Moaan Exis
Il y a un petit peu moins d'un an, les Parisiens découvraient MOAAN EXIS sur scène lors de la soirée organisée pour les quinze ans du label audiotrauma (souvenirs). Depuis, Mathieu Caudron a sorti le premier album de son projet techno-indus et il était grand temps de le retrouver sur scène avec Xav, son binôme batteur.
Premier constat : l'écran sur lequel étaient projetées d'énigmatiques vidéos n'est pas de la partie. Du coup, on y gagne en visibilité, et d'une certaine manière, en proximité avec les deux musiciens. Parmi tout ce qu'il y a de chouette au Bus Palladium, on peut noter que la salle est bien aérée, on n'y étouffe que très rarement. Mais quand le set commence, la température monte immédiatement d'un cran. La musique de MOAAN EXIS gagne en intensité en live, grâce notamment à la batterie de Xav et sa frappe de sauvage (le pauvre, lui qui ne peut plus taper sur des trucs avec PUNISH YOURSELF dont il est devenu le guitariste live). From Earth, Tension, Ubiquity, etc... Les titres s'enchaînent, le public réagit bien et les tee-shirts tombent rapidement. MOAAN EXIS étant un projet instrumental, Mathieu communique comme il peut avec le public et vient souvent nous gueuler dessus, son grand sourire faisant plaisir à voir. Il faut dire que son concert est probablement la bonne surprise de la soirée pour le public de la capitale, qui ne découvrait peut-être son travail qu'en cette occasion. Il faut dire que sa musique ne laisse pas indifférent, capable d'être à la fois froide et viscérale, chamanique et martiale. Le son s'est étoffé et enrichi depuis la dernière fois, et ça envoie sévère. On savait qu'avec les trois groupes présents la soirée s'annonçait violente pour nos petites têtes fragiles, mais MOAAN EXIS, c'était vraiment la méga fessée.
Setlist :
01. Intro
02. From earth
03. Spasm
04. Tension
05. Ubiquity
06. Dissidence
07. Connection
08. On fire
09. Transcendence
10. Breathe
Heys
Entre les deux concerts très industriels de MOAAN EXIS et HORSKH, il y avait le metal tribal déjanté des Parisiens de HeYs. Un choix de programmation détonnant, certes, mais bienvenu !
Bondissant d'un projet à l'autre, Loki Lonestar est une bête de scène, une tornade de folie et d'énergie. Dans HeYs, il se repose sur une ossature solide (bien qu'un nouveau bassiste était présent ce soir-là) qui lui permet d'avoir l'air plus épanoui que jamais : ça joue, et ça joue bien ! Rythmes endiablés et moments mélancoliques se succèdent, le tout dans une ambiance très décalée. Le public rigole et se bagarre sur des titres plus furieux les uns que les autres (U Ain't Got Nothing, Stormbringer, etc...), certains reconnaissent peut-être la version originale de Bucolikiller, remixée sur le dernier EP de SHAÂRGHOT, mais le moment le plus absurde et jouissif est probablement Avantqu'tuportesplainte. Avant le concert, le groupe avait en effet proposé un sondage : est-ce qu'on préférait avoir une reprise de BRITNEY SPEARS, ou une reprise de NTM ? Fidèle à son esprit facétieux, comme Toxic a remporté 60% des voix, le groupe a repris La Fièvre de NTM dans une version totalement sauvage, mélangée avec un peu de BOOBA et de IAM.
HeYs a prouvé encore une fois tout son potentiel, et on espère les revoir très vite sur scène... Ou avoir droit à un nouvel album (voire un album ?) prochainement !
Setlist :
01. U Ain´t Got Nothing
02. ParaDIGma
03. Bucolikiller
04. Avantqu'tuportesplaintes
05. Everybody-Be-Cool
06. Princess M0n0n0ké
07. (The) Stormbringer
08. The Mission
09. Hail 2 the Dreamers
10. Under_Fire
Horskh
En conclusion de cette excellente dix-neuvième soirée Rise, HORSKH revenait en terre parisienne. Certes, ils avaient joué en banlieue il y a deux mois avec PUNISH YOURSELF (report), mais aller en banlieue pour un Parisien c'est comme aller dans le Tiers-Monde : faut vérifier ses vaccins avant, on se perd, c'est pénible. Du coup, ce soir, il y avait forcément plus de monde venu pour eux. Et du monde bien chauffé par les deux premiers excellents concerts auxquels on a eu droit.
Le rituel HORSKH démarre comme d'habitude sur Strayed Away dont les premières notes répétées sonnent comme un appel à la prière ou un avertissement avant la déflagration qui suit. C'est fou tout le bruit que deux types peuvent faire : y'en a un qui cogne et l'autre qui cavale partout comme un fou furieux, triture ses machines, tape aussi sur des trucs et fait ta-ta-ta-ta sur sa guitare en criant dans le micro. Si cette description ne vous fait pas rêver, c'est que vous êtes quelqu'un d'ennuyeux. HORSKH, c'est une grosse décharge d'énergie brute, du genre à réveiller quelqu'un dans le coma (ou à l'achever pour de bon). Aux gros hits de Gate (chronique) s'ajoutent plusieurs morceaux de l'EP Dawn, comme Damaged Ropes et son rendu live particulièrement sauvage. Les lumières sont elles aussi toujours impeccables, baignant régulièrement le concert du rouge des clips et pochettes du duo. Sans ne jamais ralentir la cadence, HORSKH termine son show en enchaînant Engaged and Confused et Morbid Positiv histoire de faire un peu participer les cordes vocales du public déchaîné.
Encore une fois, HORSKH a été une grosse claque. Si vous avez l'occasion de les voir, ne les ratez surtout pas : une telle énergie est trop rare pour passer à coté. Et amenez-y vos mémés, histoire de les secouer un peu.
Setlist :
01. Strayed Away
02. Victim
03. Host
04. Intruder
05. Atmosfear
06. Magma
07. Damaged Ropes
08. Tainted
09. Trigger
10. Engaged and Confused
11. Morbid Positiv