Par une chaleur étouffante d'une nuit d'été japonaise, le supergroupe Petit Brabancon lançait une tournée très attendue intitulée avec humour 'INDENTED BITE MARK' (ndlr. marque d’une morsure édentée) pour promouvoir son EP 'Automata' (2023) et son premier album 'Fetish' (2022). Pour le plus grand plaisir du public, qui attendait patiemment de démarrer la soirée, la salle était climatisée. Cependant, ce contraste extrême de température ne durera pas longtemps car Petit Brabancon s'apprêtait à prendre position sur scène et y mettre le feu. La salle pleine à craquer préfigurait assurément la nuit épique à venir. Alors que l'heure du début du spectacle approchait, les fans déjà en très grande forme, applaudissaient bruyamment alors les membres du groupe se dirigeait vers leurs places respectives. Au moment où Kyo est apparu, la bête, au complet, était lâchée. Après une intro monotone et inquiétante 'mind-blow’, Petit Brabancon prenait le contrôle de la scène avec une toute nouvelle chanson, intitulée 'BATMAN', prouvant à nouveau à quel point ils sont prolifiques et assidus dans leur créativité. Les chansons 'Ruin of Existence’ et 'Loser’ ont ensuite attiré toute la salle dans le monde féroce et enragé du supergroupe. Le rock electro-goth mid-tempo de 'surely’ suivit et permit au rythme effréné de ralentir. La puissance du groupe, elle, ne s’estompait pas le moins du monde. Avec un regard stoïque sur son visage, Kyo dansait sensuellement, faisant mouvoir ses hanches sur le rythme de la musique. Le batteur, yukihiro, admiré par beaucoup pour sa puissance et son dynamisme, réussit un subtil équilibre entre précision et agressivité, battant sauvagement son set avec une facilité surprenante. Le spectacle s'est poursuivi avec des chansons plus brutales 'Pull the trigger' et 'Muchitsujo ha Mukuchi to Utau'. Les fans, très excités, headbang-aient comme si leur vie en dépendait. Les ordres de Kyo – 'allez, allez, bougez-vous’ – ne sont restés vains. La salle explosa en cris et applaudissements aussi rapidement qu’une étoile filante. Alors que les premières notes de 'Koku' retentirent, une autre vague d'énergie déferla sur la foule qui ne put retenir ses pieds et ses bras. Grâce à une énergie pure et une puissance sonore, la salle se mit à littéralement trembler. Ensuite, 'Common Destiny’ retentit dans les haut-parleurs, donnant un coup de fouet à Miya. Le compositeur/guitariste se déplaçait sans relâche, sa tête headbangait de haut en bas tandis que ses jambes bougeaient de droite à gauche, démontrant d'étonnantes capacités de coordination corporelle. Après avoir ralenti le rythme avec 'I kill myself', le groupe interpréta son hit groovy 'OBEY'. Alors que les musiciens s'approchaient du devant de la scène, changeant de temps en temps de côté, le public entra en transe : les applaudissements, les sauts, les coups de tête et les cris se poursuivirent jusqu'à la dernière note de la chanson. La tension atteint des hauteurs vertigineuses. La chanson slow-tempo 'come to a shouting halt' suivit et permit au public de reprendre son souffle. Kyo, vêtu d'un costume noir avec une coiffure lissée vers l’arrière chantant d'une voix profonde et dépressive ressemblait à un crooner. Le spectacle continua avec 'Kodou', ses résonances visual-kei de la fin des années 90/début 00 vinrent comme une brise d'air frais. Les musiciens interprétèrent ensuite ‘Miserable’ et ‘Don't forget’ avec le genre d'intensité qui donne envie de headbang-uer jusqu’à se briser la nuque. Le spectacle fut brut et caustique mais les fans en redemandèrent. Les guitaristes Miya et Antz s’affrontèrent ensuite sur une série de riffs. Les musiciens et les fans échangèrent des regards complices tout au long de la chanson. Antz, avec sa tenue aux teintes hip-hop, fut captivant. Son réel plaisir de jouer sur scène avec ses amis transparaissait, le guitariste dégageait une aura chaleureuse, complètement contagieuse. À l’inverse, le bassiste Takamatsu Hirofumi, qui portait une tenue digne des années 1970 dans un style plus sombre, semblait beaucoup plus stoïque. Le musicien garda la même position charismatique tout au long du concert. Il tapait de temps en temps le rythme avec son pied et bougeait ses jolis cheveux noirs soyeux. Tous les membres semblent extrêmement différents les uns des autres, mais sur scène, ils ont réussi à combiner leurs différences créant une unité forte. Pendant le pont de 'Shuchou ni Te wo Nobasu Shura', Kyo, comme un lion dans la savane, regarda la foule sauvage comme s'il cherchait quelqu'un à manger. Sa présence hypnotisante et son engagement constant avec le public ont tenu la foule en haleine tout au long du spectacle. Alors que 'Kawaki' suivit, Kyo défiait le public une fois de plus : 'allez, bougez ! Vous êtes toujours en vie ? Je n’entends rien. Montrez-moi de quoi vous êtes fait’. La foule était sur le point d'exploser d'excitation. Enfin, 'Gion' — l'ultime chanson préférée du groupe (interview) — clôtura le set. Le lieu s'est transformé en un chaos magnifique et coloré.
La performance du groupe a totalement captivé la foule, les lasers, la fumée, les lumières ainsi que la présence scénique magnétisante du groupe et les fans avides ont rendu la soirée inoubliable. Petit Brabancon n'est pas un petit animal de compagnie mais une bête féroce dont la morsure peut laisser une trace indélébile .
Petit Brabancon | Zepp DiverCity (07/2023 | Tokyo, Japon)
Intro. mind-blow
01. BATMAN
02. Ruin of Existence
03. Loser
04. surely
05. Pull the trigger
06. Muchitsujo ha Mukuchi to Utau (無秩序は無⼝と謳う)
07. Koku (刻)
08. Common destiny
09. I kill myself
10. OBEY
11. come to a screaming halt
12. Kodou (孤動)
13. Miserable
14. Don't forget
15. Shuchou ni Te wo Nobasu Shura (主張に⼿を伸ばす修羅)
16. Kawaki (渇き)
17. Gion (疑⾳)