Punish Yourself + Christian Death + Volker @ La Machine du Moulin Rouge - Paris (75) - 19 avril 2018

Live Report | Punish Yourself + Christian Death + Volker @ La Machine du Moulin Rouge - Paris (75) - 19 avril 2018

Pierre Sopor 20 avril 2018 Pierre Sopor

Volker

Formé par des musiciens issus de REGARDE LES HOMMES TOMBER, OTARGOS, LIFESTREAM et NOEIN, VOLKER avait sorti un premier album il y a un an environ, Dead Doll, et ouvrait les hostilités ce soir à La Machine du Moulin Rouge.

Le concert commence tôt, on est en semaine, c'est les vacances scolaires : la salle est loin d'être pleine quand le concert commence et que les musiciens de VOLKER attaquent avec le single Bitch présent sur leur premier EP. Passant à la moulinette des influences rock, metal et punk, le groupe fait preuve d'une belle énergie : il faut dire qu'avec un set aussi court, il faut envoyer pour convaincre les personnes dans le public qui, pour la plupart, les découvraient ce soir La chanteuse Jen Nyx donne de sa personne, cavale et se jette à terre, assurant le show. Au sein d'un set qui pioche aussi bien dans l'album que l'EP, les VOLKER ont la bonne idée de reprendre Dragula de ROB ZOMBIE, histoire de bien rappeler l'univers horrifique dans lequel s'ancre leur musique. Rien de tel qu'un gros titre fédérateur comme celui-là pour emporter l'adhésion du public.

Sept morceaux plus tard, VOLKER quitte la scène. C'était court, couvre-feu des salles en ville oblige, mais suffisant pour découvrir le travail du groupe, rock'n'roll, énergique, fun, fou et décomplexé. Bref, pile-poil ce qu'il fallait pour s'échauffer avant l'arrivée de CHRISTIAN DEATH et PUNISH YOURSELF.

Setlist :
Bitch
Negative waves
Black sunday
Pavor nocturnus
Obey
Dragula (Rob Zombie cover)
Raven

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Christian Death

CHRISTIAN DEATH n'est pas un groupe particulièrement rare à Paris, et pourtant, leur venue reste un petit événement en soi. The Root of all Evilution, album sombre et mystérieux sorti il y a un peu plus de deux ans, a permis à Valor et Maitri de soigner leur aura, et c'est donc face à un public acquis à sa cause que le duo monte sur scène.

L'ambiance tranche assez radicalement avec VOLKER : des fleurs ornent les pieds de micro, Valor et Maitri dissimulent leurs visages (l'un derrière un demi-masque que n'aurait pas renié Alexandre Dumas, l'autre sous un grand chapeau et une cascade de cheveux), leur présence en imposant naturellement à leur arrivée sur scène. C'est sur la très rock'n'roll The Nascent Virion qu'ils entament leur show, histoire de titiller la nostalgie des fans. Valor remercie le public en Français qui lui répond par des applaudissements sincères. Très vite, le set fait la part belle au dernier album (si ce n'est l'intense The Serpent's Tail sur laquelle Valor sort son violon). Les fans de la première heure regrettent peut-être l'importance accordée à la pourtant très recommandable discographie récente du groupe (on a également droit à Seduction Thy Destruction et Worship Along the Nile d'American Inquisition), tout comme ils peuvent s'agacer de l'importance croissante de Maitri (qui, cette fois, ne quitte pas la scène prématurément) tout le long du show, éclipsant régulièrement Valor. L'ambiance en prend un coup alors que le public semble divisé. Dommage, car un petit Romeo's Distress en fin de set aurait pu mettre tout le monde d'accord et on aurait pu se quitter amis et contents. Malheureusement, il a fallu que le groupe se lance dans un This is Heresy interrompu en plein milieu et que Valor ne quitte la scène subitement, laissant le public interloqué. Ça n'empêche pas certains de réclamer le retour de CHRISTIAN DEATH pendant un temps, mais il faut vite se faire une raison : leur concert, ce soir, finit sur un curieux moment de flottement.

Setlist :
The Nascent Virion
Penitence Forevermore
The Serpent's Tail
We Have Become
Forgiven
Seduction Thy Destruction
Secrets Down Below
Out of Control
Worship Along the Nile
Illuminazi
Sick of Love
Romeo's Distress
This is Heresy

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Punish Yourself

PUNISH YOURSELF était déjà passé par Paris en décembre dernier (report). C'était il y a quatre mois, ce qui nous a laissé tout juste le temps de s'en remettre avant d'y retourner. En plus ils jouaient à la Loco... Pardon, la Machine du Moulin Rouge. So 2004. Ça promettait de bagarrer sec dans le public et c'est tant mieux : après l'étrange fin de concert de CHRISTIAN DEATH, on avait tous besoin de hurler et de se sauter dessus cordialement.

L'ambiance est survoltée dès le désormais traditionnel début sur Spin the Pig : il faut dire que le set est redoutable d'efficacité. Le groupe fluo alterne entre les tueries du dernier album (rââââh, cet appel à la violence qu'est Lo-cust) et les indémodables classiques (See You Later Alligator, CNN War, Rock'n'roll Machine, etc...), piochant judicieusement dans toute sa discographie (hormis l'injustement boudé Holiday in Guadalajara que le temps réhabilitera peut-être). En arrivant sur scène, vx s'exclame "c'est fou ce que ça rappelle la Loco cet endroit !". On pourrait lui rétorquer "c'est fou comme ça rappelle l'ancien chanteur de PUNISH YOURSELF ce genre de remarques !" (cf cette histoire absurde) : il faut dire que la scène de la Machine est haute et on a du mal à voir s'il est bel et bien "plus petit".

Le show est rodé, irréprochable, et se déroule tel un rituel bien connu : on se saute les uns sur les autres, ça braille, ça slam de partout, c'est impossible de faire des photos potables mais on s'en fout un peu parce que dans le fond on est venus pour l'action, vx échange quelques mots avec le public (il raconte essentiellement nawak, sérieusement, c'est quoi cette histoire de rêve avec Mickey et Dingo, là ?), Pierlox se dandine dans son coin de scène (son déhanché est imparable), et Klodia met le feu à des trucs (comme si on n'avait pas déjà assez chaud). C'est, encore une fois, la grosse claque. On va le répéter à chaque date de cette incroyable tournée : PUNISH YOURSELF n'a jamais été aussi bon sur scène. Ils s'étaient faits plus rares que par le passé, mais leur retour depuis plus de six mois est salvateur : qu'est ce que ça fait du bien de les retrouver tout feu tout flamme !

Pendant plus d'une heure, on a fait tourner le cochon (littéralement d'ailleurs, les cochons gonflables ont fait un peu de chemin depuis Vauréal et se retrouvent même au stand de merch maintenant !), on a sucé des télés, on a été voir le crocodile plus tard, et y'avait que Shiva qu'était dieu. C'était top, merci aux artistes et à Base Prod pour l'orga. Maintenant, on boite. Et pourtant, un mystère demeure : ce rêve énigmatique, décidément, si quelqu'un y a compris quelque chose, qu'il se manifeste.

Setlist :
Spin the Pig
See You Later Alligator
Backlash
CNN War
Rock'n'roll Machine
A Station in Space
Lo-cust
Blacksunwhitebones
Zmeya
Gimme Cocaine
Primitive
Shiva Only is God
This is my Body This is my Gasoline
Worms
Sexy
Suck my TV

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