Herrschaft
La soirée était un peu particulière pour HERRSCHAFT : convoqués à la dernière minute pour remplacer leurs copains de SHAÂRGHOT, dont l'annulation a fait saigner nos petits cœurs, les parisiens devaient en plus entamer leur concert dans une salle à moitié vide (si vous avez essayé de prendre le métro vendredi soir, vous comprenez pourquoi : c'était nawak !).
Il en faut plus pour troubler HERRSCHAFT. Les quatre zozos débarquent sur scène sur un chant de Noël, leur Max de chanteur déguisé comme il se doit en ce célèbre vieux barbu dont le passe-temps est de s'incruster chez les gens pendant leur sommeil. Le ton est donné d'entrée : le show sera plein de second degré... Et, ironiquement, ira piocher dans tous les symboles occidentaux capitalistes : en plus du Père Noël, on a droit à des jets de faux billets, un costume de prêtre et un gode aux proportions bibliques qui viendront animer le concert au fur et à mesure des changements de costume de Max. Chaque titre a donc droit à son ambiance et ses surprises, et au fur et à mesure que le public arrive ça s'agite de plus en plus dans la cuvette de la Maroquinerie. L'accueil est chaleureux, le concert généreux et le groupe envoie quelques clins d'oeil aux malheureux SHAÂRGHOT, privés de Noël, via un tee-shirt bien senti ou une dédicace avant Gate to Dreams (que HERRSCHAFT a déjà joué sur scène en compagnie de l'animal mazouté).
Si vous aviez vu HERRSCHAFT au Gibus il y a trois mois (report), la setlist sera sans surprises immenses, bien que l'ordre des morceaux ait été chamboulé. On y trouve forcément leur récent single How Real Men Do, mais aussi des classiques issus surtout de la seconde partie de carrière du groupe comme l'indispensable Gates to Dreams en fin de show ou leur reprise de Kommando '96 du CNK, mais aussi un I Am the One tout droit sorti de Tesla, leur premier album.
En trois petits quarts d'heure, HERRSCHAFT a réussi à réchauffer les corps et les cœurs avec un concert dynamique et puissant et un bon esprit que l'on se doit de saluer. Et alors qu'il a été appelé à l'improviste, le groupe a su offrir beaucoup au public tout en ayant quelques surprises dans sa hotte. En fin de concert, HERRSCHAFT a prévenu : on entendra très bientôt reparler d'eux, et il y a intérêt.
Setlist :
01. Intro Noël
02. Human Soul
03. Kimi Ga Yo
04. Rat In Cage
05. How Real Men Do
06. I Am the One
07. Endlessly Revolving
08. But I Know
09. Bloodpulse
10. Kommando '96
11. Gates to Dream
Punish Yourself
Est-il nécessaire de revenir sur le lien si particulier qui existe entre PUNISH YOURSELF et son public, cette espèce de complicité qui dure depuis des années ? Quand on va voir PUNISH YOURSELF, c'est un peu comme un repas de famille : on revoit tout le monde, on se fait la bise en début de soirée, on se fout sur la gueule la plupart du temps, et à la fin les vieux sont par terre et les autres sont bourrés.
Il y a quelques semaines, on vous parlait de leur passage épique à Vauréal (report), mais il était temps d'enfin retrouver la bande fluo dans une salle parisienne aux dimensions plus conséquentes et c'est donc une Maroquinerie pleine à craquer qui accueille les Toulousains. Leur Pig Data Tour marque le retour de leurs célèbres couleurs, après une tournée en noir et blanc, et même quand on sait à quoi s'attendre ça en jette à mort ! S'il reste sur scène des éléments évoquant l'époque Holiday in Guadalajara (les fleurs sur les pieds de micro, par exemple), Spin the Pig est clairement passé par là : les peintures de vx69 ont une dégaine plus primitive (rires de connivence) et le poulpe lui servant de cheveux lui donne un aspect chamanique qui colle bien avec l'ambiance de leur nouvel album, plus brutal et viscéral. Dès le morceau titre, on le sent : encore une fois, ça va être grandiose.
Le groupe évolue désormais à six sur scène. Et bien que Xav ne soit plus derrière ses fûts, son remplaçant a une frappe de sauvage en parfaite adéquation avec ce feeling plus tribal. Très vite, on se retrouve avec plein de gens qui passent par dessus nos têtes et d'autres qui se viandent dans la fosse. Si vous avez déjà fait des photos à un concert de PUNISH YOURSELF, il y a forcément ce moment où vous vous dites "merde, moi aussi je veux faire la bagarre". Ou encore "si je continue, je vais fracasser un crâne avec mon appareil... Ou pire : un crâne risque d'abimer mon objo !". Car bagarre il y eut, et ça faisait du bien. On est copains, on sourit, mais très vite les autres humains dans la salle ne sont qu'une espèce de masse informe et instable dans laquelle on peut foncer, se vautrer, se prélasser et que l'on peut malmener ou jeter en l'air. La setlist est la même que sur les autres dates de la tournée et frôle la perfection : le retour de Primitive par exemple, fait bien plaisir mais surtout les nouveaux titres s'imposent comme des indispensables (rah, Lo-Cust les amis, Lo-Cust !). Toujours pas de Gay Boys in Bondage, comme aime le répéter vx, mais, comme cela fut scandé à juste titre dans la fosse : "on s'en branle !".
Encore une fois, le constat est le même : on est en miettes, chaque concert semble encore meilleur que le précédent et tout le monde ressort avec de grands sourires qui permettent d'admirer de nouveaux trous dans nos dentitions. Vue que leur tournée s'étire sur le début 2018, on espère pouvoir vous redire la même chose très bientôt !
Setlist :
01. Spin the Pig
02. See You Later Alligator
03. Backlash
04. Primitive
05. There's no End to This
06. Rock'n'Roll Machine
07. Lo-Cust
08. Blacksunwhitebones
09. Gimme Cocaine
10. CNN War
11. Dies Irae
12. Zmeya
13. This is my Body this is my Gasoline
14. Worms
15. Sexy
16. Suck my TV