Hocico + Alien Mekanik @ Petit Bain - Paris (75) - 9 juillet 2022

Live Report | Hocico + Alien Mekanik @ Petit Bain - Paris (75) - 9 juillet 2022

Pierre Sopor 12 juillet 2022 Pierre Sopor

Les soirées Punish Your Machine, c'est l'assurance d'avoir à Paris la visite d'un groupe majeur de la scène gothique pour un concert suivi d'une soirée qui devient une matinée. Cette fois-ci, c'était au tour d'HOCICO de venir faire danser Petit Bain, qui se remplit malgré la double concurrence de l'été et de RAMMSTEIN à Lyon. Comme pour SUICIDE COMMANDO quelques mois plus tôt (cf notre report), ALIEN MEKANIK assurait la première partie.

ALIEN MEKANIK

Le show commence bien avant l'heure annoncée, dès l'entrée de la salle. Une nonne et un prêtre au look pas franchement catholique distribuent hosties et giclées d'eau bénite (aiiiieeuuuh) et nous plongent déjà dans l'ambiance anti-cléricale de la soirée. ALIEN MEKANIK ne donnait que le deuxième concert de sa carrière, entamée pendant le confinement avec un premier album très solide (chronique) et pourtant, déjà, on notait une évolution. De nouveaux titres ont pointé le bout de leur nez et laissent présager un futur plus lourd, à l'image de leur impressionnante entrée sur scène. Ce virage metal industriel là, fait de liberté, de poésie décadente et blasphématoire et de mélange des genres ("les TÉTINES NOIRES en plus dark" lâche un copain : on comprend la comparaison), est à la fois singulier, convaincant et jubilatoire et la performance d'Olivier Korbo au chant particulièrement habitée. La recherche sur les textes et la richesse de la musique apportent au projet sa profondeur et pourtant le trio n'en oublie pas pour autant d'envoyer ce qu'il faut de rythmiques accrocheuses et de groove vénéneux. ALIEN MEKANIK confirme tout son potentiel que l'on espère voir se développer au fil des dates, au fur et à mesure que les musiciens prendront leurs aises et laisseront moins les volutes de fumée (ils ne reprennent pas les SISTERS OF MERCY pour rien, tiens !) les tenir à l'écart de leur public.

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HOCICO

Avec bientôt trente ans de carrière, Erk Aicrag et Racso Agroyam ont leurs aises, eux. Un concert d'HOCICO est, finalement, comparable à un album d'HOCICO (leur dernier en date, Hyperviolent, a quelques semaines) : c'est bien huilé et sans faux pas, suivant une recette qui a fait ses preuves à de nombreuses reprises. Dans les ténèbres, Racso commence seul en fond de scène afin de laisser le public apprécier sa maîtrise des ambiances cinématographiques sombres et menaçantes avant qu'Erk ne vienne lui voler la vedette avec son (presque) one-man show bondissant. Les deux sont complémentaires : le plus discret donne au concert son âme pendant que l'autre, plus expansif, y apporte du corps en arpentant la scène, plongée dans la pénombre pour mettre en avant les images projetées sur un écran. Aicrag n'est pas avare, ni en énergie, ni en contact avec son public. Il amuse et s'amuse en enchaînant les hits agressifs récents du groupe (Broken Empires, Dark Sunday, Bite Me, No One Gets Out Alive, Psychonaut... il y a de quoi pogoter et suer à grosses gouttes). Comme en studio, HOCICO ne surprend peut-être pas mais ne déçoit jamais : certaines routines ont du bon, et la tempête mexicaine a quelque chose de réconfortant dans sa solide régularité. C'est fun dans l'agressivité, généreux et accrocheur. En bref, tout ce que l'on attendait pour passer une bonne soirée et s'amuser comme des petits fous.

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