Que de monde devant les portes du Transbordeur de Villeurbanne ce samedi 10 mars ! A évènement exceptionnel... public exceptionnel. Deuxième date de la tournée des 20 ans du groupe PLEYMO, la soirée à Lyon s'annonce particulièrement chaude. Au bar, dans la salle, on n'entend que çà, des jeunes et moins jeunes qui échangent des souvenirs sur leurs concerts du groupe... dont les derniers datent de 10 ans déjà. Alors forcément le plaisir de les retrouver sur scène est immense.
Pogo Car Crash Control
Le jeune groupe POGO CAR CRASH CONTROL, originaire de la région parisienne a donc la lourde tâche de faire patienter le public avant l'arrivée de PLEYMO. Leur single Comment Lui En Vouloir est disponible depuis fin février, en attendant l'album Déprime Hostile prévu le 23 mars. Un son bien puissant, des paroles en français, ils ont déjà leur propre signature malgré leur jeunesse. Le combo n'est pas tendre et dénonce l'égocentrisme d'une société tournée sur elle-même avec des textes crachés plutôt que chantés. Mélange de punk et de métal, leur musique est surtout bourrée d'énergie et on en prend plein des oreilles !
Le public est vite dans le bain, et ceux qui se sont approchés de la scène n'ont pas regretté leur curiosité. Ca déménage, ça hurle, mais surtout, ça donne une pêche d'enfer ! Cinq titres c'est bien peu, mais suffisant pour donner envie au public de suivre ce groupe prometteur, au nom improbable mais du coup inoubliable.
Pleymo
Deux vagues de photographes ! C'est dire si la reformation de PLEYMO pour leur 20 ans est un événement.
Leaders du nu metal dès leurs débuts en 1997, le groupe a enregistré 4 albums jusqu'à leur séparation brutale en 2007. Particulièrement novateurs, ne serait ce que par la présence d'un DJ sur scène (une hérésie à l'époque dans le metal), ils rencontrent très vite le succès, faisant évoluer leur son au gré de leurs rencontres et de leurs envies, allant même jusqu'à la nomination aux Victoires de la Musique en 2004. Les textes, toujours en français, sont incisifs et sans concession, servis par un son brut très efficace. Ils dénoncent, accusent, mais aussi engagent à profiter du moment. Lorsqu'en mars 2017 l'idée de se retrouver devant leur public pour fêter leur 20 ans fait son chemin, les dates se décident et se remplissent très vite, faisant de cette tournée l'événement de ce début d'année.
Le line-up est le même qu'en 2007, mais c'était aussi une des conditions pour le retour sur scène. Mark Maggiori est au chant, plus affûté que jamais, secondé par Franck Baileul lorsqu'il lâche ses platines, et le duo promet d'être explosif. Benoît Julliard, Davy Portela, Erik de Villoutreys, et Fred Ceraudo sont aussi là pour mettre le feu !
Dès les premières notes, le Transbordeur est au taquet ! Difficile de dire du public ou du groupe, qui est le plus heureux de revoir l'autre. En attaquant avec United Nowhere, le combo rappelle qu'à l'époque PLEYMO c'était aussi la Team Nowhere (avec ENHANCER, AQME ou encore VEGASTAR), collectif musical qui défendait le nu metal made in France. Extrait de l'album Episode 2 : Medecine Cake sorti en 2002, tout comme le titre suivant, ce premier morceau va mettre le public en transe.
Pas d'échauffement pogos et slams ont déjà commencé ! L'émotion est palpable dans la voix du chanteur lorsque celui-ci prend la parole pour remercier de leur présence les nombreux fans qui l'acclament. Le concert sera un condensé des quatre albums du groupe, après une absence de 10 ans, mais personne ne les a oubliés. Le Transbordeur est plein à craquer, le public est au rendez-vous avec le bonheur de retrouver l'énergie intacte du groupe et le mordant des textes. La complicité entre les deux chanteurs se lit dans les regards et les sourires qu'ils échangent, pas de doute; retrouver la scène et le public 10 ans plus tard, faire revivre la légende PLEYMO eh ben... ça fait du bien !
Les musiciens n'ont rien perdu de leur vitalité et le son, mélangeant metal et rock, sonne toujours d'actualité. Sur Adrenaline c'est carrément la folie, repris en choeur par tous les fans, poings en l'air et jumpant sans s'arrêter. Lorsque se profile 1977 l'année de naissance de Mark Maggiori, c'est l'occasion d'un petit sondage dans le public, où les trentenaires sont en grande majorité. Franck Baileul saute et bondit sur scène, accompagnant de son flow le chant plus posé de son compère. Il faut être au top de la condition physique pour suivre ces deux là, car ils ne lâchent rien.
Extrêmement proches des fans qui se massent aux premiers rangs, ils n'hésitent pas à se pencher et à frapper les mains des plus chanceux. Le service de sécurité a du travail, car les slams s'enchaînent, et tout se déroule dans un excellent esprit. Nawak est l'un de leurs plus anciens succès, mais quelle communion avec le public qui scande le refrain avec un bel enthousiasme. On bascule parfois dans les références plus hip hop sur certains titres, mais toujours avec ce son énervé qui a fait le succès du groupe.
Je Regrette va calmer quelque peu les esprits, joli texte empli d'amertume. Il y a des choses que le public n'oublie pas, et le Braveheart lancé sur Tank Club va secouer plus d'un habitué des walls of death. Il y a tant d'engagement et de violence dans ce moment que certains passeront le reste du concert à se tenir les côtes, à distance prudente des plus virulents. Les deux chanteurs enchaînent toujours jumps et courses d'un bout à l'autre de la scène, les tee-shirts sont tombés depuis longtemps sur scène et dans la salle. Mark Maggiori n'hésite pas à se jeter dans la foule pour un crowd surfing qui se prolongera. Le set touche à sa fin mais le groupe revient pour un rappel triomphal, vidé, rincé par l'énergie qu'il a dépensée durant ces presque deux heures de spectacle.
Il y a des groupes que l'on regrette, et PLEYMO en fait partie. Pour l'instant il n'est pas question qu'une suite soit donnée à cette tournée, chacun ayant suivi sa propre route à l'étranger comme Mark Maggiori ou avec d'autres groupes. Reste le plaisir d'avoir vécu un concert exceptionnel avec un groupe qui a le respect de son public et se donne sans compter comme il l'a toujours fait.
Setlist:
Intro
01. United Nowhere
02. Ce soir c'est grand soir
03. Rock
04. Adrénaline
05. Tout le monde se lève
06. 1977
07. Chérubin
08. Nawak
09. Muck
10. Le nouveau monde
11. Je regrette
12. New Wave
13. Tank Club
14. Polyester Môme
15. K-Ra/Kongen/Ce soir medley
16. Blöhm
17. Divine Excuse
18. Zéphir