En 12 années, girugamesh a rassemblé autour de ses rangs une myriade de metalleux à travers le monde grâce à 6 albums-studio, 4 mini-albums, 2 albums best-of, des dizaines de singles ainsi que de nombreuses tournées explosives au Japon et à l'étranger — transmettant un message simple et positif qui pourrait être défini comme suit : sois-toi-même-sans-être-désolé et fais-ce que tu-as-putain-d'envie. Avec une notoriété mondiale grandissante et ainsi au plus grand dam de centaines de fans dévoués, le quatuor a décidé de couper court à son ascension ! Mais avant de tirer sa révérence, et tout en étant au zénith de sa gloire, girugamesh a donné un concert d'adieu en cet honneur durant la nuit déjà si chaude du 10 juillet au Zepp DiverCity Tokyo (JP) !
À la seconde où le titre d'introduction a commencé à résonner dans l'enceinte, la foule — diversifiée en termes de sexe, âge et style — s'est mise à crier à tue-tête et applaudir. Le caractère divers des participants venus soutenir le groupe reflétait tout bonnement le fait qu'il s'agissait d'un concert événement à ne louper sous aucun prétexte. Dans la fosse, beaucoup d'étrangers venus de loin et d'ailleurs étaient présents tandis que le balcon VIP était blindé de musiciens et autres professionnels de la musique. En ce qui concerne l'agencement de la scène, le logo du groupe sous la forme d'une sorte d'échafaud était suspendu dans les airs, au milieu, juste au dessus de la scène, 2 écrans de taille moyenne figuraient sur les côtés, 2 autres au fond sans oublier l'évident écran géant, au milieu. Après quelques minutes plongés dans cette atmosphère ambivalente oscillant entre excitation et nostalgie précoce — sachant qu'il s'agissait de la Der des Ders, les lumières se sont éteintes pour laisser le show enfin commencer !
Dès le moment où le groupe est monté sur scène, le brouhaha s'est transformé en une voix grondante. Sans attendre une seule seconde, girugamesh a imposé son style avec un titre fait pour vous briser la nuque, chimera. Les lumières vacillaient, les poings serrés étaient levés, les mains remuaient de toute part tandis que de sérieux headbangs avaient déjà commencé ! Ce rythme frénétique n'a pu être ralenti avec le titre qui a suivi wither mind. Le clip-vidéo avec les paroles en anglais est apparu à l'écran pendant que le groupe apprivoisait la scène, investissant ses moindres recoins et sollicitant la foule constamment. Aucun moment de répit au programme, surtout avec l'enchaînement, Omae ni sasageru minikui koe. Les murs de la salle tremblaient sous les coups puissants du batteur Яyo et ligne de basse de ShuU. Le public reprenait les paroles en harmonie avec les cris du vocaliste Satoshi tandis que les plus aventureux se sont laissés aller au pogo. Le guitariste Nii ne cessait d'appeler la foule, il faisait quelques coucous ici et là, tout en jouant le riff du titre survitaminé. Dès le début du concert, le ton était donné, girugamesh était là pour tout défoncer !
Après un court discours du frontman, le show s'est poursuivi avec ROCKER'S. La suivante, Dance Rock Night, a fait monter la sauce grâce au rythme effréné de la basse de ShuU. Pendant le pont de la chanson VOLTAGE, la foule est devenue complètement dingue sous les dires de Satoshi qui lui demandait de faire un circle pit, ce qu'elle a évidemment fait. Personne ne semblait mal le vivre, aucun coup violent, aucune main balancée à l'aveuglette, les gens ont simplement coupé la fosse en deux pour courir en rond en se tapotant légèrement, dans une atmosphère bon enfant (ce qui est rare). Le guitariste Nii, clairement en très grande forme, est monté sur la plateforme du batteur Яyo pour un face-à-face mais celui-ci semblait si absorbé par son jeu — au point de la fracture, qu'il n'a apparemment rien remarqué. Des Hey ! Hey ! Hey ! étaient scandés à l'unisson pendant la très énergique CRAZY-FLAG. La musique apprivoisait les mains, qui acclamaient, et les têtes, qui headbangaient ! Le bassiste ShuU s'est joint au vocaliste Satoshi — qui lui ne faisait que solliciter la participation du public avec ces fameux Hey ! Hey ! Hey ! — puis il est allé voir le batteur Яyo à l'arrière, pour finalement revenir en courant au centre de la scène. Les membres du groupe ont récupéré leurs places habituelles tandis que le set se poursuivait avec slip out. Nii s'est ensuite approché de ShuU dans un swing à la quasi-James Brown, il bougeait ses pieds comme s'il devait éteindre un feu avec et claquait des doigts en rythme. Au même moment, le batteur Яyo envoyait de sérieuses ondes de choc à travers toute l'enceinte grâce des coups puissants presque immodérés ! Les lumières se sont alors éteintes sous les cris de la foule.
La salle devenue silencieuse pour la première fois depuis que le début concert, un homme dans le public a crié ironiquement 'encore', ce qui a fait rire l'auditoire mais cette atmosphère légère s'est interrompue pour se transformer en nostalgie à la seconde où crying rain a commencé. Cette ambiance, presque triste, était soutenue par les lumières de la scène devenue bleues, et par une vidéo de mouvements d'eau qui accompagnait la chanson. Le public, totalement captivé, est resté plongé dans un silence quasi-religieux tout le long. Pendant suiren, des fleurs en éclosion sont apparues à l'écran tandis que des couleurs chaudes enveloppaient la scène. Le groupe a pris la parole un court instant, de nouveau. Le chanteur Satoshi ne cessait de plaisanter quand le guitariste Nii, se laissant porter par l'ambiance, a pris le masque en tête de cheval, assez dérangeant, d'un fan du premier rang, l'a mis et improvisé un solo.
