Ce jeudi à Lyon, le Ninkasi Kao accueillait une scène 75% suédoise, 25% allemande. Nous avons partagé un bon moment avec quatre groupes d'un dynamisme à toute épreuve, munis d'un son énergique et puissant. En tête d'affiche, le groupe de metal industriel teinté d'electro, PAIN, vient fêter ses 20 ans d'activité avec son nouvel album Coming Home, sorti le 9 septembre. Et les Suédois sont venus en bonne compagnie. Les Allemands de THE VISION BLEAK tout d’abord, avec leur metal gothique à l'inspiration lovecraftienne, mais aussi DYNAZTY, qui inspirait l'enthousiasme de nombreuses personnes dans la salle, et pour cause ! Leur musique teintée de heavy et de power metal regorge d'énergie ! Quant aux BILLION DOLLAR BABIES, c'est une promesse d'ouverture de concert avec un hard rock inspiré et vivant.
Billion Dollar Babies
Venus réveiller la foule dans une ambiance électrique, les BILLION DOLLAR BABIES débutent cette soirée de concerts. Le groupe décrit sa musique comme un mélange d'OZZY OSBOURNE et de ROB ZOMBIE. Le résultat est un hard rock teinté d'un rythme efficace et prenant, mêlé à un jeu de scène vivant et énergique.
Les Suédois venus de Falun entrent en scène sous la lumière rouge des gyrophares, avec le titre I Want To See You Burn. Au chant, Frankie Rich donne de sa présence en jouant avec le public, et en affichant une complicité amusée avec chacun des musiciens. Il ponctue chaque fin de morceau par un soulevé de pied de micro plein d'entrain. Lors de leur second morceau, Junkies Ball, le guitariste Pat Kramer s'avance vers le public et offre le spectacle d'une paire de New Rock crachant de longs nuages de fumée, combiné à de nombreux riffs efficaces. Le batteur fait voler ses baguettes au rythme des morceaux, pendant que Max Lander fait vrombir sa guitare. Les BILLION DOLLAR BABIES terminent leur concert par le morceau Everyone's in Love with a Chemical God issu de leur dernier album quasi-éponyme, Chemical God, dont le clip mêle les visuels du sang, de la drogue et de la religion. Le titre est empreint d'énergie, une vraie réussite. En raison des nombreuses premières parties, le groupe est restreint à une setlist de 30 minutes, mais laisse malgré sa courte prestation l'impact sonore et visuel d'un avenir plein de promesses.
Setlist:
01. I want to see you burn
02. Junkies Ball
03. The Game
04. President Payne
05. One
06. Everyone's in Love with a Chemical God
Dynazty
Attendus par de nombreuses personnes ce soir-là, les Suédois de DYNAZTY suivent la prestation des BILLION DOLLAR BABIES. Leur heavy metal aux nuances de power est toujours plus vivant et efficace dans leur dernier album, The Titanic Mass, dont leur tournée est issue.
Leur prestation débute par le premier morceau de l'album, The Human Paradox, accompagné de l'enthousiasme du public. La voix de Nils Molin, semblant fatiguée en un premier temps, reprend en puissance au fil du concert, nous offrant de beaux moments, et de longues notes bien maîtrisées. Leur jeu scénique reste en toute sobriété, loin de l'extravagance mais non pas sans complicité avec un public conquis, dont quelques personnes connaissant les paroles de The Northern End, tiré de leur précédent (et excellent) album Renatus. Leur troisième morceau, Raise Your Hands, est tiré de leur album de 2012, Sultans Of Sin. Vint ensuite le tour d'Incarnation, l'un des meilleurs morceaux de Renatus, de montrer tout le savoir-faire des musiciens de DYNAZTY, et tout particulièrement de leur bassiste, Jonathan Olsson. Celui-ci nous offre un extraordinaire solo au cœur du morceau, sourire aux lèvres. À lui seul, il fait le show et reprend l'illustre Toccata, le public lance des « Hey ! » à intervalles réguliers afin de l'accompagner dans la bonne humeur. Incarnation reprend dans une excellente ambiance. Et cette fois, c'est au tour de Nils Molin de faire participer le public ! Pour accompagner le refrain de Titanic Mass, celui-ci nous demande de chanter « Fire, Flames, Fury !» après lui, une requête réussie, tout le monde se prêtant au jeu avec entrain.
Le concert se conclut sur une très bonne performance de Starlight, troisième morceau issu de Renatus, leur plus connu, pour la plus grande joie des fans. Les deux guitaristes, Love Magnusson et Mikael Lavér se partagent un puissant solo. À la batterie, George Egg déborde d'énergie. DYNAZTY signe ici une très bonne performance, malgré une setlist limitée à six morceaux, tout comme leur prédécesseurs BILLION DOLLAR BABIES.
Setlist :
01. The Human Paradox
02. The Northern End
03.Raise your Hands
04. Incarnation
05. Titanic Mass
06. Starlight
The Vision Bleak
Troisième et dernière partie avant PAIN, les Allemands de THE VISION BLEAK changent d’atmosphère, orientée vers un metal gothique à l'esthétique inspirée de Lovecraft.
