11 ans après la sortie de Just Push Play, après des scissions au sein du groupe puis un soudain attrait de son chanteur Steven Tyler pour de nouvelles expériences (jury de l'émission American Idol), on peut dire qu' AEROSMITH était attendu de pied ferme. De son titre à son visuel de comics, et le retour de Jack Douglas aux manettes, les ingrédients semblaient réunis pour un nouvel opus époustouflant ; comme un retour aux sources ingénieux à la fois très rock et plus moderne. Dès l'ouverture de LUV XXX on retrouve une atmosphère bizarroïde qui nous propulse rapidement dans l'engouement semé par l'excellent single Legendary Child. L'album balaye à peu près l'ensemble du savoir faire du groupe mais ses morceaux n'ont pas assez souvent la pertinence de leurs aïeux. On y trouve des morceaux rock, toujours groovies et teintés de blues ; à la croisée des chemins entre les albums Pump et Rock in a Hard Place avec entre autre Oh Yeah et Street Jesus pas loin d'un mélange entre Dude Looks Like a Lady et Jailbait, ou encore Freedom Fighter chanté par Joe Perry et accompagné de Johnny Depp. De l'autre côté, on a un nombre important de belles balades dont le groupe à le secret avec Closer, Tell Me et aussi What Could Have Been Love qui elle, succède plutôt bien à I don't Want to Miss a Thing de la BO d'Armageddon. Le morceau jam Out Go The Lights, avec ses choristes, reprend une partie de l'air d'intro de Legendary Child, et avec leur enchaînement le plaisir est à son comble. La majeure partie des surprises se retrouve toutefois dans la première moitié de l'album. Comme le très addictif Beautiful, marqué par des riffs accrocheurs et un chant incisif presque rapé, ponctué d'envolées lyriques à la façon d'Outa Your Head (Just Push Play). Cependant, l'album est aussi très hétérogène et ne décolle pas ou peu dans son ensemble. La seconde partie de l'album nous laisse sur notre faim avec une importante perte de dynamisme. Avec Music From Another Dimension, AEROSMITH offre encore un bon lot de perles qui touchera à petite dose toutes les générations, par contre pour l'originalité évoquée par un intitulé trompeur, c'est raté ! Mais est-ce vraiment important ?
Chronique | Aerosmith - Music From Another Dimension
Erīck Wīhr
6 novembre 2012