Encore un succès pour l'association lyonnaise Sounds Like Hell qui fait salle comble au Marché Gare ce vendredi 17 novembre avec une affiche 100 % allemande. Pionniers de la Neue Deutsche Härte, les Allemands de OOMPH! sont très attendus par leurs nombreux fans français. Les musiciens entament une nouvelle aventure suite au départ du chanteur Dero, remplacé par Der Schulz, déjà connu du public français puisqu'il s'agit de l'ancien frontman du groupe Unzucht. Ce choix s'est imposé comme une évidence d'après Crap et Flux, les deux autres membres du combo. Si les interrogations persistent sur la performance live du nouvel arrivant, les fans ont néanmoins pu avoir un avant goût avec l'album Richter und Henker, complètement dans la veine des autres albums du groupe.
BÖSE FUCHS
Mais avant de satisfaire notre curiosité, place aux jeunes de Böse Fuchs qui ont la lourde tâche de chauffer le public. Originaires de Berlin, le groupe composé de trois filles et un garçon, propose un metal à la fois mélodique et énervé, grâce à la présence des deux chanteuses. Si Kate excelle dans les parties metal symphonique, l'énergie communicative de sa complice Valeria, malgré quelques problèmes de micro au début du set, va faire bouger le public lyonnais plutôt attentiste. Les parties screamées sont assurées par Max le guitariste, également membre du groupe Erdling, tout comme Valeria.
Au fil des titres de leur album Sinner, paru en septembre dernier, les jeunes Allemands motivent la salle du geste et de la voix. Entre metal, electro et mélodies plus dansantes, le style du groupe semble un peu flou, mais tout forme un mélange qui finit par animer le public. Cependant, c'est sur la reprise d'un titre des allemands Electric Callboy We got the Hypa, savant mélange de metalcore et de techno, que les Lyonnais vont se lâcher et faire vibrer le Marché Gare.
La salle est maintenant chaude, prête à faire la fête avec OOMPH !
Setlist
01. In Danger
02. Moneypulation
03. Zorn
04. Coma
05. Sinner
06. Deadringer
07. Dark Ritual
08. We got the Hypa
09. Pride
OOMPH!
Dans une salle pourtant pleine comme un œuf, le silence est religieux lorsque la scène s'illumine pour accueillir le groupe référence de la scène indus depuis trois bonnes décennies. Après les musiciens live, batteur, guitariste et bassiste, les deux membres fondateurs Crap et Flux font leur entrée vêtus de longs manteaux de fourrure, suivi de près par Der Schulz. Lui dont la générosité sur scène faisait l'unanimité dans son précédent groupe saura-t-il confirmer avec OOMPH! ?
Le doute est vite levé, le public est sous le charme dès les premières notes de Soll das Liebe sein, extrait du dernier album. La voix est là, mélodieuse, parfaitement équilibrée. Traümst du, un classique du groupe, va mettre tout le monde d'accord : Der Schulz y impose sa présence, sans se renier, avec une puissance incontestable. Le rôle de frontman lui va comme un gant et les Lyonnais, bluffés par la performance, vont accompagner le groupe tout au long du set en chantant et en dansant. Alternant titres du nouvel album et plus anciens, les Allemands régalent la salle en assurant le show.
Klopf...klopf… lorsque retentissent les premiers accords de Labyrinth le public saute, tangue et chavire dans une folie libératrice, faisant écho à la débauche d'énergie des Allemands. L'atmosphère s'apparente vite à un sauna, mais n'entame en rien l'enthousiasme des fans. Mein Herz vient apporter son côté electro et la salle se transforme en boîte de nuit. On enchaîne sur Sandmann, qui comme la plupart des chansons de OOMPH! dénoncent un monde égoïste et déshumanisé. Ce n'est pas le moindre paradoxe du groupe que d'aborder, sur des rythmes qui incitent à la fête, les travers de notre société. Parfois un peu de pessimisme se glisse dans les textes comme sur Nichts wird mehr gut, où les nuances de voix du frontmann sont particulièrement mises en valeur, tout comme sur Jede Reise hat eine Ende.
Lorsque le silence se fait et que Der Schulz, seul sur scène et un brin intimidé se saisit d'une guitare pour entamer les premières notes de Brennende Liebe, un frisson parcourt la salle. Joli moment d'intimité entre les Lyonnais et le chanteur qui met beaucoup d'intensité dans son interprétation de cette ballade d'un amour douloureux et sans espoir.
Retour au nouvel album avec le premier extrait Wem die Stunde schlägt où l'on reconnaît bien le contraste entre les rythmes très martiaux et ceux plus mélodiques propres aux Allemands. Les titres s'enchaînent, la salle est galvanisée par des musiciens heureux de voir leur public s'agiter sans une minute de répit. Que dire de Gott ist ein Popstar ? Pour une chanson qui va sur ses vingt ans, elle reste incontournable dans un concert. Là encore le public saute et frappe des mains, tandis que sur scène Der Schulz incarne à la perfection ce dieu moderne auréolé de gloire. La scène est un poil trop petite pour permettre une grande liberté de déplacement, on sent bien que l'énergie des musiciens ne demande qu'à jaillir. Ce thème de la religion, présent dans de nombreux titres de OOMPH! était aussi souvent abordé dans les albums de l'ancien groupe de Der Schulz : c'est donc avec une certaine délectation qu'il va se glisser dans l'habit du Neue Gott, plus grand, plus beau, plus fort… Le public est déchaîné, hurle et trépigne pour accompagner le frontman. Le mercure frôle des sommets mais l'énergie est toujours un cran au dessus. S'il est un titre emblématique de OOMPH! en concert, portée par l'interprétation habitée de l'ancien chanteur Dero, c'est bien Das Weisse Licht. Alors, verdict ? Plus en sensibilité, la nouvelle version a ravi les amateurs du groupe et la salle a repris à pleins poumons les paroles de la chanson.
Un petit slam pour Der Schulz dans le public et il est déjà temps de se séparer après s'être lâchés une dernière fois sur Augen Auf !. Le groupe va revenir pour deux anciens titres, puis ce sont les adieux prolongés sur scène, la photo traditionnelle, et de longues minutes à saluer les premiers rangs. Avec un show peut-être plus sobre qu'à l'habitude le combo allemand version 2023 a mis le public lyonnais dans sa poche, et rassuré sur la pérennité du groupe grâce à la prestation de son nouveau chanteur.
Setlist
Intro : Ein bisschen Glück
01. Soll das Liebe sein
02. Traümst du
03. Richter und Henker
04. Labyrinth
05. Bis der Spiegel zerbricht
06. Mein Herz
07. Nur ein Mensch
08. Sandmann
09. Nichts wird mehr gut
10. Gekreuzigt
11. Jede Reise hat ein Ende
12. Brennende Liebe
13. Wem die Stunde schlägt
14. Kein Liebeslied
15. Gott ist ein Popstar
16. Schrei nur schrei
17. Der neue Gott
18. Kleinstadtboy
19. Das weisse Licht
20. Mitten ins Herz
21. Augen auf
Rappel
22. Alles aus Liebe
23. Niemand