Après Tears of Pain, CHEMICAL SWEET KID est de retour et nous présente son deuxième album : Broken Wings. Le prélude This is How it Starts nous pose l'ambiance. Atmosphère pesante et sinistre en prévision, confirmé par le premier titre No Way, à la rythmique lente et lourde qui nous entraîne dans une spirale cauchemardesque dont il sera difficile de s'extirper. Le chant tantôt nasillard tantôt hargneux donne le ton et la puissance à la musique au final très linéaire, notamment le synthé de basse, monocorde, sur lequel on fait finalement une fixation et finit par effacer la mélodie. Le voyage continue avec Sick Generation, sinistre et dansante avec son piano haut perché, ses sons de cloches faisant écho aux beats et ses synthés très electro-rock en fait une chanson très bien construite se rapprochant de LATEXXX TEENS, même pour la voix inspirée de Lex Kaos, notamment l'accentuation des "Generation". A Brand New World garde un rythme rapide mais la puissance augmente et le chant se fait davantage agressif et mordant. The Dark Side of Yourself frappe lentement et fort, les synthés stridents dessinent l'ambiance ténébreuse dans laquelle s'ajoutent le piano et la voix doublée pour encore plus d'effet. Plus rapide et rentre dedans, Dead Inside accélère la danse mais n'apporte pas de nouveauté comparée à Broken Wings qui suit et qui pour le coup se pose en morceau-maître avec son rythme rapide et violent, une mélodie froide et dansante évoquant HOCICO ou WUMPSCUT et un chant oscillant entre calme et hargne très bien jaugée. The Nasty One veut faire encore plus agressif avec une chanson principalement instrumentale, au beat toujours plus lourd mais un peu trop entrecoupée par les quelques voix présentes sur la piste et finit par donner la migraine. On peut s'en remettre avec Falling, certainement la chanson la plus posée de l'album même si elle ne perd rien en intensité du point de vues des synthés et du chant. Accalmie de courte durée car on revient à un rythme effréné dans Three Voices, rapide et agressive, presque trop avec ses beats saturés. Silent Sorrow et My Reality concluent cet album en utilisant les mêmes codes sonores et rythmiques que l'on commencerait presque à pouvoir prédire. Toutefois, My Reality est bien plus entraînante et se détache légèrement du reste, au point que l'on regretterais presque qu'elle soit la chanson de clôture. Au final, Broken Wings nous entraîne donne dans une danse endiablée, sinistre et cauchemardesque qui aurait pu nous accrocher davantage avec un peu plus de variation. En effet, l'ambiance ténébreuse est presque toujours posée par les mêmes instrumentations, pianos ou music-box, et ce monde dans lequel nous nous laissions entraîner se retrouve au final plutôt étriqué par un manque de profondeur. Même constat pour la puissance des chansons, qu'elle soit donnée par le chant ou par les synthés, on comprend très vite le modèle et il est difficile d'être étonné par la suite. Cela dit, même si la recette peut sembler répétitive, cet album nous offre de bons moments (No Way, The Dark Side of Yourself), voir de très bons (Sick Generation, Broken Wings). Un album de bonne facture qui aurait peut-être eu besoin d'un peu plus d'ouverture pour éviter que des chansons pourtant bien construites ne deviennent presque anecdotiques.