Si l'on se fie à leur tournée interminable, LAIBACH est en ce moment au sommet de sa gloire. Avec Spectre, le groupe est revenu en force et a su se réinstaller dans le paysage audiovisuel de la scène dark. Ils ont dû reconquérir le public déçu du nouveau line-up et du tournant musical qu'a pris le groupe et a su s'imposer lentement mais sûrement, devenant un inmmanquable sur les programmes des festivals.
La consécration, ils l'ont obtenu en 2015 avec l'invitation à se produire officiellement en Corée du Nord, et la polémique internationale que cet événement a créée. LAIBACH est redevenu une icône et sait gérer cette notoriété à la perfection, en prenant toujours le contrepied de là où on les attend et en privilégiant la qualité et le renouvellement à la simple promotion. Les revoici donc, trois mois après Cologne, de nouveau dans la Ruhr Gebiet, à Bochum, mais cette fois-ci dans une ambiance très spéciale. LAIBACH continue son immense tournée qui dure depuis leur retour de Corée, mais cette fois-ci, le groupe a sécidé de se produire dans des lieux plus atypiques. C'est donc à la Christuskirche, église évangélique de Bochum, qu'ils apparaissent ce soir-là, sans première partie.
Le silence est bien évidemment religieux dans ce lieu qui fait résonner chaque respiration. La sécurité est stricte : il faut s'asseoir pour admirer le spectacle. Et quel spectacle ! Côté setlist, Elle ne diffère presque pas de leur dernier passage. L'entrée se fait progressivement à travers une réinterprétation du Bøn og Tempeldans du compositeur norvégien Edvard Grieg. La partie chantée par Mina Špiler, dont les paroles sont à rettrouver ci-dessous, a été transformée tel un titre d'Enya, ce qui n'est pas pour déplaire.
Alle Åsynjer ætler vi ydmyg Bøn, alle Åsynjer Ære og Bøn!Nær os, I milde med Eders Modermelk, nær os, I milde, Hjerternes Magt!Yngling og Ungmø, Olding og Edda med, ærer de Evig-Unge i Alt! Hellige Lege holdes at hædre dem, hellige Lege, hellige Lyst!
(Traduction) Blanches déesses, que lon n'invoque en vain, gloire à vous toutes, gloire et honneur ! Nourrissez nous de votre lait divin, vous, dont la force est dans la douceur ! Jeunes et vieux, Aïeules, Aïeux, louez celles Dont la jeunesse est éternelle ! Fête les Ases, et rends hommage aux Dieux, Danse sacrée, Rite joyeux !
LAIBACH continue avec de vieux titres de leur répertoire avant de laisser place à un intermède de dix minutes. Puis vient le désormais fameux "And now, something completely different" avec des titres revisités de la comédie musicale The Sound of Music, qu'ils ont également interprétés en Corée du Nord. La Christuskirche vient alors illuminer ce concert unique. Les projections vidéo se mêlent aux briques de la bâtisse, faisant corps avec elle, déformés par elle. C'est grandiose, envôutant, on ne sait plus où regarder. Si l'acoustique n'est certes pas la meilleure (bien que, pour une fois lors d'un concert, le son ne soit pas poussé au-delà des décibels perceptibles), le visuel est époustouflant.
Le groupe enchaîne avec les tubes du dernier album Spectre avant de gratifier son public de deux rappels, où figurent la bande originale de Iron Sky, l'incontournable Leben Heißt Leben et le moins inspiré Each man kills the thing he loves, qui n'est pas la reprise de Gavin Friday (Virgin Prunes) comme l'on pourrait le laisser suggérer, mais celle de Jeanne Moreau, interprétée pour le film Querelle en 1982.
LAIBACH laisse finalement son public devant l'extrait de leur dvd à venir, dans lequel figure notamment le billet de John Oliver qui suit :
Setlist :
01. Olav Trygvason
02. Smrt za smrt
03. Now You Will Pay
04. The Great Divide
05. Eurovision Intermezzo
06. Do Re Mi
07. Edelweiss
08. The Sound of Music
09. My Favorite Things
10. We Are Millions and Millions Are One
11. The Whistleblowers
12. No History
13. Bossanova
14. Resistance Is Futile
Rappel :
15. B Mashina
16. Leben heißt Leben
Rappel 2 :
17. Each Man Kills the Thing He Loves