Après l'excellent 'Worlds Collide', le nouvel album d'Apocalyptica est forcément très attendu. Annoncé plus "rock", '7th Symphony' s'ouvre avec 'At The Gates of Manala', morceau long et progressif commençant énergiquement et s'achevant dans le lyrisme dont le groupe sait faire preuve. Pourtant, une sensation de réchauffé s'installe à l'écoute de 'End of Me' et 'Not Strong Enough', évoquant trop 'I Don't Care', très pop, rappelant toute la vague de groupes entre emo, post-grunge et neo-metal. Ce n'est pas mauvais, mais ce n'est en rien mémorable. Il faut admettre que les invités sur cet album sont tout de même moins "impressionnants" que sur le précédent, et que le principal intérêt réside dans les pistes purement instrumentales. N'arrivant pas aussi bien à marier ses influences classiques et metal que d'habitude, cet album navigue entre deux eaux. Si des morceaux comme '2010' ou 'Bring Them To Light' (avec Jo Duplantier de Gojira au chant) dépotent bien, ou que l'ambiance lancinante et mélancolique de 'Beautiful' et 'Sacra' rappellerait presque les compositions du Kronos Quartet, l'ensemble est un peu trop plat. Dommage qu'avec un artwork évoquant une sirène et invitant au voyage, '7th Symphony' ne nous transporte pas plus. On retiendra la volonté de proposer de longs morceaux épiques ('The Rage of Posseidon') et un savoir-faire certain quand il s'agit de créer des single en puissance avec des invités "in" du moment. On reste tout de même sur notre faim, étant donné le talent de ces musiciens, on pouvait attendre mieux.
Chronique | Apocalyptica - 7th Symphony
Pierre Sopor
20 août 2010