Le concert s'est poursuit avec Drain et Horizon, libérant une énergie incroyablement contagieuse, alors que les membres du groupe continuaient de demander au public de garder les mains levées. Les musiciens ont échangés des regards et sourires complices, les uns avec les autres, et avec le public. Le batteur Яyo a ensuite laissé tombé ses baguettes et s'est approché du devant de la scène avec son smartphone en mains. Il s'est jeté dans la fosse et a slamé un instant tout en se filmant. Puis il est remonté sur scène, est allé du côté gauche, s'est jeté dans la fosse pour slamer de nouveau. Il est remonté sur scène, avec son téléphone toujours en mains (chose possible qu'au Japon). Les titres Another way et gravitation ont laissé la bonne ambiance se poursuivre. Le chanteur Satoshi demandait au public de faire des circle pits alors que le guitariste Nii, secouant la tête frénétiquement de gauche à droite, rappelait les mimics scéniques du guitariste John 5 (Rob Zombie, ex-Marilyn Manson). ENDE a clos la première partie du show aux environs de 6:30. Le groupe a quitté la scène, la foule s'est mise à crier monotonement le typique encore.
Un teaser promotionnel annonçant la sortie d'une box DVD collector est passé à l'écran et sans aucune surprise, il a fait l'effet d'une bombe auprès des fans qui se sont mis à crier hystériquement. L'objet inclura le concert d'adieu dans son entier, qui à ce moment valait déjà son pesant d'or, il retracera également l'histoire du groupe depuis ses débuts et comprendra des images exclusives de leur dernière tournée, qui a eu lieu en Europe au mois de mai 2016. Gardez l'œil ouvert, l'aperçu vidéo était à l'image de girugamesh, énergique et drôle. Après un petit moment, le rideau est de nouveau tombé pour laisser apparaître un nouvel agencement scénique, des bars de lumières LED entouraient une bonne partie de la scène la rendant plus claire voire plus 'propre'. Sous des applaudissements chaleureux, le quatuor, différemment habillé, est remonté sur le ring pour un second round de plus de deux heures durant lequel il a tout donné. Même en ayant déjà joué une heure et demi, la performance s'est poursuivie dans le même entrain, la énergie, si ce n'est plus. La foule entière a éclaté dans le chaos, sautillant et headbangant sur le riff emblématique de volcano et le groove de ULTIMATE 4. Elle est complètement devenue folle pendant les hyper-dynamiques 'Shoujo A', FREAKS, crime et DIRTY STORY. Le vocaliste Satoshi lui quémandait inlassablement de chanter avec lui, de crier, de pogoter, sauter et partir en vrille. À sa demande, les gens exécutaient. La setlist a joui d'une bonne dynamique en alternant les anciens titres aux nouveaux. Belle fluidité ! Des moments plus émouvants étaient également au rendez-vous spécialement lors de Fukai no yami et Go ahead, durant laquelle la voix de Satoshi tremblait sous le coup de l'émotion. Il est par ailleurs important de mentionner que BIG BEAR était également présent sur scène pour soutenir le groupe pendant tout le show, derrière ses ordinateurs et clavier. Le set s'est achevé sur evolution mené par le charisme de Nii et l'étendue du talent de Яyo.
L'énergie de la foule et du groupe ne formait plus qu'une vibration durant cette une nuit explosive et remplie d'émotions. La toute dernière ballade Kowareteiku sekai a été jouée à merveille. Mais à part elle, le rappel était clairement destiné à la fête afin de clore les dernière lignes du chapitre girugamesh en beauté et dans la joie. Après une dose de pure bordel, avec mouvements chorégraphiques, sauts de haut en bas, et tout simplement l'amusement des corps — même le photographe présent sur scène se bataillait pour prendre les musiciens en photos tellement ils ne restaient pas en place, et chaque seconde valait bien un souvenir. Le groupe a finalement remercié la foule en lui faisant le signe d'au-revoir avec leurs mains. Le bassiste ShuU a jeté tout un lot de mediators, non pas un à un mais le paquet tel quel, ce qui a fait rire ses collègues. Le guitariste Nii a donc suivi ainsi que le batteur Яyo, qui regardait d'un air inquiet tout de même les baguettes atterrir sur la foule (les baguettes étant plus lourdes que les mediators). Aucun meurtre commis ! Tandis que les gens commençaient à se diriger vers les portes de sortie, le groupe est réapparu sur scène pour partager un tout dernier moment improvisé via Omae ni sasageru minikui koe.
Ce concert phénoménal de trois heures était à l'image de montagnes russes en termes d'émotions mais dont le voyage a été apprécié par tout un chacun ! Il y a quelques semaines, aussi inattendu que surprenant, le groupe a annoncé la fin de ses activités. Et ça y est nous y voilà, le point final de girugamesh est arrivé, mais les 4 acolytes de Chiba l'a inscrit au fer rouge. Il est temps pour eux d'avancer vers de nouveaux horizons, sans regarder en arrière et sans regret. Car, comme on dit, il vaut mieux arrêter au sommet de son art plutôt que mourir à petit feu et sombrer.