Leaves'Eyes
Encore un dimanche soir couleur metal au CCO de Villeurbanne sous l'impulsion des filles de Sounds Like Hell Productions et Garmonbozia. En ouverture de la soirée le groupe germano-norvégien LEAVES'EYES, désormais emmené par la chanteuse finlandaise Elina Siirala, propose un metal symphonique, truffé de références vikings. Leur passage en avril dernier au Warmaudio de Décines leur a visiblement laissé un bon souvenir, et le plaisir des retrouvailles est partagé avec le public lyonnais, particulièrement chaud et motivé.
Le show va se dérouler sans temps mort, la belle énergie et le sourire communicatif de la chanteuse jouant certainement un grand rôle dans l'enthousiasme du public. Elle est secondée par la voix de l'imposant Alexander Krull, qui curieusement peine un peu à s'imposer à ses côtés. Il faut dire que la présence scénique d'Elina est remarquable, elle tient le show d'une main de fer. Le son est un chouia trop martial parfois, mais sa voix réussi à entraîner les musiciens vers des envolées mélodieuses auquel il est difficile de résister. Et c'est un CCO tout entier qui chaloupe et danse sur le très rythmé Swords in Rock. Le géant norvégien réapparaît sur scène pour le magistral Beowolf, revêtu d'une armure viking et armé d'une épée qu'il brandit, adroitement d'ailleurs, au dessus des premiers rangs. Le groupe quitte la scène sous les acclamations du public après un set un peu trop court hélas, et une belle performance scénique et vocale.
Setlist:
01.Sign of the Dragonhead
02. Across the Sea
03. Swords in Rock
04. Edge of Steel
05. Riders on the Wind
06. Hell to the Heavens
07. Beowulf
08. Blazing Waters
Kamelot
Une belle pause a permis au public resté dans la salle d'assister au ballet des techniciens de KAMELOT qui montent un véritable décor pour le show qui s'annonce. Car KAMELOT c'est avant tout une ambiance, une sorte d'opéra rock qui se matérialise peu à peu. Poings levés le public scande le nom du groupe sans discontinuer. C'est sur Knight's March, dans une ambiance sombre, que les musiciens entrent un par un sur scène.
Le chanteur Tommy Karevik, tout de noir vêtu et capuche rabattue sur le visage, est ensuite rejoint sur scène par Lauren Hart, la ravissante vocaliste de ONCE HUMAN pour le premier titre du set Phantom Divine, extrait du dernier album The Shadow Theory. Ce dernier opus, sorti en avril 2018, a été enregistré en Allemagne avec l'inévitable Sasha Paeth, ancien membre notamment d'AVANTASIA, et on y retrouve le souffle épique qui fait du groupe originaire de Floride le plus européen des groupes de metal mélodique américains. Il faut dire qu'avec un chanteur, un batteur et un keyboarder européens, KAMELOT ne peut renier son côté européen !
L'énergie de Tommy Karevik et son sourire sont contagieux, il bondit sur scène, sautant d'une estrade à une enceinte tel un feu follet. Le décor est résolument d'inspiration médiévale, avec des faisceaux lumineux qui jaillissent tel des boulets de canon de soupiraux placés au ras de la scène. Malheureusement les front lights ne sont pas nombreuses, ce qui plombe un peu l'atmosphère. En même temps le thème du dernier album n'est pas franchement réjouissant, puisqu'il est beaucoup question d'emprise, de liberté étouffée.
Dès le troisième titre Insomnia, le frontman encourage le public à sauter avec lui. L'ambiance est survoltée, les musiciens apprécient l'enthousiasme et la ferveur qui se dégage de la foule. End of Innocence touche beaucoup le public qui reprend en choeur les paroles teintées de désespoir de ce titre issu du précédent album. Les mélodies sont efficaces, avec des refrains particulièrement travaillés et accrocheurs. Le CCO va se déchaîner et crier à la demande du chanteur pour la capture du DVD live… espérons que le résultat soit à la hauteur des décibels que les Lyonnais vont lâcher sur Veil of Elysium, emportés par le rythme trépidant du morceau. Mais c'est dans un tout autre registre vocal que Tommy Karevik va faire se recueillir un CCO devenu attentif. Seul dans une lumière bleutée, le chanteur laisse transparaître sa sensibilité sur le magnifique Here's to the Fall.
La voix montant progressivement dans les aigus, il s'empare littéralement du coeur des Lyonnais. Puis le show reprend de plus belle, car malgré des paroles souvent sombres, les titres du groupe, où les sons electro ne sont pas absents, donnent surtout envie de sauter et de taper des mains. Le set se déroule dans un mélange de nouveaux et anciens morceaux, avec une petite prédilection pour l'album Haven. La voix de Lauren Hart fait encore merveille sur d'autres titres, le très théâtral March of Mephisto, et tout en puissance sur Sacrimony dans un déluge de lumières rouges et bleues. La demoiselle a bien sa place sur scène, elle ne fait pas que de la figuration comme on aurait pu le craindre. Sean Tibbetts à la basse et Thomas Youngblood à la guitare sont très proches du public, n'hésitant pas à bavarder et frapper dans les mains des premiers rangs. Cette proximité avec le public explique probablement le succès du groupe qui dispose en Europe d'une véritable armée de fans. Du coup lorsque vient l'heure de se séparer, les musiciens feront durer le plaisir jusqu'au bout en organisant un concours de vocalises emmené par un Tommy Kracevik à peine essoufflé après deux heures de spectacle dans un CCO surchauffé. Une dernière photo souvenir et il est temps de rentrer, les oreilles pleines de belles mélodies et la satisfaction d'avoir vu KAMELOT dans un grand jour.
Setlist:
01. Phantom Divine
02. Rule the World
03. Insomnia
04.The Great Pandemonium
05. When the Lights are down
06. End of Innocence
07. Veil of Elyseum
08. Heres's to the Fall
09. RavenLight
10. March of Mephisto
11. Karma
12. Amnesiac
13. (Keyboard and drum)
14. Sacrimony
15. Burns to Embrace
16. Forever
17. Liar Liar