Étrange album que ce Go Away White, empreinte fantôme d'un groupe n'existant plus depuis des années qui livre ici sa dernière réalisation, commencée après même la fin de BAUHAUS. La pochette et le titre l'annonce, Go Away White est presque un album de rédemption, un moyen de donner une nouvelle fin à BAUHAUS, plus sereine que celle ayant survenu après Burning From The Inside, 25 ans plus tôt. Le son est plus direct, la guitare de Daniel Ash sonne très rock, notamment sur des morceaux comme Adrenalin ou l'excellente International Bullet Proof Talent. Une certaine urgence se dégage de l'ensemble, enregistré en très peu de temps, laissant forcément un sentiment d'inachevé, d'imparfait. Mais BAUHAUS réussit toujours à dégager une magie indéfinissable, s'enveloppant d'ambiances parfois hantées, sur Saved, ou Mirror Remains parmi les moments les plus sombres du disque. Alternant donc un son frontal, des passages plus tribaux (Endless Summer Of The Damned), des passages ambiants et une conclusion quasi mystique (The Dog's A Vapour, présente sur la bande-son du film Heavy Metal 2000, ou encore Zikir), BAUHAUS nous livre un disque forcément marquant. La magie paradoxale qui se dégage de ce groupe ne pouvant pas travailler ensemble touche finalement au sublime, faisant presque oublier que Go Away White restera peut-être également comme l'album posthume et inachevé de BAUHAUS.
Chronique | Bauhaus - Go Away White
Pierre Sopor
3 mars 2008