Unzucht + Randolph's Grin @ Essigfabrik - Cologne (DE) - 18 novembre 2016

Live Report | Unzucht + Randolph's Grin @ Essigfabrik - Cologne (DE) - 18 novembre 2016

Cécile Hautefeuille 19 novembre 2016 Cécile Hautefeuille Cécile Hautefeuille

Randolph's Grin

La tournée de UNZUCHT pour la promotion de son album Neuntöter a débuté depuis une bonne semaine et s’arrêtait le 18 novembre à l’Essigfabrik de Cologne. Aux côtés des petits princes du dark dock se produisaient RANDOLPH’S GRIN, duo electro américain venu spécialement pour cette tournée européenne. Le deuxième groupe prévu, ALL HAIL THE YETI, n’a finalement pas pu monter dans le tourbus, faute de Visa valable.

L’Essigfabrik n’affiche pas complet ce soir-là, mais de nombreux fans se sont tout de même massés pour cette tournée. Lorsque RANDOPLH’S GRIN entre en scène, le public est encore froid, et va malheureusement le rester.

Le projet musical, fondé il y a plus de 20 ans, est pourtant plutôt convaincant. La musique est subtilement travaillée, joliment orchestrée et la voix de son interprète Adelheid (Heidi) Winkler est sublime. Une voix claire mais qui porte, un chant assuré et professionnel. Tout fonctionne parfaitement. Le batteur se joue de la mise en scène en affichant un masque différent pour chaque morceau, pour rendre le concert plus vivant, la vidéo d’arrière-plan est projetée directement sur un drap blanc tendu en plein milieu de la scène, et le paradoxe de sa chanteuse aux souliers d’écolière bien rangée mais bardée de tatouages en tout genre, donne une profondeur très intéressante au groupe. On sent une complicité et une expérience solide de la part des deux membres.

En revanche, RANDOPLH’S GRIN n’a pas le chic pour charmer et fidéliser le public de UNZUCHT. Public difficile qui plus est, puisqu’il s’est déplacé pour manger des grosses guitares et qu’il se retrouve avec une batterie électronique et une chanteuse qui nous compte fleurette tout en délicatesse. Le problème, c’est donc peut-être le choix de la première partie, qui ne recoupe pas les influences musicales de la tête d’affiche. Un choix curieux donc pour accompagner UNZUCHT en tournée, mais un groupe que l’on vous conseille tout de même d’écouter.

Unzucht

Il n’est pas encore 21h lorsque UNZUCHT foule la scène de l’Essigfabrik, et fouler est bien le mot. Tandis que les musiciens prennent place, un canard boiteux se traîne lentement tout le long de la scène : c’est le guitariste Daniel de Clercq, qui s’est cassé le pied à Londres, premier arrêt de la tournée, il y a maintenant dix jours. Y’a des gens comme ça, qu’ont vraiment pas de bol. Mais rassurez-vous, il sera bichonné par le public qui l’acclamera à chaque fois qu’il tentera de faire un pas durant la soirée.

Le public, la valeur sûre de UNZUCHT. L’Essigfabrik n’est pas remplie, et pourtant le public fait plus de bruit qu’un stade complet, et ce tout le long du concert. L’avantage avec UNZUCHT, c'est que le groupe propose un rock certes sombre, mais en même temps très dansant et bon enfant. Cela permet aux spectateurs de pouvoir frapper dans les mains, balancer les bras et toutes les mises en scène bien senties, ce sur chaque chanson. Ce côté schlager, UNZUCHT l’assume et le revendique. Les musiciens sont très complices avec leur public, Daniel Schulz ne manque jamais de regarder chaque spectateur dans les yeux, devant, derrière et sur chaque côté. Lorsque cela ne suffit pas, il se jette tout bonnement dans la foule et fait un petit tour dans les airs. C’est la signature UNZUCHT.

Néanmoins, contrairement aux apparitions lors de festivals, le groupe reste plus calme, plus concentré, et joue moins les fous du spectacle. Certainement une des exigences d’une tournée longue et fatigante qui ne permet pas de donner plus d’énergie qu’il n’en reste. Peut-être les membres sont-ils également devenus frileux en voyant leur guitariste claudiquer. C’est en tous les cas apaisant de les voir dans cette composition, sans trop forcer et en laissant simplement rouler la machine.

Car UNZUCHT est une vraie machine de guerre. Chaque morceau est un tube, dont on se souvient même quand on n’en a pas envie. Impossible de ne pas se laisser aller à l’enthousiasme d’un concert d’UNZUCHT. On se surprend finalement à chantonner quelques refrains les bras en l’air sans l’avoir prémédité. Alles was bleibt, ist Schweiiiiiiigen… enfin vous m’avez compris.

Daniel de Clercq, téméraire, tente le plus possible de rester debout, mais se rassoit sur les morceaux où il n’a pas à chanter. Alex Blaschke, le bassiste, le rejoint alors de son côté de la scène et s’assied auprès de lui par solidarité. De jolis moments complices…
Le décor de la tournée est bien ficelé, avec la pochette de l’album que l’on retrouve imprimée sur la caisse claire et rappelée par les panneaux en ombres chinoises de part et d’autre de la scène. Des lumières sont installées en plus de celle de la salle, avec notamment deux stroboscopes, et un joli effet de lumière du côté de Toby Fuhrmann et sa batterie.

Après 1h15 de show, le courageux Daniel sort de scène, toujours en claudiquant, pour attendre le rappel avec ses amis, ce qui lui vaut une ovation encore plus forte que le rappel lui-même. Le rappel se termine par le premier tube du groupe, Engel der Vernichtung, clin d’œil à une réussite fulgurante du groupe. UNZUCHT a explosé en quelques années seulement et ne compte aucun écart de route pour le moment. Leurs 4 albums ont tous été couronné de succès et comportent chacun de futurs classiques.

Après le concert, le groupe improvise un petit jeu de ola avec son public. Pendant cinq minutes, vas-y qu’on lève les bras, qu’on crie d’un côté, puis plus fort de l’autre. Et cela se termine évidemment par la nouvelle ovation pour le petit dernier qui traîne toujours la patte pour rejoindre ses comparses en coulisse. Mais voilà que 10 minutes après, ils sont déjà de retour dans la salle pour papoter avec le public, chanter au stand de merchandising et finalement improviser un mini-concert. La soirée n’en finit donc jamais avec UNZUCHT !

Setlist :
01. Der dunkle See
02. Widerstand
03. Lava
04. Unzucht
05. Der Untergang
06. Deine Zeit läuft ab
07. Kind von Traurigkeit
08. Schwarzes Blut
09. Der letzte Tanz
10. Neuntöter
11. Schweigen
12. Kettenhund
13. Seelenblind
14. Nur die Ewigkeit
15. Ein Wort wie ein Stein

Rappel :
16. Unendlich
17. Meine Liebe
18. Engel der Vernichtung