- Point de départ | DOGMA : REVIEW
the GazettE a sorti son huitième album-studio le 26 août 2015. Intitulé DOGMA, le groupe japonais fait avec lui les choses en grand et en beau ! Le disque s'inscrit en effet autour d'un dessein conceptuel plus global nommé PROJECT:DARK AGE qui marque le treizième anniversaire du groupe. Ce projet, lancé dans le courant du mois de mars 2015, se décline intentionnellement en treize sous-projets représentés graphiquement par le logo, un dodécagone cerclé. Le cercle additionné au polygone à 12 traits symbolise le treizième. Ce choix graphique, motivé par l'âge du combo est indéniablement bien pensé puisque qu'un polygone étoilé à 12 branches est culturellement associé aux rameaux terrestres, eux-mêmes symbolisant la mesure du temps (durée, âge). Ces sous-projets d'abord titrés par l'appellation commune 'mouvement' — la notion de temps est un corollaire de la notion de mouvement — et différenciés en nombres ordinaux, sont dévoilés en détails au compte-gouttes. L'album DOGMA, soit le premier mouvement (identifié à l'extrême nord sur le logo), est la pièce maîtresse du puzzle autour de laquelle s'articulent d'autres éléments textes et audiovisuels créés en collaboration avec 18 artistes. Musicalement, cet album est un parfait mélange entre Iowa de SlipKnot pour sa lourdeur, Dum Spiro Spero de DIR EN GREY pour son schéma atypique et Holy Wood de Marilyn Manson pour son esprit ésotérique.
- Point final | DOGMA : LIVE REPORT
Le 27 septembre 2016, the GazettE a marqué le point final de ce projet avec un concert très spécial dans la salle numéro 10 du centre d'exposition Makuhari Messe (anciennement Nippon Convention Center) de la ville de Chiba. À 18h30 tapante, déjà bien affamés, les milliers de chanceux détenteurs d'un golden ticket étaient fin prêts à engloutir une bonne GazettE automnale ! C'est dans une ambiance rouge éclatant et saturé, sous le rythme lourd de DOGMA, que le groupe est arrivé sur scène. Ce soir-là le dîner allait être saignant ! Dès les premiers cris gutturaux de RAGE, "Are you ready?", le public est devenu fou. Les fans se sont lancés dans des headbang frénétiques à se briser la nuque, les cheveux se mêlaient et s'entremêlaient. On aurait dit des Gremlins sur lesquels de l'eau avait été jetée. Bien que beaucoup plus intimiste que le final du 28 février 2016 au Yoyogi National Gymnasium, ce concert n'a aucunement souffert de manque.
Le rythme énergique lancé dès le début ne s'est pas ralenti avec les titres qui ont suivi, à savoir DAWN et GABRIEL ON THE GALLOWS. Les musiciens ont commencé à se mouvoir de plus en plus sur la scène. Plus de plateformes spéciales, pas d'écran géant ni vidéo calibrée pour le cinéma, il s'agit bien-là d'un standing-live où seule la musique compte. Mais traditionnel et the GazettE ne faisant pas un bon ménage, ce concert épuré a tout de même joui d'un jeu de lumières spectaculaires. Éblouissant de beauté tant au niveau des couleurs qu'aux formes. Le hit VENOMOUS SPIDER’S WEB a déployé une énergie encore plus contagieuse, un titre particulièrement aimé des fans. Les lumières se désaturant peu à peu ont laissé apparaître le décors qui surplombait la scène. Le drapeau calé derrière les musiciens rappelait un temps soit peu le logo de Marilyn Manson à l'époque de Golden Age of Grotesque, lui-même inspiré par la swastika. Sur CLEVER MONKEY, le groupe s'est un peu plus laissé aller, les guitaristes KAI et AOI accompagnés du bassiste REITA ont envahi d'autres coins de la scène tandis que le vocaliste RUKI dansait sous les encouragements du public. BIZARRE, dont l'intro a été allongée et remaniée, a complètement hypnotisé la foule. Son rythme basse/batt. est encore plus envoûtant en live que sur CD, les différents sons électro sont bien plus variés et riches. DEUX a pris le relais sur des couleurs chaudes automnales.
L'atmosphère s'est adoucie pendant OMINOUS, une boule à facette diffusait de la lumière blanche à la manière de bâtons lasers avant de revenir sur les mêmes tons rouges vifs du début de soirée. Le son des aiguilles qui tick a ensuite donné le rythme à THE SUICIDE CIRCUS. RUKI s'est lancé dans une chorégraphie serpentine rappelant les mouvements si singuliers de AXL ROSE (Guns N Roses). Après un court discours du frontman, le show s'est poursuivi avec INCUBUS. Ce titre a électrisé le bassiste REITA qui n'arrêtait pas de headbanger, bouger de part et autre de la scène, sans arrêt. LUCY a rapidement suivi. À partir de ce moment-là, le rythme n'a fait que croître. Les musiciens et chanteur ont inlassablement échangé leurs places tandis que le batteur KAI envoyait de sérieuses ondes de choc à travers toute l'enceinte grâce des coups puissants ! Sur ATTITUDE, de petites boules de lumière flottaient au dessus de la scène. Le groupe a ensuite figé le public avant de lui demander de headbanger brutalement sous son commandement. Le frontman a ensuite pris la parole, faisant rire le public à maintes reprises et le concert s'est poursuivi avec HEADACHEMAN. Aucun moment de répit au programme, surtout la musique apprivoisait les mains, qui acclamaient, et les têtes, qui headbangaient ! Le concert s'est poursuit avec UGLY et BLEMISH qui ont laissé la bonne ambiance se prolonger. ENDYING a clos le set du concert. Tandis que le groupe quittait la scène, la foule s'est mise à crier monotonement le typique encore.
À 20h00 les lumières se sont de nouveaux éteintes, pour laisser place à la seconde partie de la performance. Le brouhaha ambiant s'est alors transformé en une voix grondante dès les premières notes de INSIDE BEAST. L'énergie de la foule et du groupe ne formait plus qu'une vibration explosive. Les deux guitaristes se sont placés à droite de la scène pour jouer face-à-face un petit moment ensemble tandis que le bassiste est allé à l'extrême gauche de la scène pour slapper violemment les cordes de son instrument. Le public ne cessait de bouger sous les coups puissants du batteur. Le vocaliste en grande forme occupait tous les recoins de la scène pour rendre une petite visite à chacun de ses collègues. Les classiques du groupe Filth in the beauty et COCKROACH ont fait l'effet d'une bombe auprès du public. TOMORROW NEVER DIES devait peu de temps après clore la soirée : après ce titre, les musiciens ont remercié la foule et quitté la scène. La musique de fond a commencé résonner dans l'enceinte. Mais après quelques minutes seulement, celle-ci s'est arrêtée brusquement et the GazettE est réapparu pour jouer un dernier morceau. Le groupe s'est donné corps et âme pour ce dernier moment. Ils couraient partout, bougeaient constamment et sollicitaient le public qui lui rendait bien.
Le groupe a ainsi marqué au fer rouge le point final de son projet conceptuel.
[UN PETIT MESSAGE POUR LES FRANCAIS]