Sur scène, un aigle orné d'un crâne et de lierre prend place en guise de décor. Les musiciens entrent, maquillés de noir et de blanc. Le concert débute sur From Wolf to Peacock, issu de leur dernier album, The Unknown. La voix sombre de Konstanz nous tire dans une ambiance noire, plus lourde que lors des précédents concerts. Le batteur donne beaucoup de force dans son jeu presque brutal, avec des rythmes très marqués. The Night of The Living Dead, de l'album The Deathship Has a New Captain, leur premier album studio, offre là encore une bonne rythmique, doublée de l'entrain du public. Le concert se déroule dans une atmosphère fluide, presque répétitive, au style inspiré par l'horreur et le fantastique. Épinglée sur la veste de Konstanz, une broche à l'effigie de la créature de Lovecraft, Cthulhu, nous sert de rappel au morceau du même nom, Kutulu!, une belle référence littéraire. Le concert se termine par le morceau By our Brotherhood With Seth, de l'album The Wolves Go Hunt Their Prey.
Le duo de THE VISION BLEAK, Ulf Theodor Schwadorf d'EMPYRIUM et Allen B. Konstanz de NOX MORTIS, était ici accompagné de musiciens dotés d'un bon jeu, dans une prestance quasi-solennelle. Bénéficiant d'un temps de passage plus long, leur setlist est composée de 9 morceaux.
Setlist :
01. From Wolf To Peacock
02. The Night Of The Living Dead
03. Carpathia
04. The Kindred of the Sunset
05. Into the Unknown
06. Descend Into Maelstrom
07. Kutulu!
08. Wolfmoon
09. By our Brotherhood With Seth
Pain
Pour cette tournée, les fous suédois de PAIN soufflent leurs 20 bougies. Du mélange entre le metal industriel et les sonorités electro, leur genre s'est créé une place solide dans l'univers metal des années 2000. Cette signature musicale est plus présente que jamais dans leur dernier album, Coming Home, rempli de titres plus efficaces les uns que les autres. Le projet que Peter Tägtgren a débuté en 1996 reprend vie après cinq années sans album, et leur concert lyonnais fut très chaleureusement accueilli.
Après de longues minutes d'impatience, les musiciens arrivent sur scène sous une lumière stroboscopique, acclamés par le public. Peter prend place, vêtu d'une camisole aux lanières détachées. Le riff à l'américaine de Designed To Piss you Off démarre, Sebastian Tägtgren enchaîne à la batterie, l'ambiance explose dès les premières secondes. Rien de tel que le premier morceau de Coming Home pour commencer dans une atmosphère électrique ! Le groupe lâche une énergie débordante dès le premier titre, et ce jusqu'aux derniers instants du concert. Suicide Machine, de l'album Rebirth continue sur la même voie explosive. Au fil des morceaux, chaque musicien prend sa place et joue son propre personnage devant un public conquis.
À la basse, André Skaug se laisse emporter dans un élan de folie joyeuse, tournoie sur lui-même, headbang et saute frénétiquement, oubliant ce qui l'entoure, et par la même occasion le micro qui finira rattrapé de justesse par la première ligne de la fosse.
The Great Pretender, a Wannabe, Zombie Slam et Money Business s'enchaînent, le guitariste Greger Andersson et André Skaug se déplacent de part et d'autre de la scène pour que chaque partie du public puisse profiter de leur jeu. La setlist continue sur End of the Line, It's Only Them, Pain in the Ass et I'm Going In, chaque titre joué avec dynamisme et grande prestance. Pour Coming Home, Andersson signe une partie acoustique douce et mélodieuse, le morceau tranchant avec le reste du concert par son ton mélancolique. L'ambiance du concert est prenante, les morceaux s'écoulent avec fluidité, Black Knight Satellite, Call Me et Starseed remettent la fosse d'aplomb après le calme de Coming Home. Je jette un œil rapide à la setlist scotchée sur le sol de la scène : Il ne reste plus que Dirty Woman avant le rappel. Peter fait un bref discours annonçant la chanson. Nous sentons la fin du concert arriver et nous nous laissons emporter par le morceau en chantant le refrain avec énergie.
La lumière s'éteint, premier rappel. Les musiciens reviennent avec Same Old Song. La lumière s'éteint à nouveau. Nous attendions tous leur illustre Shut Your Mouth, et rappelons le groupe une seconde fois, toujours avec ferveur. Les premières notes se font entendre, puis s'arrêtent, avant de recommencer avec le retour de PAIN, épuisés, en sueur, mais bien décidés à nous faire profiter de ce dernier morceau tant apprécié. Peter fait chanter les personnes au premier rang lors des couplets, tout le monde hurle le refrain, bras en l'air, pogos en action. Shut Your Mouth sonne l'apogée mais aussi la fin d'un concert extrêmement vivant, incroyablement groovy et satisfaisant.
Après le coutumier lancer de mediators et baguettes, Andersson et Skaug attrapent les lanières de la camisole de notre chanteur fou et le tirent joyeusement de chaque côté de la scène, avant de le traîner dans les coulisses pour de bon. Le talentueux fils de Peter Tägtgren, Sebastian, nous a offert un long solo de batterie tout à fait impressionnant vu son jeune âge. Surveillez sa carrière de près, un bel avenir dans la musique l'attend !
Setlist :
01. Designed to Piss You Off
02. Suicide Machine
03. The Great Pretender
04. A Wannabe
05. Zombie Slam
06. Monkey Business
07. End of the Line
08. It's Only Them
09. Pain in the Ass
10. I'm Going In
11. Coming Home
12. Black Knight Satellite
13. Call Me
14. Starseed
15. Dirty Woman
Rappels:
16. Same Old Song
17. Shut your Mouth