The Crüxshadows + Treponem Pal @ Le Bus Palladium - Paris (75) - 14 septembre 2017

Live Report | The Crüxshadows + Treponem Pal @ Le Bus Palladium - Paris (75) - 14 septembre 2017

Pierre Sopor 15 septembre 2017 Pierre Sopor

Treponem Pal

Et si on commençait par démolir une fois de plus des portes ouvertes un paquet de fois ? TREPONEM PAL aura toujours une place à part dans le coeur des amateurs de metal industriel. Pionniers du genre en France, le groupe est revenu il y a une dizaine d'années après une pause d'une dizaine d'années... qui faisait suite à une première dizaine d'années de carrière, grosso-modo. On arrive donc à un moment où la deuxième partie de leur épopée est aussi longue que la première, alors que le groupe va sortir son nouvel album à la fin du mois.

C'est sur la scène (décorée de têtes réduites plantées sur des piques) du Bus Palladium que TREPONEM PAL faisait hier soir son retour sur scène, en ouverture de THE CRÜXSHADOWS. Pour y défendre Rocker's Vibes, leur nouvel album ? Pas encore ! Alors qu'il reste deux semaines à patienter pour découvrir la bête, le groupe plante dès le début sur Blow Me Out : l'énorme classique qu'est Excess and Overdrive est à l'honneur, bien que quelques titres plus récents (Planet Crash, super efficace, ou encore Evil Is Calling) se soient fait une petite place. Néanmoins, deux titres du futur bébé se glissent vers la fin du show et ce sont deux reprises : Are You Ready (de THIN LIZZY) et Planet Claire (des B52'S), qui cartonne bien sur scène et que le groupe joue déjà depuis quelques années.

On a souvent rapproché TREPONEM PAL de MINISTRY, et il faut dire que le metal industriel des français, lourd et âpre, n'est pas sans rappeler le boulot de Jourgensen dans les années 90. D'ailleurs, Marco Neves semble fait du même bois que le vieux Al : avec sa silhouette imposante et son charisme animal, il dégage aussi cette espèce de nonchalance, et cet air de gros dur qu'il vaut mieux ne pas trop emmerder. Des années pleines de rock'n'roll sont passées par là et de longues dreads ne dépassent peut-être plus de son éternel bandana noué sur la tête mais quand il monte sur scène, arrivant directement de la fosse, caché derrière ses lunettes noires, il en impose grave. Même si la formule a changé (le groupe se produit désormais sans performeuse), le line-up envoie tout au long d'un set furieux. Profitant d'un changement de guitare pour nous inviter à tous aller au bar boire un coup, Marco Neves lance au public un "c'est la boite qui offre". Tu parles, rien du tout ! Ce sera la plus grosse déception de la soirée.

Setlist :

01. Blow Me Out
02. Out of Reach
03. For Progress
04. Are You Ready
05. Evil Is Calling
06. Pushing You Too Far
07. Planet Crash
08. Psycho Rising
09. In Out
10. Planet Claire
11. Funkytown
12. Excess and Overdrive

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The Crüxshadows

Avec l'arrivée de THE CRÜXSHADOWS sur scène, l'ambiance change radicalement au Bus Palladium. Il faut dire qu'après le metal industriel de TREPONEM PAL, pesant, massif et spontané, le mélange de synthpop et darkwave des américains dénote sévèrement ! Tous très apprêtés, les CRÜXSHADOWS commencent leur show sur Helios, single phare du tout récent Astromythology. Et c'est bien d'un show qu'il s'agit, où que l'on regarde. Le line-up du groupe a beaucoup bougé au fil des ans, mais reste relativement stable depuis une dizaine d'années et les arrivées de JoHanna Moresco et David Russell Wood toujours présents aujourd'hui aux violons. Très expressifs, les deux musiciens se promènent sur scène, chacun assurant un spectacle à lui tout seul. 

Mais le vrai show, c'est bien sûr Rogue. Le frontman à l'improbable chevelure est une boule d'énergie sautillante : il gambade dans tous les sens, galope de gauche à droite, grimpe sur le bar, grimpe sur la console, descend à de multiples reprises dans la foule, danse la gigue avec le public : bref il s'éclate. C'est d'ailleurs la grande force des CRÜXSHADOWS en live : de ce show où tout semble calculé, maîtrisé et où l'imprévu n'a clairement pas sa place, le plaisir sincère que dégage le chanteur fait plaisir à voir. Il capte l'attention avec bienveillance, s'amuse et ne s'arrête jamais de partager avec son public. On a presque envie de lui pincer tendrement la joue pour montrer qu'on ne lui en veut pas quand, tout penaud, il s'excuse de venir de "Trumpland". Il faut dire que ses aller-retour devant la salle avec sa fille sur les épaules avant la soirée ont décuplé son taux de "mignonitude".

Il est impossible de résister aux CRÜXSHADOWS en live, même si chaque pose semble calculée à l'avance et que tout est surjoué. Entre l'atmosphère bon enfant, leur musique certes lisse mais néanmoins agréable et élégante et le plaisir manifeste de Rogue et du public lorsque le groupe enchaîne ses hits, il faudrait être sacrément rabat-joie pour résister à ce climat festif.

Setlist :
01. Helios
02. Singularities
03. Stay Home
04. Valkyrie
05. Infinity
06. Jupiter
07. Of Angels
08. Angelus
09. Deception
10. Winterborn
11. Birthday
12. Monsters
13. Marylin, my Bitterness

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