Kei Kashiyama (MOON CHILD), a sorti son premier mini-album intitulé Red or Maryam le 16 décembre 2015 et l’a présenté sur la scène du Shinjuku BLAZE Tokyo (JP) le 24 du même mois. Pour rappel, l’ambiance festive émanant de cette soirée était tombée à point nommé pour le réveillon de Noël. Quatre mois plus tard, le groupe était de retour à Tokyo pour jouer le final de sa deuxième tournée, TOUR2016 PINK=FLORID. C’est ainsi dans la salle pleine à craquer de Shinjuku ReNY que DECAYS s’est montré sous un jour nouveau semblant ouvrir la porte vers une ère prometteuse !
Ralliant la chanteuse/guitariste Ataru Nakamura et violoncelliste Ayasa dans ses rangs, le groupe se voit grandit, bien plus fort qu’il ne fut : la musique autant que la performance scénique a gagné en intensité et assurance. Ce line-up reconfiguré a fait preuve d’efficacité technique et alchimie certaine très appréciable en live. Bien que différents éléments ont été injectés au projet, son essence et énergie motrice demeurent intactes : DECAYS évolue toujours dans un univers musical pop-rock alternatif duquel émane un doux parfum de mélancolie. Ici encore, des sortes de montres futuristes à lumière LED ont été prêtées au public. Pendant le concert, elles diffusaient différentes couleurs et clignotaient selon les rythmes changeants des titres du set. Ces gadgets ont bien amusé et divertit le public, mais durant un court moment uniquement. Die ne s’est pas fait voler la vedette bien longtemps, le frontman a complètement hypnotisé la foule, et ce sans interruption. Que cela soit aux côtés de ses partenaires de longue date DIR EN GREY ou ceux nouvellement unis DECAYS, l’homme fédère la foule autour de son énergie, virtuosité et aura séductrice.
Avec DECAYS, il endosse le rôle de chanteur conjointement à celui de guitariste qu’il mène sans aucune difficulté sur scène. Dans un Shinjuku ReNY over-blindé, il a d’abord mené sa troupe avec une prestance affirmée et maîtrisée, qu’il a rapidement partagée avec Ataru Nakamura dont le charisme indiscutable a le pouvoir de devenir un pilier fondamental de l’attrait et charme de ce groupe, si ce n’est déjà le cas. L’aise de cette dernière a d’ailleurs quelque peu étonné sachant qu’elle n’a joué que quelques concerts seulement avec DECAYS. Sur ‘Emotion in Motion’, que cela soit avec son instrument ou sa voix, elle a montré toute l’étendue de son talent. Bien qu’elle irradiait la lumière, personne n’a été laissé pour compte ni en désavantage. Tous les membres actuels sont multi-talenteux et ont eu l’occasion de l’exprimer.
Sur Velvet no Tori, G.Terrence a pris d’assaut la scène avec sa basse et sa voix. Peu après, Asaya a joué un solo de violon très émouvant. De beautiful à after beautiful — une outro plus ou moins improvisée — la tension et température sont montées aussi vite qu’un battement de cil ! Cette tendance s’est confirmée et accentuée lorsque Chidony, sautillant sans arrêt, a joué son set de DJ. La très joyeuse ke sera sera (qué sera sera ?) a pris le relai sans contre-carrer la montée de cette énergie contagieuse. Alors que sur ‘Ai to Ai wo Nokosazu’ Ayasa a fait pleurer son violon, de telle sorte que le son sortant était reminiscent du style de SUGIZO, la voix d’Ataru Nakamura rappelait un temps soit peu celle de Ryuichi. Aussi, durant quelques secondes, on a eu l’impression que le fantôme de LUNA SEA était venu hanté la scène de ReNY. La première partie du set s’est clôturée sur la dansante D.D tandis que la seconde partie s’est ouverte sur une distorsion grondante atteignant un mur du son écrasant. Une version acoustique, et sublime, de ‘Red tide’ a suivi. Aussi incompatible que cela laisse entendre (musique dansante, distorsion typique du doom metal et chanson acoustique), la setlist, très bien pensée, a jouit une belle fluidité. La prestation du groupe a atteint son apogée lorsque le batteur Kei Kashiyama, jusqu’alors immergé dans le noir, s’est avancé sur scène et assis aux côtés de Die pour jouer ledit morceau. La soirée s’est finalement terminée sur une note joyeuse avec deux titres aux refrains accrocheurs : Where are you going et Rana – from Future Boy. Avant de quitter la scène, le leader Die a insisté sur le fait que chacun des membres s’expriment au micro. Développer la confiance en soi est important mais le faire chez les autres avec de l’humour et gentillesse sincère est le charisme d’un véritable leader ici ! La formation japonaise actuellement composée de 6 membres — ou plutôt de 5 et un oiseau (alias Chidony), dixit Die — a laissé un public dans l’attente d’une prochaine étape.