Là où BENIGHTED reste une référence dans le metal, c'est qu'il propose à chaque nouvel album quelque chose de différent tout en restant sur un son qui lui est propre. Les premiers opus offraient un brutal death traditionnel mais néanmoins efficace. Asylum Cave et Carnivore Sublime se tournaient vers le brutal deathcore et le dernier, Necrobreed, tend vers le deathgrind. Quelque soit l'étiquette qui puisse leur être attribuée, "brutale" reste la dominante.
Necrobreed est le zygote entre violence et intelligence ayant mûrit dans le ventre de l'expérience. BENIGHTED accouche là de son benjamin après trois ans de gestation de son cadet. La palette vocale de Julien Truchan affiche toujours fièrement sa diversité. Entre grunt, growl, scream et pig squeals, tout est bien équilibré et utilisé de façon réfléchie. On remarquera même des prémices de goregrind sur Leatherface. Niveau invités, ce sont les personnalités de Trevor Strand de BLACK DAHLIA MURDER et Arno de BLACK BOMB A qui viennent s'ajouter aux multiples de Julien. Les techniques vocales se contrastent et ajoutent une diversité supplémentaire même si celle d'Arno a un plus gros impact que celle de Trevor, beaucoup plus subtile.
N'oublions pas la rythmique en symbiose avec le chant comme notre nuque peu en témoigner sur les refrains de Reptilian et de Mass Grave, qui doivent faire de nombreuses victimes dans la fosse. Les soli sont puissants et s'incrustent sans rupture de flux mais sont bien trop discrets sur l'ensemble de l'album avec Psychosilencer ou Monsters Make Monsters. La basse – souvent ignorée dans le genre – peut enfin avoir son quart d'heure de gloire notamment avec Cum With Disgust, en plus de permettre des changements de rythme ou quelques secondes de répit sans baisse de régime.
Avec Necrobreed, BENIGHTED ajoute un nouvel organe à sa collection. Même si le côté psychiatrique et autres ambiances glauques des premiers opus se fait moins sentir au profit d'un son toujours plus brutal sans jamais tomber dans l'inaudible, c'est avec plaisir de retrouver les stéphanois pour une rééducation du rachis cervical.