ES23
À peine sorti il y a quelques jours, le nouvel album de [:SITD:] Trauma: Ritual bénéficie depuis un petit mois d'une tournée du groupe en compagnie de ES23. Les arrêts habituels dans la région se font plutôt à Bochum ou Oberhausen, mais c'est Cologne que le groupe a choisi, et la petite salle (pleine à craquer) du MTC.
Les portes s'ouvrent après 20h, et étant donné la queue dans la Zülpicherstraße, le responsable des entrées finit par lâcher : "Mais c'est complet ou quoi ce soir ?". Effectivement, la salle est bien remplie, ce qui n'est pas surprenant pour un concert de [:SITD:], que l'on aurait plutôt espéré à l'Essigfabrik. La petite cave du MTC s'illumine finalement avant 20h30 pour accueillir ES23. "S'illuminer" est à demi ironique, car les visiteurs du lieu savent qu'il n'y a aucun matériel lumineux à disposition, pas même une boule à facettes. Néanmoins, ES23 a pu bénéficier de front lights, chose rare au MTC. Le groupe n'est pas des plus connus, il est pourtant actif depuis plus de dix ans. Son pilier, c'est Daniel Pad, vocaliste en concert, mais bidouilleur professionnel puisque le projet studio lui appartient entièrement. Mais depuis 2004 et la création du groupe, il y eut beaucoup de collaborateurs, studio et live, et même des danseuses. En 2017, ES23 est un trio, dont vous connaissez les deux autres membres Heiko Lachmann et Micha Meyer puisqu'ils jouaient le mois dernier à Bochum avec EVO-LUTION.
Malgré un début timide, il faut l'avouer : le groupe fait un carton. Le style de ES23 s'apparente à une fusion entre [:SITD:] et AGONOIZE, avec un soupçon de légèreté en plus. Il faut le reconnaître, ES23 n'a rien inventé. Mais ce qu'ils font, ils le font bien. Professionnels, communicatifs, ils sont sur scène dans leur élément et le public a envie de célébrer ce moment avec eux. Le groupe n'a pourtant qu'une petite demi-heure pour convaincre et doit laisser de côté de nombreux anciens titres. Peu importe, l'audience est conquise et en redemande. Après 30 minutes et sept titres, le public du MTC donne de la voix pour rappeler le groupe, qui n'en revient pas. "Wow, ça fait déjà une demi-heure? C'est pas possible, je n'ai pas envie de partir" s'exprime Daniel Pad, qui conclut toutes ses phrases par "ohne Scheisse" (sans déconner). Ça leur fait visiblement très mal de quitter la scène, surtout qu'ils remballene teux-mêmes leur matos en partant, et doivent subir les "allez, juste une chanson, s'il vous plaît", "non, on n'a vraiment pas le droit". Finalement, quelqu'un propose de leur offrir une bière au stand de merchandising après le concert. Tout est bien qui finit bien.
Setlist :
01. Destiny
02. Wake Up
03. Lost in Time
04. Erase my Heart
05. Get out of my Heart
06. Face your Fears (Kryonix cover)
07. Once and for All
[:SITD:]
Il ne faut pas attendre longtemps pour voir le trio [:SITD:] débarquer et être accueilli comme des rois. L'album Trauma: Ritual est sorti la veille, tout le monde se l'est arraché en arrivant. Certains fans suivent même le groupe sur toute la tournée. [:SITD:] a ce quelque chose de spécial qui fait que depuis plus de 20 ans maintenant, le public est toujours là. Vous savez à quoi on reconnaît des artistes ? Ils ne sont pas parfaits. [:SITD:] n'a rien d'un maître du divertissement. L'expérience live ressemble à beaucoup de groupes à synthés un peu engoncés derrière leurs instruments. Tom Lesczenski, avec son timbre si particulier est si fragile, nous sort toujours une ou deux notes à côté. Ils passent tout leur temps les yeux fermés, plongés dans leur monde et peu attentifs au reste. Mais on leur pardonne volontiers, car ce sont des artistes. Pas de simples interprètes qui font le show et repartent les poches pleines. [:SITD:] compose et écrit tout de A à Z avec sincérité et ce son si particulier. On pourrait sûrement dire que c'est un groupe de Dark-Electro de plus, et pourtant non. Peu sont capables, avec Kreuzgang, Atemlos ou encore Snuff Machinery, de vous tirer les larmes, de plonger au plus profond de votre être et vous retirer tout ce que vous avez. C'est là la magie de [:SITD:]. Vous embarquer loin, vous mettre à nu, et vous faire tout oublier autour de vous. À 18 ou 40 ans, [:SITD:] touche de la même façon.
On en aurait presque oublié les problèmes de son du début du concert. Côté public, une mixture assez désagréable et presque aucune voix. Côté groupe, aucun retour. La situation devient à ce point difficile que les musiciens doivent plusieurs fois crier en plein morceau de monter le son car ils ne s'entendent pas jouer. La tension est palpable sur les deux premiers morceaux, mais l'ambiance s'apaise enfin pour profiter de plus d'1h30 de show. [:SITD:] est un faiseur de tubes, et en plus des classiques déjà cités, on retrouve le cocktail habituel, Dunkelziffer, Laughingstock, Rot, Richtfest mélangés aux dernières trouvailles du groupe, notamment le nouveau single Genesis qui fait fureur. Carsten se paie quelques bains de foule bien mérités, avant de passer le relais à Tom pour interpréter les morceaux dont il a le secret comme Suffering in Solitude. Le groupe est bien évidemment rappelé pour quelques titres et met fin à ce concert enflammé avec Snuff Machinery. Quelques classiques ont manqué, notamment Herbsterwachen. Mais maintenant vous savez qu'on leur pardonne tout.