Cela fait déjà plus de cinq ans que le dernier album studio de BAK XIII est sorti. Mis à part l'EP The Future Was Better Before paru en 2017 et quelques singles, on n'avait donc plus rien entendu de neuf de la part du groupe suisse depuis un moment. Début 2021, l'annonce d'un nouvel album studio prévu courant de l'année avait de quoi nous enthousiasmer et depuis, l'attente commençait à devenir longue. C'est finalement à l'approche de Noël que le groupe se décide enfin à sortir son nouvel opus intitulé Memento Mori dont nous parlons aujourd'hui.
On ne va pas se le cacher : la première écoute nous a laissé avec une grande impression de déjà-vu (ou déjà-entendu plutôt). Il y a en effet une certaine redite dans la construction, les sonorités et les ambiances des titres de ce nouvel opus avec le précédent - et avec l'oeuvre du groupe en général. Du coup, on perd un peu l'effet de surprise et la sensation de vraiment découvrir un nouvel album dont on peut finalement assez vite deviner les contours. On retrouve ainsi l'habituelle chanson geek (Arcade), les balades plus aériennes et mélancoliques (I Know Who You Are, Until Better Days), les titres très dansants et fédérateurs (Everybody Dies, So Insane, Disco Wanker) ainsi que le morceau pour gros bourrin amateur de headbang (Rave). Fidèle à ses habitudes, le groupe semble donc suivre une feuille de route bien définie et dont le contenu pourrait commencer à lasser. Et pourtant...
S'il y a bien une chose que BAK XIII sait faire mieux que les autres groupes, c'est du BAK XIII. Et il le fait bien ! Reconnaissable entre toutes, la musique du groupe est unique et fait toujours son petit effet. Et ici encore, une fois de plus, la magie opère. Quelque soit le morceau qu'on écoute, il y a toujours un petit truc qui fait mouche, ce petit truc qui nous fait dire que, quand même, c'est vachement bien foutu et que les Suisses maîtrisent leur affaire. On peut se laisser emporter par l'intense nostalgie qui se dégage de I Know Who You Are ou préférer l'atmosphère jazzy de Amazing avec ses trompettes et son chant de crooner bien sympathique. Il y a ces quelques notes de synthé sur The Loop ou The Tribe pleines de mélancolie, ou encore ce beat si particulier sur Skeleton Dance qui mettent en avant toute la richesse dans la composition des morceaux. On se surprend aussi à fredonner très vite les refrains d'Everybody Dies ou de SOS (chanté en français), preuve qu'ils sont efficaces. Il y a également Rave, titre taillé pour le dancefloor qui vient faire écho à Headbanger de l'album In Omnia Paratus dans lequel on retrouve cette sonorité de piano typique de la techno des années 80. Finalement, les albums de BAK XIII, c'est comme les smartphones : à chaque sortie d'un nouveau, on se dit que c'est plus ou moins la même chose que celui d'avant. Et puis, à force d'y être confronté, on se rend compte que c'est mieux construit, plus performant, plus abouti. Et on ne se voit plus repasser sur l'ancien modèle.
Sans être révolutionnaire, Memento Mori est une retrouvaille chaleureuse avec un groupe dont on avait pas eu de nouvelles depuis un moment et qui commençait à nous manquer. L'album est doté de suffisamment de bons arguments pour justifier sa présence et on espère avoir la chance d'en profiter en live dans les mois qui viennent, car nul doute que ce nouveau disque à ce qu'il faut pour nous faire danser et pogotter dans la joie et la bonne humeur.